Un brocanteur du cours de Vincennes (Paris 12 e ) avait, dans une caisse, un stock de compilations reliées de La Nature, Revue des sciences illustrées, revue au sein de laquelle, rappelons-le, Louis Poyet, graveur stéphanois de grand talent, put développer cet extraordinaire talent, sans limites, avec le soutien de son directeur et fondateur M. Gaston Tissandier. Le brocanteur était donc très heureux que quelqu'un l'en débarrasse une bonne fois pour toutes, depuis le temps qu'il se la coltinait sur chaque vide-grenier sans succès. L'heureux acquéreur de ce stock improbable n'était autre que Philéas Pym, grand blagueur, facétieux amateur d'Erik Satie, de contrepèteries et de Piero della Francesca.
Peu de temps après, un premier envoi parvint dans les boîtes mail de happy few (happy, certes, mais pas si few que ça), adaptation comique des gravures de Poyet publiées elles aussi de manière périodique dans La Nature pour présenter les avancées technologiques et industrilelles de son époque. Une quantité effroyable de mails suivit le premier, à destination d'une mailing list toujours plus longue, jusqu'à l'arrêt brutal de l'aventure, dû à l'épuisement des ressources mises à disposition par Tissandier et Poyet (c'est en tout cas ce qui se dit).
Signés des mystérieux Philéas Pym et Géo Miles, truffé de références aux cultures savantes et populaires, empreint de l'érudition jamais snob de ses deux auteurs, Les Plus Grandes Inventions est donc un livre étrange qui rassemble un « best of » de ces détournements hilarants : la Machine à voyager au centre de la Terre, l'Escabicyclette, l'Alcootest de prévention, le Gymnopède à ricochets.
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