Une flânerie séduisante au cœur d’une ville imaginaire, où va se dérouler une soirée très particulière...
À Hersanghem, quelque part dans le nord de la France, la braderie d'été bat son plein. Mais, depuis quelques heures, différents incidents entravent le déroulement des festivités. Un cortège très déshabillé traverse le pont sur la Courthe, tandis que l'organiste de la basilique Sainte-Fridegonde s'emballe sur son instrument, qu'une chasse à l'homme insolite se prolonge dans le parking souterrain de la place Noire, qu'une future grand-mère se saoule au porto sur une terrasse en plein soleil... Tout cela semble préluder au petit cataclysme urbain qui va se déchaîner à vingt heures, place du Beffroi.
Sous le regard curieux et étonné de Grégoire Arakelian, jeune greffier amoureux fraîchement nommé au tribunal de grande instance et photographe pour la circonstance, se croisent, s'évitent, s'entrechoquent les destins de ces nus d'Hersanghem, lesquels sont le plus souvent habillés, évidemment. Et si cette braderie lui offre le spectacle d'un monde en miniature, c'est pour le lecteur celui d'un monde immense.
Une flânerie séduisante au cœur d’une ville imaginaire, où va se dérouler une soirée très particulière...
Des exemplaires sont à gagner !
Ce roman est l'histoire d'une ville détaillée avec précision. Ses monuments, ses legendes, ses vies qui se croisent dans les rues d'Hersanghem. Un roman original mais dont la longueur des phrases m'a parfois perdue.
Loin des sujets à la mode ( ceux censés faire vendre et montrer combien un auteur est de son temps...donc en ce moment, l'inceste, la violence faite aux femmes, les migrants), il est bon de trouver un roman ambitieux loin de ces terrains par trop labourés. En fait" Les nus d'hersanghem" apparaît comme une vraie pépite originale, ambitieuse, passionnante, que l'on lit d'une traite mais que l'on regrette de quitter.
Isabelle Dangy n'a pas écrit un essai sur Georges Perec pour rien, tant son deuxième roman pourrait tout à fait être un hommage au grand écrivain, évidemment à "La vie mode d'emploi" en plus court et beaucoup facile d'accès. Cette façon de nous faire pénétrer dans une ville par ses bâtiments et les personnes qu'ils renferment y fait fortement pensé.
Hersanghem, ne cherchez pas, n'existe pas. C'est une création de l'auteure et ça pourrait être n'importe quelle ville de France. Sans doute au moins une grosse sous-préfecture ( elle possède un tribunal), la ville nous est présentée par une belle journée d'été, un jour de grande braderie. On la sent assez touristique grâce à un certain patrimoine historique, cerclée de vignes, un peu touristique, essayant de s'ouvrir vers la modernité et renfermant quelques secrets. Nous naviguons au gré des envies de la narratrice, de la piscine municipale à la pharmacie vieillotte tenue pas deux soeurs, de l'imposante bâtisse moderne noire qu'est le tribunal au parking souterrain de la grande place ( noire elle aussi). On y rencontre des habitants dont nous connaîtrons quelques moments cruciaux de leur vie mais aussi leurs pensées. Chacun est un petit roman à lui tout seul et peu importe que l'on saute de l'un à l'autre au gré de la fantaisie d'Isabelle Dangy, tout est parlant, intriguant, passionnant. On pourra les recroiser quelques pages plus loin, car, bien qu'illustrant parfaitement cette ultra moderne solitude actuelle, ils ont quand même quelques interférences sociales.
Ce qui pourrait s'apparenter à une sorte de guide touristique endiablé qui n'oublie pas les habitants de la ville qu'il décrit, se double d'un petit suspens évoqué à la fin de chaque description de lieu mais surtout se triple d'un défi oulipien ( qui donne le titre au roman). En effet, dans chaque chapitre, il y aura au moins un personnage nu, que ce soit un dessin sur un mur, une jeune fille se rhabillant dans un cabine de la piscine municipale, un mort sur sa table de thanatopraxie, une dame attendant ses invités pour fêter son anniversaire de façon libertine, ... Et comme Isabelle Dangy à de l'imagination à revendre, disons que cette nudité va crescendo...
Vous l'aurez compris, il n'y a pas que Houellebecq ou Lemaître en ce moment, il y a ce formidable roman ludique et remarquablement bien écrit, classiquement certes, mais dans une langue, légère, précise et toujours un poil humoristique. Cela aurait pu s'intituler "La ville mode d'emploi", mais tel que titré, " Les nus d'hersanghem" se révèle comme la pépite de cette rentrée qui, espérons-le, trouvera le public qu'il mérite!
Bienvenue chez les gens du Nord
Isabelle Dangy signe un second roman qui démontre une imagination fertile. Sur les pas d'un jeune greffier qui découvre son lieu d'affectation, elle crée Hersanghem, une ville du Nord plus vraie que nature.
Grégoire Arakelian vient d'être nommé au Tribunal de Grande-Instance d'Hersanghem. À la fierté d'un premier emploi vient toutefois se mêler l'amertume d'être seul. Sa compagne ayant décidé de rester à Marseille où elle doit s'occuper de sa famille et où elle a tous ses amis et relations.
Le jeune greffier occupe ses journées à arpenter la ville, à découvrir ses rues, sa topographie, son histoire et à envoyer régulièrement les photos à sa promise.
Le long du quai d'Hazebrouck se trouvent les deux bistrots, Le Chaland et Chez Paulette, qui attirent chacun leur clientèle attitrée et qui sont le réceptacle de toutes les informations plus ou moins sérieuse de la ville surtout connue pour sa braderie annuelle. Mais les touristes peuvent aussi apprécier le complexe nautique, un passage à niveau à l'ancienne ou encore un vieux moulin-musée, les amateurs d'histoire locale pouvant se rabattre sur le cimetière, la porte de la Coquille érigée entre les anciennes murailles ou encore la maison d'André Verlacque, peintre proche du couple Delaunay et qui a également été aménagée en musée. On n'oubliera pas non plus les édifices religieux et, bien entendu, le beffroi qui ne saurait manquer dans cette évocation et qui va tenir un rôle important dans ce roman.
Car au fil des pages, cette ville de carte postale imaginée par Isabelle Dangy va s'animer. L'histoire – mais surtout les histoires de ses habitants – va s'incarner à travers les anecdotes, les portraits et l'enquête que mène Grégoire. Il va alors se rendre compte que derrière les faits de gloire des célébrités locales le vernis se craquelle. Le fait divers et les comportements déviants s'installent.
Avant qu'un groupe ne déambule dans les rues dans son plus simple appareil, on aura assisté au blocage du passage à niveau, à une chasse à un exhibitionniste dans le parking de la place Noire, à la découverte d’un mort à la brasserie Charbonnier, sans oublier l’incident en haut du beffroi, lui aussi source de fierté locale. C’est donc du haut de cette «tour carrée, crénelée, percée de meurtrières, ornée de puissants mâchicoulis et de quatre échauguettes à poivrières» qu’un carillon va sonner le final étourdissant de ce roman qui n’est pas sans rappeler La Vie mode d’emploi et plus encore Lieux, l’inédit du regretté Georges Perec qui vient de paraître.
Il faut souligner le talent de la primo-romancière à rendre parfaitement crédible Hersanghem et ses habitants, à dépeindre cette ville du nord ancrée dans ses traditions et ses névroses. Un joli tour de force et la sensation de la confirmation d’une plume très prometteuse.
https://urlz.fr/jpUY
Grégoire Arakelian, jeune greffier, est nommé dans un tribunal d’une ville du Nord de la France. Sa compagne préfère rester à Marseille auprès de sa mère. Alors il lui envoie des photos de la ville et de ses habitants. Ce roman fait le portrait d’une ville imaginée par Isabelle Dangy. Chaque chapitre décrit un lieu et des personnages qu’on retrouve dans les chapitres suivants. C’est jour de braderie, un grand événement pour Hersanghem.
Il flotte une ambiance étrange, l’autrice fait monter une tension au fur et à mesure des chapitres. De plus en plus de personnages se dénudent, au sens propre ou au sens figuré, chacun pour une raison différente. Le lecteur sait qu’il va se produire un événement lors de cette braderie et reste en alerte jusqu’au bout du roman. Un son inquiétant met en arrêt tout le monde.
Sous la plume d’Isabelle Dangy la ville paraît réelle, les personnages aussi et c’est assez bluffant. Ce n’est pas un livre que j’ai lu d’une traite mais que j’ai pris le temps d'apprécier chapitre après chapitre pour l’écriture de l’autrice. Il y a aussi de l’humour dans cette histoire. Une belle promenade !
Ce roman est dans la sélection du Prix Orange du Livre 2022. Il a été aimé également par certains de mes collègues jurés lecteurs dont Geneviève, Christelle et Thomas.
Après une première esquisse de « La vie mode d’emploi » de Georges Perec à l’échelle d’un immeuble d’habitation dans « La tour » de Doan Bui, place ici à un projet encore plus ambitieux à l’échelle d’une ville entière. Isabelle Dangy nous propose de découvrir Hersanghem, cette ville imaginaire du nord de la France « posée comme une grosse tortue au pied des coteaux d’Houlage et de Sacremont ». Elle la décrit morceau par morceau, lieu par lieu, de manière très réaliste, au point que le lecteur ne doute jamais que son beffroi, ses usines ou ses différentes rues existent bel et bien. Au travers de cette évocation par petites touches, c’est la vie de tous ses habitants qui transparait petit à petit. Un joyeux chaos de prime abord, dans lequel le lecteur se sent dans un premier temps un peu déboussolé, avant de trouver un semblant d’organisation et de repères au fur et à mesure du déroulé du livre, au gré des réapparition des personnages qui s’entrecroisent au fil des pages. Une avancée marquée du sceau de l’attente de la survenue d’un évènement qui va rajouter du chaos à une fin de journée déjà très animée. Avec en fil rouge une nudité qui justifie le titre du livre et sa couverture et qui va suivre des détours très variés pour contaminer petit à petit toute la ville. Un joli exercice de style !
Arakelian, jeune greffier,vient d'être nommé au tribunal d'Hersangheim. Marie, sa compagne, émet des réserves sur le fait de s'installer dans le Nord, elle qui est tant attachée à son sud natal et qui est très proche de sa mère.C'est donc seul qu'il arrive dans cette petite ville.
Insomniaque, il passe certaines nuits à se promener dans la ville, à la découvrir silencieuse. Lors de ses balades, il rencontre souvent le Guetteur, dont le rôle est de s'installer en haut du beffroi et de surveiller la ville. Lui, il voit tout et les observe tous : le libraire, le médecin, le maroquinier, les amants sortant de l'hôtel...
Arakelian se promène ainsi dans tous les quartiers et a à cœur d'envoyer des photographies de ce qu'il voit à celle qu'il aime, des endroits particuliers, des personnages atypiques, pour partager son quotidien et lui donner l'envie de venir.
Et c'est ainsi que nous faisons leur connaissance au fur et à mesure des chapitres. Chaque personnage à son histoire et ses secrets. Tous ont été liés les uns aux autres à un moment de leur vie, de près ou de loin. Nous déambulons dans les rues, les hauts lieux d'Hersanghem, les monuments, chez les commerçants. Et cette promenade à un goût particulier, car l'effervescence est au rendez-vous, c'est la grande braderie annuelle!
Mais quel est cet événement qui bloque toute la circulation? Et ce bruit sourd, inconnu et inquiétant, qui fait lever la tête à toute la ville?
"On attend quelque chose, tout le monde attend quelque chose, mais quoi?"
J'ai été fascinée par tous ces personnages, tous touchants, tous perturbants ou perturbés. On se prend à aimer cette promenade dans cette petite ville et on a hâte de découvrir la prochaine étape. La plume de l'autrice est très belle, riche mais fluide. Quant au titre, il est très bien choisi car tous se retrouvent mis à nu, que ce soit au sens propre ou au sens figuré, à un moment de l'histoire.
Ce roman est un réel coup de coeur mais je ne suis pas surprise, les parutions des @editionlepassage sont toujours de qualité!
A la suite d'une mutation, Grégoire Arakelian, greffier de son état (coucou @manonlitaussi), arpente Hersanghem durant ses insomnies.
Ayant laissé sa fiancée à Marseille, il lui envoie des photos de la ville, sans texte, sans explication, uniquement la représentation brute de cette ville, en espérant la convaincre de le rejoindre.
C'est au-travers de ses photos et de ses promenades que nous découvrons nous aussi Hersanghem, ses quartiers, ses habitants, son histoire, sa braderie.
Les nus d'Hersanghem est un roman à la musique entrainante et mélodieuse. Isabelle Dangy nous offre une narration non pas linéaire mais concentrique, se resserrant sur une soirée particulière à Hersanghem.
Ce que j'ai particulièrement apprécié dans cette balade, c'est la richesse du vocabulaire et la beauté toute simple de l'écriture.
Ces tranches de vie qui peuvent sembler indépendantes les unes des autres, voire indifférentes les unes aux autres, se rejoignent et se recoupent au gré d'un prénom, d'un lien de parenté, d'un hasard...
Une belle découverte !
"On ne les aperçoit pas forcément au premier regard, mais le téléphone de Grégoire Arakelian les saisit en transparence au passage. Jeunes, vieux, masculins, féminins, enfantins. Debout assis couchés. Mobiles ou figés. Morts ou vifs. Sculptés par l’ombre, tremblants dans la lumière, les nus d’Hersanghem se faufilent comme une aiguillée furtive dans la doublure de la ville."
L'ensemble du roman de Mme Isabelle Dangy « Les nus d’Hersanghem » est la description d'une ville à travers différents lieux, et des habitants de cette ville, à un moment précis, à l’époque de la grande braderie de l’été.
Le roman est dédié à la mémoire de Georges Pérec, et on le comprend puisqu’on ne peut que penser à « La vie mode d’emploi » en le parcourant. Mais, au-delà de l’hommage, il est à noter que la romancière parvient à nous embarquer dans cette ville et dans ses secrets, et qu’elle maîtrise parfaitement la construction complexe qui lui permet de donner naissance à une ville et aux habitants de celle-ci. Elle s’amuse aussi à nous entraîner sur de fausses pistes quant à ce qu’elle nous raconte, car l’on passe tantôt de la romance au récit historique, puis l’on nous embarque dans un thriller, avant de nous détourner vers un roman social ou sociétal, pour finalement nous emmener dans une comédie de mœurs. On ne peut qu’être admiratif de l’aisance avec laquelle Mme Dangy mène sa barque, avec un style sûr et précis, toujours juste et souvent plein d’humour et très léger.
J’ai aussi beaucoup aimé la fin alternative avec la coda et le double de la coda, et au final ma seule déception est que ce roman est trop court par rapport à son immense potentiel d’histoires et de récits. J’aurais aimé prolonger le plaisir des mystères d’Hersanghem et me perdre dans encore plus de rues et découvrir encore plus d’incidents curieux.
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