Un roman noir social
La chaleur humide et gluante du mois d'août à Parme reflète la situation du commissaire Soneri, aux prises avec une affaire poisseuse. Francesco Galluzzo, un marchand du centre, a été battu à mort dans sa maison par des agresseurs inconnus. Le vol semble un motif évident, mais les premières investigations pointent plutôt vers une « leçon » qui s'est mal terminée. D'autres recherches conduisent le commissaire à un usurier connu, Gerlanda, à qui la victime devait de l'argent. Mais la vérité a mille visages, et Soneri trébuche bientôt sur une piste qui sent la cocaïne. Peu à peu, le policier réalise que la mort de Galluzzo ne représente qu'un détail, un détail presque insignifiant dans une image plus grande où la vraie victime est la ville elle-même. Un nouveau type de criminels, déguisés en sociétés financières et immobilières irréprochables, a remplacé la vieille garde, composée de gars comme Gerlanda, tout juste bon, désormais, pour la retraite. Avec amertume, Soneri ne peut que constater que sa chère ville de Parme s'est perdue : elle a remplacé Dieu par Mammon, idole toute-puissante qui ne vit que pour l'instant présent, et ne refuse pas quelques sacrifices... humains ?
Un polar qui nous ancre dans une réalité contemporaine, personnalité singulière et attachante, une ambiance cruelle, étouffante et terrifiante, une plume dynamique et percutante. Nostalgie, pessimisme, libéralisme, réflexion.
C'est le marasme Valério ! Reprenez-vous !
Les litanies redondantes sur l'état de la société, la deliquescence généralisée , les politiciens corrompus.... cela frise le radotage et ce n'est pas pour cela que l'on lit Mr Varesi
C'est d'un bon polar dont on a envie !
Ce roman sonne comme la fin des illusions pour notre cher commissaire Soneri .
Un regard rempli d'amertume de découvrir sa ville de Parme qui change en mal : les usines de sa jeunesse qui ferment , des restaurants qui partent en fumée , des entreprises qui changent de mains et qui n' atterrissent sans doute pas dans les plus nobles . L'affairisme est partout . le respect a disparu. On a même volé l'accordéon de Gondo , sorte de clochard musicien très apprécié des habitants , lui qui égayait de ses refrains joyeux le centre ville historique. Peut-être a-t-il été le témoin accidentel d'agissements liés au meurtre de ce commerçant . Un certain Galluzzo qui tenait une boutique de vêtements.
Un meurtre qui va embarquer le commissaire et son équipe dans une enquête aux multiples ramifications. Heureusement il sait qu'il peut compter sur sa fidèle amie avocate , Angela , qui l'aidera à garder son sang froid malgré la chaleur étouffante de ce mois d'août .
Fidèle à son style si particulier , où la contemplation favorise souvent la réflexion, Valerio Varesi, nous entraîne dans la moiteur d'une affaire hors norme qui ne va laisser aucun répit à notre célèbre commissaire. Il est ici un peu dépassé par les événements et par les contraintes fixées par sa hiérarchie .
On découvre une ville où de nombreux commerçants vivent à crédit, opportunité que ne laisserait passer aucun usurier digne de ce nom . Mais derrière les façades , des acteurs encore moins scrupuleux et plus retors jouent en coulisse .
L'auteur semble s'offrir l'opportunité de cette intrigue pour mettre en avant une critique à peine voilée d'une société avilie par l'argent où certains notables parmesans se sont faits corrompre par par la pieuvre mafieuse qui utilisent certaines entreprises de la ville comme lessiveuses géantes faisant fi des employés qui pourraient se retrouver sur le carreau à cause de leurs manigances .
Soneri , lui , de son côté, tente de surnager de ces visqueuses affaires où son humanisme et sa joie de vivre vont vite laisser place à un désenchantement le plus total .La vie de flic est ainsi faite : de petites victoires et de grands désabusements.
Une nouvelle enquête du comissaire Soneri... mais qui piétine !!!
Je n'ai pas su accrocher à mon grand regret du fait de la canicule que je vivais en même temps que la lecture et je crois également aussi ...à la la puissance du mal qui nous planque au sol dans ce roman .
Je pense très sincèrement être passée à côté .
Je prendrais le temps de le savourer à nouveau je pense.
Milles excuses .J'ai pourtant aimé l'atmosphère.....
Une chaleur caniculaire s'abat sur Parme, reflet parfait de l'enquête poisseuse aux mille visages que va mener l'inspecteur Soneri sur le meurtre d'un commerçant, Galuzzo. La mort de ce dernier n'est en fait un détail presque insignifiant d'un projet plus vaste dans lequel la principale victime est la ville de Parme elle-même.
Très nettement, ce qui intéresse Valerio Varesi dans cette enquête, ce n'est pas de définir qui a tué, mais plutôt pourquoi, de s’interroger sur les causes du mal.
J'ai beaucoup apprécié le personnage de l'inspecteur, un double de l'auteur, attachant, ancré à de saines valeurs, profondément humaniste. Il va découvrir les coupables mais surtout les mécanismes qui l’empêchent de révéler la vérité.
Si on retrouve bien les codes du polar Les Mains vides contourne le genre en s'inscrivant dans le roman noir social, voire moralisateur faisant le constat des changements néfastes à l'œuvre dans nos sociétés. A mesure que l'enquête avance, le roman est traversé d'un pessimisme croissant, d'une amertume, d'une mélancolie profonde en mettant en scène un nouveau type de crime, déguisé en sociétés financières et immobilières aux montages imparables, remplaçant la vieille garde de la pègre classique. Le basculement de Parme vers la perdition devient une métaphore de la déroute de l'Italie actuelle, un corps affaibli prêt à s'attraper n'importe quelle maladie. Les truculents dialogues entre l'inspecteur et Gerlanda le vieux mafieux usurier sont exemplaires à ce titre.
« Ne vous faites pas avoir par les gens respectables : les industriels, les entrepreneurs, les banquiers, les avocats ... Ils utilisent tous les mêmes méthodes, ils possèdent tous une sauvagerie sans limites, sinon, ils ne seraient pas là où ils sont. Les affaires te font régresser au stade primitif, là où la raison sert uniquement à organiser la violence. Ou bien à se garantir des complices en politique, grâce à l'argent qui ouvre toutes les portes. Le reste, les rites de notre prétendue démocratie ne sont que de la dramaturgie, rien d'autre que du théâtre. »
Tout est juste dans ce polar désenchanté qui pénètre tel un soc dans la réalité contemporaine. J'ai cependant trouvé que la litanie moralisatrice dénonçant le néo-libéralisme voyou assez répétitive, elle aurait pu être allégée sans pour autant perdre en force d'indignation.
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