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«Si Lyon est la capitale de la Résistance, Saint-Étienne en est l'une des préfectures.» Ainsi parle Annette Kahn dont le père, Robert, fut le chef ligérien du mouvement Libération. C'est à Saint-Étienne qu'éclosent les premiers réseaux ligériens. C'est à Saint-Étienne que des personnalités fédèrent autour d'elles ceux acceptant de s'engager. Près de 87% des résistants déportés ou non résidaient dans l'arrondissement de Saint-Étienne !
Des petites villes de l'agglomération stéphanoise ne sont pas en reste comme Saint-Chamond ou Rive-de-Gier. Roanne, à l'autre extrémité du département, a ses acteurs propres dont certains se relieront au cheflieu du département alors que d'autres se connecteront à Lyon. Car la Résistance est, d'abord, une affaire urbaine. Elle y trouve les milieux sociaux et politiques favorables à son exclusion ainsi que les moyens de communication indispensables à son action. Il faudra attendre les maquis, c'est-à-dire essentiellement 1944, pour assister dans la Loire à une «ruralisation de la résistance».
S'appuyant sur des archives et sur de nombreux témoignages, ce livre donne la parole, autant que faire se peut, aux acteurs de la terrible et glorieuse aventure de la Résistance. Grâce aux travaux antérieurs bien documentés, ce livre n'a pas l'ambition d'être exhaustif, loin de là. Il évoque également des Résistances peu abordées comme la Résistance juive ou les réseaux sous commandement britannique. Cette Résistance est multiforme : civile, politique, militaire etc. Elle est parfois très précoces, dès l'été 1940 alors que les Français, assommés par la défaite militaire, voient s'établir le régime de Vichy. Des réseaux locaux s'élaborent. Plus puissants, des mouvements nés ailleurs s'installent dans la Loire.
Avec l'occupation de la Zone Sud fi n 1942, la Résistance acquiert une nouvelle légitimité. Désormais, les masques tombent et plus nombreux sont les femmes et les hommes à s'engager. La lutte armée s'organise. La répression menée par l'occupant s'ajoute à celle conduite par les polices de Vichy, bientôt aidées de la Milice. L'année 1943 est marquée à la fois par une amplifi cation de la Résistance et par les coups très durs qui lui sont portés. 1944, enfi n, représente le summum de l'engagement et de la violence récompensés lors de l'été de la Libération.
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