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Qui n'aimerait remonter le cours de sa vie pour « revenir du côté de chez Swann », comme le chanta si joliment Dave ? Retrouver son premier amour, naturellement. Mais pourquoi pas, également, le charcutier de l'avenue de Paris ?
C'est ce que propose sans ambages ni fausse pudeur Stéphane Trapier dans Les Saucisses de l'archiduchesse, premier fascicule d'une série qui promet de devenir culte, « La vie de mon père ». Le père en question, il est vrai, n'est pas n'importe qui. Les fidèles lecteurs de Fluide glacial le connaissent déjà pour l'autre série en bande dessinée dont il fut la vedette, « Giscard et ses amis ». Quant aux autres, ils l'ont croisé sans le savoir, s'engouffrant incognito dans sa Giscardmobile en compagnie de Giscarda, sur le parking de quelque centre E.Leclerc en région. Grand seigneur mythomane, philosophe terre-à-terre, trublion ténébreux, Giscard n'est jamais en reste d'une considération péremptoire ou d'une déclaration intempestive - qu'on en juge : « Il y a trop de photos de gosses, et absolument pas assez de photos de moi dans le grand album de la vie, c'est absurde. » Tout ça pour dire que Stéphane Trapier a un père comme on n'en fait plus, ou (peut-être plus exactement) que Stéphane Trapier a un père comme seuls quelques fils en fabriquent encore. Et que cette fabrique a pour nom tendresse et qu'elle se drape de nostalgie.
À noter : le dessinateur Jacques Floret est l'invité spécial de ce pulp collector à tirage limité.
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