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L'étoile du chien qui attend son repas

Couverture du livre « L'étoile du chien qui attend son repas » de Sok-Yong Hwang aux éditions Serge Safran
Résumé:

En Corée du Sud, dans les années soixante, Chun, jeune idéaliste mal à l'aise dans la société, et un copain de lycée abandonnent les cours pour vivre dans une grotte puis faire une virée à travers leur pays. De retour à Séoul, ils se retrouvent avec leurs amis au café Mozart. Chun et la jeune... Voir plus

En Corée du Sud, dans les années soixante, Chun, jeune idéaliste mal à l'aise dans la société, et un copain de lycée abandonnent les cours pour vivre dans une grotte puis faire une virée à travers leur pays. De retour à Séoul, ils se retrouvent avec leurs amis au café Mozart. Chun et la jeune Mia entament une relation amoureuse qui les entraîne vers l'île de Cheju. Mais Chun, arrêté pour avoir manifesté, rencontre un trimardeur, « Lieutenant », avec qui il part travailler sur des chantiers et en mer.
L'Étoile du chien qui attend son repas est un tumultueux périple initiatique à plusieurs voix, largement autobiographique, qui se termine par le départ de Chun pour le Viêt Nam et une guerre qui n'est pas la sienne. Un subtil portrait de la jeunesse coréenne, semblable par bien des aspects à celles de tous les pays, de toutes les époques. Et une méditation sur le sens à donner à sa vie au lieu de suivre des chemins tout tracés par les aînés.

Né en 1943 en Mandchourie, Hwang Sok-yong traverse l'histoire contemporaine de la Corée. Sa lutte contre la dictature et sa volonté de faire un pas vers la Corée du Nord le mènent en exil puis en prison. Il est l'auteur de La Route de Sampo, L'Invité, Shim Chong, fille vendue, Le Vieux Jardin ou Princesse Bari, traduits en de nombreuses langues et adaptés au cinéma.
Traduit du coréen par Jeong Eun-Jin et Jacques Batilliot

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Avis (1)

  • Nous sommes en 1960, Chun est sur le quai de la gare en partance pour le Vietnam, pour une guerre qui ne le concerne pas. Le livre est un retour sur sa jeunesse. « A ce moment-là, alors que je disais adieu à ma jeunesse, je me rendis compte à quel point je l’avais aimée. »
    Les plaies de...
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    Nous sommes en 1960, Chun est sur le quai de la gare en partance pour le Vietnam, pour une guerre qui ne le concerne pas. Le livre est un retour sur sa jeunesse. « A ce moment-là, alors que je disais adieu à ma jeunesse, je me rendis compte à quel point je l’avais aimée. »
    Les plaies de l’occupation japonaise et celles de la guerre (guerre entre les deux Corée) ne sont pas totalement refermées. Manifestant contre le sommet Corée-Japon, Chun sera jeté en prison, verra un de ses amis tomber sous les balles.
    Chun sert de fil rouge dans ce livre chorale où chaque ami raconte une partie de son histoire. Les jeunes étudiants se retrouvent souvent au café Mozart pour boire du Soju et du Makkoli, qu’est-ce qu’ils picolent !! Chun avec d’autres prennent la décision d’arrêter leurs études pour parcourir la Corée. Il explique son choix dans une très belle lettre adressée à son professeur responsable « Je voudrais acquérir la capacité de créer, plutôt que d’apprendre par cœur ». Ils partent à la découverte d’un pays, d’une campagne encore éloignée d’une certaine modernité. Ces jeunes gens, férus de poésies, citent des extraits de Paul Valéry, Henri Michaux, des poètes et auteurs coréens…Chun, rencontre Chang, alias Lieutenant à la prison et décide de le suivre. Engagés comme manœuvre, il découvre le vrai prolétariat. «Il me fallut attendre l’âge de vingt ans pour sortir des livres et prendre conscience de toute l’énergie qu’exigeait la dure vie de travailleur.»

    Dans ce récit largement autobiographique, Hwang Sok-yong fait le portrait de la jeunesse coréenne de l’époque, une jeunesse désenchantée qui refuse, entre autre, la discipline militaire des établissements scolaires (poches cousues pour ne pas y mettre les mains malgré le froid, mensuration de la chevelure…), le capitalisme forcené

    J’ai aimé son écriture pleine, forte, avec de très belles descriptions. Ce n’est pas un livre que j’ai lu en une seule nuit, non ; il faut le temps d’écouter ces jeunes gens, de les regarder vivre, de comprendre leurs attentes, leurs aspirations qui ressemblent étrangement à celles de notre jeunesse, découvrir la vie coréenne.

    Un livre très dense très bien écrit et traduit, un plaisir de lecture. Je n’ai pas pu, pas su en parler tant ce livre est dense, parfait, alors lisez-le.

    Au fait, l’étoile du chien qui attend son repas, c’est Vénus.

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