Ce livre est composé de lettres. Celles regroupées sous le titre « Un retour inventif à la notion d'Humanités » ont été adressées à Heinz Wismann. Les sept lettres suivantes, « Sur l'insomnie des langues », sont destinées d'abord à Pierre Judet de la Combe, le coauteur de « L'Avenir des langues : un projet d'Humanités modernes » (Cerf, 2004). Au-delà de ces noms, l'auteur propose un moratoire dans des querelles qui peuvent accroître le déclin de la culture, loin d'en être le remède. Le point de rebroussement qui peut neutraliser les différends est cet axiome très simple qu'à l'étage « secondaire » les études entreprises sont à considérer sous le signe très large de « l'institution du genre humain », - non celui de la science, dont l'université est le lieu légitime. Car leur visée est autre. Elle peut se simplifier par une opposition entre morale et connaissance, qu'on peut articuler sous des enseignes philosophiques susceptibles de donner à la raison pédagogique un autre tour : Vico, Gadamer, Léo Strauss et Humboldt. On devine aisément que toute cette réflexion concerne, non seulement les Lettres proprement dites, mais toutes les « disciplines du sens » (littérature, histoire, philosophie), qui pourraient utilement, contre le subjectivisme des savoirs « de puissance », rendre force et dignité à un savoir « moral » dont on n'a plus idée. Et qu'ainsi elle prétend relever les apories de la culture et de l'école démocratique en signes de renaissance. C'est à la condition que l'on accepte, en mettant « le poème au milieu », d'être le minoritaire d'une cause future.
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