"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Je n'ai plus grand-chose à voir avec la jeune fille que j'étais. Elle m'est devenue presque opaque, comme inaccessible. C'est sans doute pour cette raison que j'ai tant besoin de gratter sous la poussière du temps pour la retrouver intacte. »Août 1993, Coralie quitte le modeste pavillon de banlieue de sa mère pour la splendide maison de famille de Soline, peuplée d'amis, de parents et d'enfants dont l'aisance et la culture l'émerveillent. Mais derrière les apparences, les amours débutantes virent à la passion, les secrets inavouables des adultes se révèlent, alors qu'au camping voisin une enfant disparaît. Dans cette atmosphère lascive et trouble, ce sera l'été de tous les apprentissages.Avec L'Étincelle, Karine Reysset livre le roman de cet été brûlant, où une jeune fille en apprendra sur la vie bien plus qu'elle ne l'aurait voulu.
Coralie s’est toujours demandé ce que Soline lui trouvait. Issues de milieux différents, enflammées par d’autres désirs, une amitié indéfectible semble pourtant les unir. Autant que faire ce peu lorsqu’on a 18 ans, qu’on imagine que l’éphémère nous arroge tous les droits et qu’on croit rêver plus fort que les autres.
C’était l’été 1993. Âgée de bientôt 40 ans, le passé la rattrape et Coralie se souvient…
Invitée à passer le mois d’août dans la résidence secondaire des Weyers, elle quitte avec joie le pavillon de banlieue où elle s’étiole. À la villa, amis et famille se croisent, et toute nouvelle embrassade s’arrose copieusement : les limites tombent à mesure que les coudes se lèvent, et il suffirait de gratter un peu le vernis pour découvrir qui sont vraiment ces gens qui brillent à la tombée du jour autour d’apéritifs à rallonge. Fascinée par ses nouveaux modèles dont elle consigne les faits et gestes dans un carnet, Coralie voudrait s’extraire de son insignifiance et être acceptée de cette caste chic et lettrée. Mais il est toujours un regard, une remarque, pour lui rappeler qu’elle est du camp des prolos, de ceux qui logent au camping d’en face et dont se moquent ostensiblement Weyers et consorts.
La disparition d’une fillette hollandaise qui campait là jette un froid, mais très vite, tout le monde passe à autre chose. Coralie, moins égocentrique que ses hôtes, garde le drame dans un coin de sa tête, mais elle a commencé de s’extravertir et compte bien profiter de ce si bel été où tout est permis, sans interdits.
Karine Reysset raconte alors par le menu les désillusions de sa jeune héroïne, un pied dans l’âge adulte, qui pensait avoir gravi un échelon social. D’emblée, le ton de la confidence capte l’intérêt et questionne. Le style, délicat, sans excès de rhétorique, décrit des émotions justes et nuancées, derrière lesquelles se dessine une jeune femme qu’il faudrait protéger – des autres, d’elle-même. Ces autres, en façade parfaits, mais qui taisent des secrets bien plus laids que votre modeste train de vie et vos vacances ordinaires. Vous n’intégrez jamais leur joli monde d’hypocrisie et d’opportunisme. Au mieux, vous les distrayez… jusqu’à être la cause de tous leurs maux. Se mêler « aux gens bien », qui meublent leur patio avec goût et méprisent leur jardinier, c’est se trouver projeté dans un jeu (de dupes) dont on n’appréhende pas les règles.
Vous savez ce qu’on dit des torchons et des serviettes.
La sincérité du personnage, servie par la construction du roman, m’a réellement touchée, sans pour autant que j’approuve ses choix d’adolescence. J’ai été peinée, aussi, par la cruauté du pouvoir des apparences, et l’habilité du rupin à toujours tirer la couverture à soi. Les chagrins d’amitié sont aussi douloureux que les chagrins d’amour, et vingt ans après ce triste été, certaines plaies ne se sont pas refermées. J’ai connu des Weyers. Raison pour laquelle, en dépit du goût amer que certains scènes ont fait surgir, j’ai tellement apprécié ce roman, l’acuité de la vision de l’auteur.
Roman d’apprentissage, satire sociale, L’Étincelle a ce côté intemporel (d’autres s’y laisseront prendre) qui donne plus de force encore au propos. Incandescent, où chacun officie à la place qui est la sienne – y compris le lecteur, observateur privilégié –, drapé des couleurs passées des souvenirs qu’il ne faudrait pas remuer.
Dans ce roman, Karine Reysset nous raconte son été 1993, enfin l'été de Camille, et été où sa vie a basculé.
Cet été là, Camille est partie en vacances avec Soline, son amie de première année à Dauphine, dans sa maison familiale en Corrèze.
Camille a grandi dans une famille moyenne, père cadre dans une compagnie d'assurances, mal marié à une femme pétrie de certitudes et de rigidité s'ennuyant au foyer. Bonne élève, elle a été meurtrie en échouant au concours d'entrée à Sciences Po, et a satisfait ses parents en s'inscrivant à Dauphine. Elle emprunte chaque jour le RER D de sa grande banlieue aux beaux quartiers ...
Choc des mondes, au hasard de leurs compétences respectives elle a connu Soline et s'en est rapprochée tout au long de l'année scolaire où ses parents se sont finalement séparés.
Les parents de Soline, bobos avant l'heure, accueillent famille et amis, en une grande tribu tous les étés. Camille observe, note, admire avant de saisir toutes les fêlures, les apparences, les masques ...
Eté d'apprentissages, de réflexion, d'analyse, d'expériences ...
Le retour à Paris marquera la rupture avec cette année de transition.
Mais alors qu'elle reçoit le faire-part de mariage de Soline, aujourd'hui, tant d'années plus tard, Camille/Karine se souvient de cet été et nous raconte.
Je me suis régalée à la lecture de ce roman, des descriptions d'un été poisseux où les papillons sont près de s'extraire de leurs chrysalides, quand les failles des adultes ne sont plus masquées par l'adoration portée aux parents, quand on devient soi ...
A vingt ans d'intervalle, j'ai retrouvé les sensations d'étés des années 70 ...
J'ai aimé l'écriture de Karine Reysset, redécouverte il y a peu avec La fille sur la photo.
Belle surprise avec ce livre qui me tentait depuis sa sortie.
L'étincelle est un roman d'atmosphère et d'apprentissage !
Cette combinaison est vraiment réussie et j'ai beaucoup aimé l'histoire que nous conte Karine Reysset.
D'une facilité déconcertante, le lecteur est projeté dans une aura sensuelle, exaltante et mystérieuse.
Une belle demeure en Dordogne, sous un soleil de plomb,
dans une ambiance oppressante et palpable où tous les sens sont exacerbés et les personnages énigmatiques,
Un été, sous le signe des interdits, des conquêtes et des tentations,
Entre découvertes amoureuses et relations passionnelles,
se côtoient l’innocence et la luxure.
Alors entre fascination et attraction,
trahisons, mensonges et secrets,
La chaleur monte crescendo.
Il sera aussi question des différentes classes sociales, de l'adolescence, des relations familiales et des choix de vie qui influeront inévitablement sur le futur.
Pour ma part, j’ai passé un très bon moment de lecture.
Un roman envoûtant et sensoriel !
J'espère maintenant lire prochainement d'autres romans de cette auteure.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2020/02/letincelle.html
Ce roman, sur un sujet fort souvent traité en littérature et parfois bien mieux, m'a offert cependant un très agréable moment de lecture.
Il s'agit du passage initiatique de l'adolescence à l'âge adulte d'une jeune fille Coralie. Elle vient d'un milieu modeste, étriqué, elle vit dans un petit pavillon de banlieue d'où la culture est absente. Ses parents viennent de se séparer et elle vit avec sa mère, très stricte, sans fantaisie, qui ne lui laisse aucune des libertés auxquelles peut aspirer une adolescente. Mais elle ne se rebelle pas, s'ennuie mais reste une jeune fille sage.
A l'université, elle rencontre Soline, très sûre d'elle, venant d'un milieu artistique très aisé, genre bobo. Elles deviennent amies et Soline l'invite à passer l'été 1993 dans la maison de campagne de ses parents dans le Sud-Ouest.
Elle rentre alors dans un autre monde, riche, où on parle art et littérature, où on fume de l'herbe, on boit, on est désinhibé. Pour Coralie, c'est un monde de rêve, phantasmé mais qui recèle de nombreux dangers quand on n'en connaît pas les règles.
Coralie va découvrir, en quatre semaines, la liberté, le sexe, l'amour mais aussi les mensonges, les secrets, la duplicité de ce petit monde clos.
Elle s'émancipe, s'ouvre à la vie mais elle se brûle aussi les ailes. Cet été-là marque le passage de l'adolescence à l'âge adulte mais il laissera une marque indélébile dans la vie de Coralie. A son retour de vacances, chassée par la mère de Soline, après une phase d'abattement, elle prend sa vie en mains, coupe les ponts avec ce milieu délétère dont elle a compris la futilité et l'hypocrisie, se rapproche de sa mère et choisit les études qu'elle souhaite faire contre l'avis de ses parents.
La narratrice est Coralie; elle couche sur le papier l'été de sa liberté, 25 ans après, alors que les souvenirs s'estompent, pour en conserver l'émotion.
Ce roman est également social, sur le mur invisible entre deux mondes, deux classes sociales; Coralie est acceptée tant qu'elle reste à sa place, ne tente pas de sortir de son statut et ne trangresse pas les règles non dites.
Tout est trouble dans ce roman : les relations entre les adultes, la mort d'une petite fille, les relations entre Coralie, Soline et Thomas, l'ami d'enfance de Soline, c'est ce qui le rend intéressant.
Karine Reysset, sa voix et son sourire m’avait charmée. Ses propos, tenus aux Escales de Binic lors de la table ronde au titre évocateur "Le poids du monde est amour", avaient fini de me convaincre de lire son dernier roman, "L’étincelle". Une amie lectrice Vannetaise me l’a offert.
"Ma venue fut décidée à la dernière minute. La séparation de mes parents m’avait ébranlée. J’avais l’impression que le nouvel équilibre familial, fragile et précaire, reposait en grande partie sur mes épaules – ce qui me paraît rétrospectivement exagéré – et l’invitation de Soline était tombée à pic." De cet été-là, en 1993, Coralie s’en souvient encore quelques vingt-cinq ans plus tard. Elle se revoit adolescente, à l’aube de sa majorité, elle revoit Soline, cette amie devenue indispensable, et Thomas, et les parents…
Ce moment, véritable pont entre l’adolescence et l’âge adulte, va lui permettre de traverser, d’aborder l’autre rive. Et, quand elle y repense, elle revit ces quatre semaines comme dans un rêve, toujours sur le qui-vive, toujours incertaine de ce qu’elle a perçu à cette époque.
L’écriture de l’auteure superbement travaillée, simple, fluide, gracieuse laisse s’exprimer tous les sentiments de cette jeune fille. Elle a quitté une maison modeste, une famille falote et découvre des personnages de haute lignée dans une demeure quasi seigneuriale avec piscine, rivière, jardins en terrasse et alcool à gogo. L’herbe est plus verte ailleurs... pense-t-on. C’est, en tous les cas, ce que ressent Coralie admirative des gens comme des lieux, jusqu’à ce qu’elle se rende compte qu’il s’agit peut-être d’un mirage. Karine Reysset a le talent de restituer admirablement les émotions de la jeune fille, de passer du rose de ses ébats au noir de la fin que l’on pressent douloureuse. Toute initiation comporte sa part d’ombre.
Car, roman d’initiation, il l’est assurément, qui raconte les découvertes de la vie, les mensonges des uns, les tromperies des autres. Mais, roman d’amour aussi ou de désir, qui nous fait vivre les premières fois de Coralie passant des bras de Soline à ceux de Thomas, et presque de Marco, le beau garçon du camping d’en face. Roman social encore qui évoque la différence de classe, les manières de vivre de la "haute société" si éloignée du milieu de la jeune fille. Difficile de ne pas envier les autres, de ne pas mépriser les siens. "A côté d’eux – d’elles surtout – je me sentais godiche, grosse, mal fagotée."
Quelque part, j’ai trouvé à ce récit une portée universelle. Quel enfant, quel adolescent n’a pas rêvé un jour de changer de famille, de troquer des parents jugés médiocres pour d’autres plus brillants, plus avenants, plus accueillants, plus beaux ? Sans doute est-ce pour cette raison qu’il m’a tant touchée.
"L’étincelle", un moment de lecture savoureux.
https://memo-emoi.fr
Coralie est une jeune fille effacée, tourmentée, souffrant d'un manque de tendresse, d'amour.
« J'avais toujours été celle dont on ne remarquait pas l'absence. »
La séparation de ses parents l'a ébranlée. Et cependant, au fond d'elle-même, elle le sent, couve un grand feu. Elle sait qu'un jour il va éclater. À l'intérieur, sous des couches d'ennui et de timidité, une tornade s'apprête à tout emporter avec elle. L'invitation de son amie Soline à passer quatre semaines en Dordogne va être l'étincelle qui va tout embraser.
Vingt-cinq ans plus tard, mariée, mère de famille Coralie se souvient de cet été où elle a entamé sa mue, où elle est enfin sortie de sa chrysalide.
Karine Reysset sait parfaitement nous raconter le cataclysme subit par une jeune fille lors d'un été brûlant où tous les interdits sautent. Une pause estivale où amis et famille se croisent où les arrivées succèdent au départ, amusez-vous tel est le mot d'ordre, alors tout le monder se lâche, l'alcool coule à flots, les joints circulent de main en main, chacun couche avec qui bon lui semble. le sujet de ce roman n'est pas original et bon nombre de films ont repris ce thème des vacances entre amis où sexe, alcool et substances illicites sont le quotidien.
Rien de bien nouveau donc, l'auteur essaye bien de relancer son récit par la disparition d'une fillette dans le camping voisin, pas de quoi passionner le lecteur. Alors on essaye le coup du chassé-croisé amoureux sous forme de trio sexuel un garçon, deux filles, mais là aussi rien de bien passionnant. Vous l'aurez compris ce roman ne m'a pas passionné, même si la qualité de l'écriture n'est pas en cause.
Coup de coeur !
Nous voici en Dordogne, à l'été 1993. Coralie, 19 ans, part en vacances avec son amie Soline dans la villa de ses parents. Elle quitte alors la banlieue parisienne et l'ambiance fade du pavillon qu'elle partage avec ses parents et son frère. C'est un été d'émancipation qu'elle s'offre là. La jeune fille sage, en sortant de son carcan familial, va découvrir d'autres vies et se prendre à rêver.
Coralie débarque donc en gare de Brive-la-gaillarde où le père de Soline l'attend pour l'emmener à la villa. Y séjournent la famille de Soline, bien sûr, des amis, des oncles, des tantes : une tripotée d'esprits, dits, libres. Chacun vagabonde à ses heures, à ses loisirs, à ses amours. Elle se sent comme un cheveu sur la soupe, sur ce bouillon de culture, elle petite étudiante de banlieue. Mais elle est vite acceptée dans ce tourbillon estival et passe le plus clair de son temps avec Soline et Thomas, le meilleur ami de la première. Au bord de la rivière, elle savoure son été où tout est possible. Le temps s'étire lentement à mesure sur son enfance et son adolescence s’effilochent.
Mais cet été sera aussi le théâtre d'un meurtre et des désillusions...
Chhht, je n'en dis pas plus pour ne pas gâcher votre lecture.
http://bibliza.blogspot.com/2018/12/letincelle.html
Ce roman a tous les ingrédients pour être un bon roman.
J'ai vraiment adoré le début du livre, son écriture, l'histoire: Coralie, 18 ans issue d'un milieu moyen est invitée à passer l'été chez son amie de fac, issue d'un milieu privilégié dans une grande maison de famille où vont et viennent la famille, les amis.
Coralie découvre des personnes cultivées, partageant de bonnes tablées et rêve d'être acceptée par eux et de devenir comme eux plus tard. Ce sera l'été des premières expériences sexuelles ..
A cela, l'auteur va ajouter d'autres éléments au fur et à mesure des pages: des amis du camping de l'autre côté de la rivière, des relations compliquées entre Coralie et sa mère, un meurtre au camping,…
Cependant ces éléments sont survolés, on attendait des approfondissements, des explications et leur impact sur l'héroïne.
Ainsi jusqu'à la fin du livre, on attend une "étincelle" qui va faire basculer l'histoire, or elle reste conforme à ce que l'on prévoit.
Pourtant tous les ingrédients étaient là.
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