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L'exode des musées ; histoire des oeuvres d'art sous l'occupation

Couverture du livre « L'exode des musées ; histoire des oeuvres d'art sous l'occupation » de Michel Rayssac aux éditions Payot
  • Date de parution :
  • Editeur : Payot
  • EAN : 9782228901727
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Pendant plus de quinze ans, Michel Rayssac a hanté les archives de la Seconde Guerre Mondiale pour reconstituer l'histoire mouvementée et parfois tragique de nos musées entre 1939 et 1945. Les Archives Nationales, celles des Musées Nationaux, des Affaires Etrangères, de l'Institut... lui ont... Voir plus

Pendant plus de quinze ans, Michel Rayssac a hanté les archives de la Seconde Guerre Mondiale pour reconstituer l'histoire mouvementée et parfois tragique de nos musées entre 1939 et 1945. Les Archives Nationales, celles des Musées Nationaux, des Affaires Etrangères, de l'Institut... lui ont livré les correspondances administratives ou diplomatiques, les rapports de police, les dossiers de tous ceux qui agirent, souvent au péril de leur vie, pour assurer la sauvegarde du patrimoine national. Il a consulté les journaux, interrogé les acteurs ou les témoins survivants. Sous la forme d'une chronique fascinante, qui se déroule au jour le jour, son récit-enquête commence en pleine guerre d'Espagne par l'envoi en 1938 des trésors du Prado à Genève. Cette opération de sauvetage servira, en effet, de répétition en grandeur nature aux gens du Louvre, qui en avaient pris l'initiative, pour leur propre déménagement quelques mois plus tard.
En août 1939, la France déclare la guerre à l'Allemagne. De Strasbourg à Lille, de Valencienne à Reims, de Paris à Bayeux, de Versailles à Malmaison, dans les palais, les musées, les bibliothèques et les églises, par dizaines de milliers les tableaux, sculptures, tapisseries, mobiliers, livres, manuscrits, vitraux, sont décrochés, déposés, mis en caisses ou roulés. Sur des routes mitraillées et encombrées par les populations en fuite, les convois de camions, dans le chaos général, se frayent péniblement un chemin vers les dépôts de défense passive du Centre et de l'Ouest, puis du Sud-Ouest : des châteaux et des abbayes sont réquisitionnés à cet effet, comme Sourches, Valençay ou Loc-Dieu.
Après l'armistice, les dépôts passent sous le contrôle de la Kunstschutz, la Commission allemande pour la protection des oeuvres d'art en France du comte Wolf Metternich, mais durant les cinq années de l'Occupation, leurs conservateurs, René Huyghes, André Chamson, Germain Bazin, Gaston Brière, Gérard Van der Kemp..., veilleront avec leurs gardiens à leur sécurité. Sur ordre de Goering, grand amateur d'art, la sinistre commission Rosenberg traque avec la complicité de malfrats et de policiers véreux les collections juives, dont les plus illustres, comme celles des Rothschild ou des David-Weill qui ont été évacuées avec les caisses des musées nationaux. Le produit de ces rapines est entreposé au Musée du Jeu de Paume, où, le maréchal de l'air vient prélever sa part, le meilleur étant réservé au futur musée du Fürher de Linz. Le reliquat alimente un fructueux marché de l'art. Des trains spéciaux emportent à Berlin les oeuvres ainsi spoliées, sous l'oeil vigilant, mais impuissant, de Rose Valland, l'un des conservateurs français, qui note en secret la contenu de chaque expédition. Malgré la politique de collaboration de Vichy, Jacques Jaujard, le directeur des Musées Nationaux, et le comité des conservateurs tiennent tête à l'ennemi et à leur ministre, le grotesque Abel Bonnard.
Chez ces fonctionnaires, l'héroïsme discret des uns aura raison de la lâcheté ou du ridicule de quelques autres. Rayssac décrit les comportements de ces citadins devenus des ruraux par la force des choses, le cocasse de leur vie de château. Certains rejoindront la résistance et le directeur ferme les yeux dès lors qu'ils n'exposent pas leurs dépôts aux représailles allemandes. Rien n'est blanc et noir, l'histoire des musées sous l'Occupation s'écrit en demi-teinte. Elle se prolonge après mai 1945 et la capitulation du Reich, car les Alliés lancent leurs enquêteurs sur la piste du butin de guerre des nazis, qu'ils retrouveront caché sous les montagnes bavaroises dans des tunnels ferroviaires ou des mines de sel.

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