"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
1981. Borg traque inlassablement sa princesse. Il a l'espoir de trouver en de très jeunes filles la pureté et l'innocence auxquelles il aspire tant. Mais, invariablement, ses proies le déçoivent. Surgit alors Slavko, son double diabolique. Lui se charge du sale boulot. Pour multiplier les chances de trouver une véritable princesse, Borg décide de gagner une grande ville : Caen. C'est là que son destin croise celui de Jean. L'homme est un ancien mercenaire aguerri rongé par les fantômes de son passé. Sa nouvelle cible ? Robert Chevallier. L'homme est marié et père d'Alice, huit ans et demi. En acceptant ce contrat, le tueur d'élite ne se doutait pas qu'à son tour, il deviendrait une proie.
Première impression en refermant ce livre: Comment un auteur si sympathique et souriant peut-il écrire des lignes aussi pleines de noirceur ?
Dans ce livre, nous suivons Borg à la recherche de sa princesse. Après de nombreuses déceptions, celui-ci porte son dévolu sur Alice, huit ans et demi. Il en est persuadé ; cette fois-ci c'est la bonne, Alice est celle qu'il attendait. Mais cela, c'était sans compter la présence de Jean, mercenaires aux trousses du père de cette dernière, et de Christine, prostituée, qui a la malchance de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment. Et puis, il doit aussi s'accomoder de Slavko, son double maléfique, assoiffé de souffrance et de sang.
Christophe Dubourg nous plonge dans la descente aux enfers de ses personnages, pas vraiment ordinaires, et dans la découverte de l'instinct de survie de chacun. Un roman qui vous ouvrira les yeux sur la profondeur de l'abîme que peut atteindre l'âme humaine (ou inhumaine, au choix)
Ce premier roman prouve bel et bien que l'auteur est dangereux... Qu'il vous invite, l'air de rien, au coeur d'un univers, le sien, où il ne fait pas bon vous balader... Dès les premières pages, cette sombre et sale atmosphère vous saisit, le malaise vous gagne, vous savez que le danger rôde et s'approche inexorablement de vos miches de lecteur inconscient... En voilà une idée de vous aventurer en pareille lecture sans prendre la moindre précaution... Votre respiration s'accélère, votre pouls s'emballe et votre trouillomètre est à zéro... Vous souhaitez faire demi-tour ? C'est dommage, l'auteur est sadique, il a refermé la couverture juste derrière vous... Pauvre bichette... Il va pourtant falloir avancer, vous frotter à Borg et Slavko... Angoissant, n'est-ce pas ? Parce que ça ne va pas aller en s'améliorant, et vous le savez. L'auteur a tout prévu, s'armant de tous les ingrédients nécessaires pour faire grimper la tension au fil des chapitres et soumettre son lecteur à un suspense de tous les instants...
A l'instar des personnages, vous avez donc croisé la route d'un redoutable monstre, qui s'apprête à vous prendre en chasse pour avoir osé franchir la première page... Les yeux rivés aux lignes qui défilent, vous lisez, lisez à toute vitesse, lisez sans pouvoir vous arrêter, lisez comme si votre vie en dépendait... C'est d'ailleurs un peu le cas, votre lecture s'apprêtant à basculer comme la vie des malheureuses victimes... Simplement parce que vous vous trouvez au mauvais endroit au mauvais moment... Simplement parce que l'auteur sait nous livrer des protagonistes d'un réalisme inquiétant... Alarmant même... Toutefois ne vous laissez pas gagner par la panique et le désespoir : La fin est proche...
Car l'auteur a su vous happer et vous emporter dans ce roman plus noir que noir de sa plume particulièrement nerveuse et efficace, de son style prenant et percutant, à un point tel que vous lisez ce bouquin d'une traite, sans prendre le temps de vous arrêter, sans prendre la peine de respirer : En quelques heures le tour est joué, le cauchemar est terminé, vous pouvez vous réveiller... Ou pas, car même une fois ce livre refermé, vous n'en êtes pas complètement libéré... Sait-on jamais, le monstre n'a-t-il pas pu s'extraire du bouquin pour vous suivre jusque chez vous...?
[Lu en février 2018 - Chronique complète sur mon blog]
Chroniquer revient à donner son point de vue, son ressenti vis-à-vis d’un roman dont on ne connait l’auteur qu’à postériori… parfois. Ici, l’exercice est tout autre. Il convient de faire le même exercice avec le 1er roman d’un copain. La pression est élevée. Pour l’un comme pour moi. Donner son sentiment avec lucidité et recul, franchise et analyse. Mon avis ne vaut que ce pourquoi NigraFolia est fait. Le partage de l’expérience littéraire. Alors, en avant. Lâchons les freins et plongeons.
Les loups et l’agneau de Christophe. Christophe Dubourg, chroniqueur normand de Zonelivre passe de l’autre côté. Il saute dans le côté obscur de la force avec un 1er roman noir. Très noir. Il touche ce qui me révulse le plus, ce que je n’ai jamais pu supporter. Sa thématique, l’horreur générée par ceux qui touchent aux enfants. Au sens littéral du terme. Ceux qui les violentent et les tuent.
Pour le synopsis, soit je te renvoie vers la 4ème de couv’.
Mais j’ai bon cœur, alors, saches juste, lecteur attentif qu’il s’agit de Borg. Pas le joueur de tennis. Non ce Borg là, a un double maléfique et une passion. Il veut trouver sa princesse, celle qui le fait fantasmer. Le problème est qu’elle prend corps, dans les corps de toutes jeunes filles. Régulièrement déçu par ses proies, il passe la main à son Slavko, son double sanguinaire et sans pitié pour les éliminer. Au détour de sa quête, il croise celui de Jean, un ancien mercenaire torturé par son passé devenu tueur à gages. Et au milieu, il y a Alice, 8 ans et Robert Chevallier, son père et objet du contrat de Jean. Le tueur devient une proie, tout comme Christine, une prostituée présente au mauvais endroit, au mauvais moment. Voilà pour ce qui est du contenu. Pour ce qui est de l’histoire… à toi de jouer, lecteur de cette chronique, file faire l’acquisition de ce roman paru chez Ravet-Anceau.
Christophe, homme doux et presque timide, malmène ses personnages torturés dans une sorte d’huis-clos d’où les odeurs nauséabondes viennent percuter les narines du lecteur. Preuve en est que l'on a tous un double maléfique.
Dans un lieu immonde se joue un drame. Sous les yeux du lecteur, se déverse une litanie de violence, d’horreur et d’émotions. Sous les remugles, la décomposition, l’écriture aboutie engendre une tension, une ambiance glauque. Le travail de Christophe mène le lecteur en bateau. Il y prend plaisir. Moi, rivé à mon fauteuil, je prends conscience d'un lourd sentiment d'angoisse.
Les personnages peu nombreux sont parfaitement maîtrisés. On sent le travail acharné, les heures passées à les sculpter, les façonner. Dans la glaise, la boue et parfois avec une légère lueur d'espoir.
Borg, est dérangeant, agressif, souillé et corrompu. Jean brouillé par son passé sombre peut-être à la recherche de la rédemption. Restes Christine, Robert et Alice. L’innocence et la tranquillité de la provinciale Caen s’en trouvent malmenées.
Christophe malmène aussi son lecteur. Car Les loups et l’agneau est truffé de surprises jusqu’à la fin. Mais là, motus ! Saches seulement tranquille lecteur de cette chronique que tu n'es pas au bout de ton étonnement. Je n'ose savoir d'où est venue cette inspiration. Fait est que je vais le regarder différemment le gars Dubourg.
En conclusion, c’est un très bon 1er roman qui n’a pas à rougir et tient la comparaison avec une ribambelle d’auteurs reconnus. Comme un bon café, c’est noir et serré. Très noir. Très serré. Un Ristretto. Et pourtant ce roman court et vif se lit avec une facilité déconcertante. Comme quoi, même les copains peuvent être dotés d’une excellente plume.
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