"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
- Police ou ami, vous êtes lequel des deux ?
Haifeng ne savait pas.
- Elle a été tuée près d'ici, répondit Haifeng en évitant la question.
Une larme s'échappa d'un de ses yeux et coula le long de son visage endurci. Le menton en avant, elle jetait un regard accusateur, mais pas à Haifeng.
C'est la vie qu'elle accusait. La libérant de son regard, Haifeng parcourut la pièce des yeux. Il n'y avait pas une seule photo exposée, comme si elle n'avait aucun être cher dont elle voudrait se souvenir. Les sculptures métalliques semblaient avoir été tordues par une personne à la poigne de fer jusqu'à prendre forme...
Chine contemporaine.
L'inspecteur principal Tian Haifeng, veuf désabusé, s'éprend contre toute attente de la lumineuse Bao Yu. Cette dernière est sauvagement assassinée peu après leur rencontre. Il n'aura de cesse de découvrir le coupable. Ce roman n'est pas, loin s'en faut, un simple roman policier mais une étude des moeurs chinoises ainsi que la découverte de tout un pan de l'histoire douloureuse des années quatre-vingt.
« Le printemps a été de courte durée pour nous les soeurs de Pékin ». Ce printemps fugace, suivi d'une répression sanglante, brisa à jamais les rêves d'une génération éprise de liberté. Ce roman ne peut laisser quiconque indifférent : tout d'abord par l'originalité d'un double récit qui navigue sans cesse entre présent et passé jusqu'au coup de théâtre final, ensuite par la découverte de la Chine avec ses failles et ses traditions, enfin par l'érudition de l'auteur.
Il nous permet avec générosité, minutie et une sensibilité extrême-orientale d'appréhender non seulement les subtilités de la calligraphie, mais aussi celles de l'âme chinoise, dévoilant la complexité d'un pays où « faire étalage de ses sentiments c'est perdre la face ». Ce roman est le premier d'une série de cinq à être traduit en français.
L'inspecteur Haifeng est tombé récemment amoureux de Bao Yu. Celle-ci, alors qu'elle devait partir pour un temps à Shangaï, est retrouvée assassinée à Nankin. Haifeng part alors sur ses traces, loge dans la maison d'enfance de Bao Yu à Nankin et découvre son journal intime. Celui-ci nous permet de nous éclaircir sur la vie en Chine dans les années 80, et sur les effets de la révolution culturelle. Rien n'a changé dans tous les cas dans le milieu de la police. On ne cherche pas le bon coupable mais un coupable. C'est pourquoi Haifeng tient à enquêter lui-même. En même temps, il protège un jeune collègue accusé d'assassinat de femmes rencontrées sur le net. Il va sans dire que l'histoire ne manque pas de rebondissement. C'est sans violence et cela se lit facilement. Un roman intéressant.
J'ai découvert un récit sur la Chine en général et sur Pékin en particulier qui se détache des autres oeuvres que j'ai lu sur la Chine jusqu'à ici. De plus, J'ai retrouvé la ville de ma jeunesse décrite avec justesse et sensibilité.
Sur fond d'enquête policière, on pénètre dans les hutongs de Pékin et on navigue entre le passé et le présent – une très bonne façon de suivre les évolutions dans la société chinoise.
Le scenario est captivant, les personnages croyables et l'ambiance est tangible. L'auteur a, de toute évidence, une compréhension de la Chine qui est bien plus que superficielle.
Un bon découvert et un vrai régal.
L'inspecteur principal Tian Haifeng, veuf, tombe éperdument amoureux de la belle Bao Yu, dont il a fait la connaissance sur une site de rencontre, sur les conseils de son jeune adjoint Jin Yun. Après quelques moi sà filer le grand amour, la belle disparaît au cours d'un voyage à ShanghaÏ. Son cadavre est retrouvé quelques jours plus tard dans son ancienne maison, à Pékin. L'inspecteur principal perd confiance : quel secret inavouable a pu pousser sa bien aimée à lui mentir sur la destination de son voyage ? Sur le lieu du crime, il découvrira le journal intime de Bao Yu, qui le ramènera près de trente ans en arrière, quand la jeune femme et ses amis étudiants anticipaient une libéralisation du régime chinois qui ne viendra pas, lui procurant autant de pistes pour mener son enquête.
L'histoire est bien ficelée. Elle nous fait découvrir la Chine moderne, en pleine transformation, mais nous entraîne également dans son passé, juste après la mort de Mao, une époque où la jeunesse croyait en de prochains jours meilleurs, qui tourneront au cauchemar. Le suspense est bien construit, avec ce qu'il faut de rebondissements pour entretenir l'intérêt tout au long des 450 pages.
Les personnages paraissent crédibles, pour autant qu'on puisse en juger dans un environnement aussi différent du nôtre. Sur deux époques, on retrouve tous les ingrédients d'une vie : l'enthousiasme, l'amour de la vie et l'envie de liberté de la jeunesse ; la violence de la répression ; les pesanteurs bureaucratiques ; les transformations qui tendent à faire disparaître le passé ; etc.
La plume de l'auteur est alerte. Le lecteur aurait pu vite se perdre dans les noms étranges des personnages et des lieux, mais Martin Long a su contourner cet écueil en restant centré sur peu d'individus importants et peu de lieux majeurs.
Au final, un polar comme le les aime : une bonne intrigue, prétexte à nous faire découvrir une ambiance, effleurer une culture très éloignée de la nôtre. Un grand plaisir.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !