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Lorsque l'on atteint un âge avancé, on croit pouvoir, quelques années durant, écrire, agir et penser comme avant, réaliser en prolongeant notre existence active. On voyage, presque comme on en avait l'habitude, on randonne avec les amis, on échange en buvant. Puis, au pied du monde qui va son rythme et s'en va progressivement, nos promenades peu à peu ralentissent entre des paysages qui paraissent de plus en plus reculés et lointains, et l'on finit par reposer sous l'auvent du passé, regardant, sans trop réfléchir et la tête étonnée, les vastes espaces que le corps a désertés et ne peut plus atteindre.
Commence en soi l'humilité d'une différence que l'on a vraiment du mal à décrire et que l'on ne peut faire partager à son entourage. C'est que le «?vieux?» ne peut être uniquement un «?soi défait?». S'il vit certes dans un corps fragilisé et une pensée surprise, il devient surtout un être presque «?ailleurs?», déjà à demi étendu dans le sable rouge.
Éducateur à la justice des mineurs plusieurs années durant, Jean-Michel Labadie étudie en parallèle la psychologie. Il devient analyste et, après une thèse d'État, professeur des universités en psychopathologie clinique et sociale. Aujourd'hui, avec des «?mots à lui?», il goûte le plaisir d'écrire tableaux et scènes de l'absence et de l'ambivalence dans ses différents ouvrages Les mots du crime (De Boeck, 1995), Psychologie du criminel (L'Archipel, 2004) et Les mots qui s'en vont (tomes 1 à 7, Éditions Baudelaire).
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