Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
La nouvelle présidente de l'Ukraine, Olena Hapko, prépare son investiture. Femme d'affaires au passé violent, celle que l'on surnomme la Princesse de l'acier savoure sa victoire. La voilà au sommet. À ses pieds, l'Ukraine et sa steppe immense. Mais la Russie ne l'entend pas ainsi. Face à la future présidente, les services secrets russes et les oligarques locaux attisent les révoltes populaires.
Trente jours séparent l'élection de la cérémonie d'investiture. Durant ces trente jours, Olena Hapko va devoir faire ce qu'elle a toujours fait : survivre. Avec comme seules armes sa férocité et sa connaissance parfaite du marécage politique ukrainien.
Avec ce nouveau polar, Benoît Vitkine, journaliste et prix Albert-Londres, excellent connaisseur du monde post-soviétique, décrit avec précision, sans romantisme, le monde des oligarques et de la géopolitique. Les complots et les tractations de coulisse qu'il décrit trouvent un fort écho dans l'actualité.
Olena Hapko vient d'être élue présidente d'Ukraine. Nous suivons en parallèle les quelques jours qui précédent son investiture et comment elle en est arrivée là.
Ce polar politique dévoile le dessous des cartes, les magouilles, les alliances, les trafics, les manipulations, les mensonges ... de ce monde où chacun veut se faire toujours pkus d'argent sans la culpabilité d'écraser l'autre.
Même si ce n'est pas un univers qui m'interesse, je me suis laissée happer par ce roman. On sent bien que l'auteur a une grande connaissance de ce milieu tout en sachant le mettre à hauteur de novice et en le rendant presque passionnant. C'est un vrai roman d'aventure dans lequel on a hate de savoir jusqu'où les un et les autres sont près à aller pour obtenier ou garder le pouvoir. Un roman qui fait bien sur écho à l'actualité sans pour autant être pesant. Très belle découverte.
Ce roman nous renvoie en pleine gueule la triste situation de l'Ukraine avec cette guerre qui n'en finit pas, laissant derrière elle son lot de blessés et de tragédies.
Il est intéressant de voir que ce pays, malgré tout, tente de s'en sortir, d'évacuer la corruption qui la gangrène depuis tant d'années, et de se libérer du joug russe, afin d'espérer poser un pied sur cette Europe tellement désirée.
Malheureusement, les miracles n'existent pas et, tout comme Olena l'apprendra à ses dépends, il est difficile de se refaire une virginité quand on a tant de choses à se reprocher.
Bien sûr, ce roman est une fiction, mais il dresse un portrait tragique de ce pays qui voudrait tant ressembler à l'Europe mais a tellement de mal à éradiquer ses anciens codes pour se fondre dans un moule plus sain. S'il n'y a jamais eu de femme présidente en Ukraine, si les Loups n'existent pas, il n'en reste pas moins que ce pays a un long chemin à faire pour atteindre son but. Et son voisin russe est bien décidé à lui couper la route.
Bien écrit, bien mené, j'ai beaucoup apprécié ce roman qui est, malheureusement d'actualité.
A l'heure où nos démocraties sont menacés par des systèmes autoritaires ; à l'heure où tout s'achète et tout se vend (même le patrimoine et l'image), il est bon de se rappeler que notre mode de vie n'est pas figée dans le marbre et qu'un jour, hélas, tout ça pourrait bien changer.
Un roman sidérant, qui donne à réfléchir.
Un thriller politique où la corruption des oligarques ukrainiens et russes nous renvoie au conflit actuel entre ces deux pays. Sidérant!
Elle est à trente jours de son investiture, ils ont trente jours pour la détruire ! Voilà comment résumer ce thriller politique édifiant.
Cette fiction glaçante de réalisme s’appuie donc sur les trente jours qui précèdent l’investiture d’Olena Hapko, nouvellement nommée à la tête de l’Ukraine. Benoît Vitkine nous immerge dans les plus hautes sphères politiques et gouvernementales Ukrainiennes et Russes. Magouilles, malversations, comptes off-shore, menaces, chantage, corruption, meurtres, tout y est.
Au milieu de ce marigot, Olena Hapko, surnommée la « Chienne », femme d’affaire avisée et implacable, au passé violent qui a fait fortune dans l’acier, vient d’être élue à la tête de son pays. Elle savoure enfin sa victoire mais trente jours la séparent encore de la cérémonie d’investiture. Trente jours durant lesquels tout peut arriver. D’ailleurs, les menaces habillement dissimulées sourdent de la tête de la Russie comme des oligarques Russes installés en Ukraine et des Ukrainiens achetés par la Russie. Chacun veut augmenter sa part du gâteau en négociant de nouveaux accords. Olena va devoir se montrer plus intelligente et rapide qu’eux tous réunis afin d’arriver à ses fins sans livrer son pays pieds et poings liés à la Russie, tout en préservant ses propres intérêts.
Benoît Vitkine ,qui connait très bien l’ex URSS et les pays de l’Est, nous livre ici un bel aperçu de ce qu’est la politique dans ces pays où tout est permis, tout s’achète. Où les fortunes se font et se défont sur un regard et surtout sur le dos d’un peuple qui trime sans sortir de sa misère. Où les oligarques disparaissent aussi facilement qu’ils se « font suicider »… Tout ici est larvé, les menaces comme la violence, mais les messages passent très bien pour ceux qui les reçoivent.
Une lecture troublante durant laquelle on se félicite de ne pas encore en être arrivés là.
quand la fiction se conjugue avec réalité!...Une future présidente qui doit former un gouvernement,une investiture dans 30 jours,des oligarques,Poutine et ses sbires...Un polar éclairant sur l'actualité!!!!
Cela a été extrêmement troublant de lire ce roman tant il résonne avec l'actualité du moment, en l'occurence le terrible bras de fer qui se joue à la frontière russo-ukrainienne. Ou quand la fiction croise la réalité et glace.
Emérite journaliste spécialiste des pays de l'ex bloc soviétique, correspondant du Monde, lauréat du prix Albert Londres 2019, Benoît Vitkine s'est déjà essayé à la fiction avec un premier roman très réussi, Donbass, sur un trame policière. Cette fois, il opte pour un thriller politique proche du roman noir. Olena Hapko vient de remporter les élections présidentielles ukrainiennes. Dans trente jours, elle sera investie. Trente jours de lutte à mort face aux oligarques ukrainiens et aux services secrets de Poutine qui vont tout faire pour l'abattre.
Comme dans Donbass, l'auteur parvient à éclairer de façon très lisible toute la complexité de la situation ulkrainienne depuis l'écroulement de l'URSS en 1991. Pour Poutine ( personnage assumé du roman ), l'indépendance de l'Ukraine est une trahison de Gorbatchev et des Occidentaux, une incongruité qu'il veut détruire ou à laquelle il peut éventuellement pardonner à condition qu'elle joue selon ses règles en acceptant manipulations et corruptions. Olena a été élue sur un programme de promesses réformatrices afin de laisser respirer un pays étouffé par les commissions illicites prélevées sur tout par les oligarques. Inacceptable pour les Russes qui lancent une campagne de krompomat ( art du chantage né du KGB consistant à discréditer quelqu'un par la publication de documents compromettants ) en fouillant dans son peu recommandable passé.
Là où l'auteur fait très fort, c'est qu'il ne choisit pas une héroïne attachante mais une véritable badass avide de pouvoir, qui a tout défoncé pour s'extraire de son milieu, elle, la femme d'affaires redoutable qui a construit son ascension avec les mêmes pratiques que les oligarques qu'elle a désormais à affronter. Pour elle, la conquête ne s'arrête que lorsque l'ennemi est totalement écrasé. Autant dire qu'elle ne va pas se laisser faire. c'est absolument jubilatoire de lire les passages décrivant de son point de vue les moeurs de l'élite post-soviétique dans le marigot ukrainien. Benoît Vitkine manie parfaitement un humour très noir.
« Elle leur a offert ce qu'ils voulaient. C'est à la vulgarité qu'on jauge le pouvoir, se dit-elle en regardant la fille balancer ses jambes dans une belle harmonie. Il n'y a que ces Européens arriérés pour croire que le luxe se mesure au silence feutré et au moelleux des fauteuils. Des coqs privés de griffes, des enfants gâtés engoncés dans leur timidité qui ont oublié une chose : le luxe est un combat, une victoire, qu'il convient de célébrer avec bruit et fureur. Avec du champagne et de la vodka, pas avec de la camomille. »
Dès les premiers chapitres, on est totalement embarqué dans le compte-à-rebours pour la survie ( ou pas ) d'Olena. L'intrigue est nette et resserrée Les chapitres égrènent le défilé des trente jours avant l'investiture présidentielle. La machine narrative est ultra propulsive, sans temps morts et crée un vrai suspense jusqu'à un final inattendu, truculent même qui tire le roman vers la fable politique cruelle, avec l'ombre du célèbre communiste libertaire Nestor Makhno ( mort en 1934 ) qui plane au-dessus de la ville orientale de Gouliaï Polié, là où tout va se jouer, sa ville natale comme celle d'Olena.
Une excellente lecture qui allie très intelligemment le fond et la forme, sans manichéisme afin de laisser toute sa place au discernement du lecteur. Je ne peux que vous conseiller cette lecture, ainsi que son précédent roman Donbass si le sujet vous intéresse.
Il y a quelques mois de cela, j'avais lu, et évoqué ici, le premier roman de Benoît Vitkine, journaliste au Monde, portant le nom de l'une des régions de l'est d'Ukraine, Donbass. Bien que totale fiction, le titre m'avait permis d'avoir une vision plus précise du bassin houiller, et surtout des enjeux qui motivaient les Russes à s'acharner sur l'appropriation de cette région d'Ukraine. Les loups est au moins aussi riche en enseignements, cette fois à travers la description du pays dans sa globalité, et aussi passionnant sur le plan romanesque, que son prédécesseur. D'autant que dans le contexte actuel de cette guerre, l'attention occidentale est tournée vers l'est, et que chacun essaie de comprendre, encore une fois, ce qui sous-tend l'agression russe chez son voisin ukrainien. Pour être claire, j'ai été totalement absorbée par ce texte, encore plus peut-être que par Donbass.
Et nous voilà face à l'accession au plus haut poste de la nation ukrainienne d'une redoutable femme d'affaires. Si on se doute bien dès le départ que la femme est certainement dotée d'une forte personnalité et surtout de solides soutiens qui ont permis son élection, on est loin de prendre la mesure des forces en jeu. De ce monde politique, Benoît Vitkine met en relief cette perspective double, celle accessible à tout à chacun, pleine de bons sentiments, de faux-semblants, et celle, un peu en retrait, accessible à peu d'élus, qu'il ne fait pas vraiment bon de connaître à moins d'être l'un de ces requins du pouvoir, qui vit, raisonne et agit dans une sphère totalement séparée de celle du commun des mortels. Benoît Vitkine pose cet avertissement en guise de postface, qui prévient toute assimilation totale, rapide et infondée entre son personnage principal purement fictif, Olena Hapko, et tout autre personnalité ukrainienne : on aurait en effet vite fait de penser à Ioulia Tymochenko, qui occupa la fonction de Premier ministre pendant quelques mois. J'ai d'abord lu le roman avant d'avoir la curiosité de consulter la biographie de celle que l'on nomme La princesse du gaz afin de comprendre à quel point l'auteur s'en ait inspiré, car il ne nie pas les influences qu'il a pu en avoir. J'ai été troublée par les quelques points communs entre la femme à la chevelure blonde et tressée et la brune de fiction, à commencer par ce regard déterminé et perçant qu'elle affiche et qui n'est pas sans rappeler le portrait de La chienne, le surnom d'Olena Hapko, qui incidemment ou non porte le prénom de l'épouse du président actuel, Volodymyr Zelenski.
C'est en somme un thriller politique, avec tensions et rebondissements à souhaits, à travers duquel l'auteur en profite pour restituer la situation actuelle du pays, dominé par ces quelques personnalités, ultra-riches, alter-ego de ces nouveaux russes du pays voisin, ces oligarques qui ont une bâtit leur fortune sur la privation des entreprises postsoviétique et leur exploitation avide : le titre renvoie justement à cette poignée d'hommes, qui on le comprend font la pluie et le beau temps, en économie comme en politique, dans tous les secteurs du pays, gangrené par leurs ambitions et appétits. Cette élite mafieuse, qu'ils représentent après tout, dotée de surnoms, parfois improbables, Le chevelu, Le Technocrate, Le Colonel n'est pas sans rappeler Gomorra de Roberto Saviano, et cette dynamique qui régit la société mafieuse : intimidation, règne de la terreur, pillage et appropriation des richesses d'une ville, d'une région, d'un pays. Leur seul point d'ancrage, ou de repère, c'est leur profit personnel quand bien même il eut fallu vendre leur âme au diable, qui possède la nationalité russe ici pour le coup. Même si les groupes nationalistes sont pervertis, on touche là un monde ou les valeurs ne s’interprètent qu'à travers le spectre du cours du dollar, du rouble, de l'euro ou du hryvnia, c'est glaçant. D'autant que les points communs que j'ai pu relever entre la Olena fictive et l'Ukrainienne - accusations de corruption, tentative de meurtre - sont, de mon point de vue un peu naïf, je l'avoue, ne contribuent pas à émousser ce tableau sinistre et violent que nous brosse Benoît Vitkine, et que j'imagine peu éloigné de la réalité.
À l'heure où tout le monde essaie de décrypter, deviner, anticiper les intentions de Vladimir Poutine, Vitkine prend le pari d'écrire un chapitre sous sa focalisation, ce qui m'a semblé à la fois amusant et fascinant, et assez osé. Fascinant parce que j'imagine bien que le journaliste a assez cerné le personnage pour en faire un portrait ressemblant. Amusant parce que l'homme d'état étant ce qu'il est, j'imagine que cela a peut-être un petit côté jubilatoire de le réinventer. Le journaliste ne s’appesantit pas sur lui, peut-être un peu plus sur son comparse, ex-vice Premier ministre de Russie, Igor Setchine, laissant l'homme et son personnage dans cette tour d'ivoire, équipé de sa table à rallonges, d'où il s'amuse à intimider ou à terroriser à l'envie son interlocuteur.
Je me suis délectée de chacun des chapitres de ce roman, que j'ai trouvé très addictif, j'en aurais volontiers lu quelques centaines de pages supplémentaires. Benoît Vitkine possède une écriture aussi limpide que précise, il offre un traitement synthétique de l'information qui rend ce texte parfaitement accessible, sans oublier ce goût du suspens - le titre est cette première amorce qui titille la curiosité du lecteur -, et de la création littéraire, qui font de ce titre un pur bonheur à lire. L'Ukraine y apparaît partagée entre ses velléités pan-européennes, certaines encore pro-russes, et vogue d'une influence à l'autre au gré des intérêts de ces loups qui manœuvrent en arrière-plan. Me voilà déjà en train de chercher des titres qui s'inscrivent sur la même lignée que celui-ci, mais je crois qu'avant tout il y a en premier lieu, le dernier titre d'Andreï Kourkov m'attend, Les abeilles grises, cet auteur ukrainien très engagé et actif sur les réseaux.
L’auteur, lauréat du prix Londres en 2019 est un spécialiste des pays de l’ex URSS, et il a donc une connaissance très fine de l’Ukraine et de la Russie. Dans ce roman, la fiction lui permet de décrire les enjeux politiques, économiques dominés par de puissant oligarques se partageant les butins nationaux. Olena Hapko, Fraichement élue présidente de l’Ukraine sera investie dans 30 jours. Le compte à rebours déroule des tractations pour habiter la fonction le jour J. Le souci de vouloir lutter contre la corruption pour améliorer le sort des ukrainiens doit composer avec de très mauvaises habitudes et des luttes d’influence féroces s’engagent. Excellent éclairage d’une actualité brûlante quant au contexte des relations Russie Ukraine et des freins au changement pour moins de corruption et plus de démocratie.
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