Sur la base de l'ensemble de son oeuvre, l'auteur analyse la conception de l'Etat de Smith. Sont alors mis en évidence des racines morales, juridiques et politiques, qui explicitent la logique des interventions publiques et témoignent de sa réelle épaisseur. Smith constate à maintes reprises les défaillances du marché : le système de la liberté naturelle, qu'il préconise, souffre de nombreuses imperfections. L'ordre créé par la liberté individuelle engendre maints désordres, au détriment du bonheur du plus grand nombre. A ce titre, l'Etat se doit d'agir en vue du bonheur de la société. Smith lui assigne des Devoirs, afin de supprimer ou corriger ces imperfections, quitte à effectuer des "violations" de la liberté individuelle ou à déborder très largement des fonctions régaliennes. Cependant, l'auteur montre qu'il n'arrive pas à articuler sa conception d'un Etat porteur de l'intérêt général (garant du bonheur de la société et de la liberté) avec les inégalités économiques et sociales du marché du travail. Le libéralisme de Smith se retrouve devant impasses et incohérences, alors que son eudémonisme moral, juridique et politique lui fournit des solutions évidentes pour les éradiquer.
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