Des découvertes et des idées de lecture dans tous les genres littéraires !
Finaliste Goncourt des LycéensSélectionné pour le Prix Goncourt« Il fallait la raconter, cette spirale. La spirale de ceux qui tournent en rond entre le virtuel et la réalité. Qui perdent pied à mesure que s'estompe la frontière entre les écrans et les choses, les mirages et le réel, le monde et les réseaux. Le cercle vicieux d'une génération qui se connecte à tout, excepté à la vie. » N.D. Alors que Julien s'enlise dans son petit quotidien, il découvre en ligne un monde « miroir » d'une précision diabolique où tout est possible : une seconde chance pour devenir ce qu'il aurait rêvé être... Bienvenue dans l'Antimonde. Si vous n'avez rien compris au métavers, ce roman est pour vous. Le PointChoix Goncourt de l'Orient 2022Choix Goncourt de L'Italie 2022Choix Goncourt de l'Algérie 2022
Des découvertes et des idées de lecture dans tous les genres littéraires !
07/11/22 : en direct sur les réseaux, Julien Liberat se suicide. Avec calme et détermination. Choc.
Retour en arrière. Julien Liberat fait le bilan de sa morne existence : musicien raté, vivant dans un appart-clapier à Rungis, donnant des cours de piano pour survivre, looser au cœur brisé. Pas brillant.
Dans ses errances, il découvre l’Antimonde, qui va lui donner une inattendue seconde chance.
Le créateur de de « jeu », Adrian Sterner, croisement de Musk et Zuckerberg, crée une machinerie puissante, un monde prodigieux de beauté et d’authenticité, sorte de matrice déshumanisante et aliénante rendant addicts les humains perdus qui s’y ruent sans hésitation.
Juien crée son Anti-moi, Vangel, découvre la crypto-monnaie, boursicote pour de faux et s’invente une vie sans limites, faite de gain, pouvoir et gloire. Très vite, sa vie réelle s’efface au profit du métavers, dans une spirale vertigineuse sans retour possible.
Happée dès les premières lignes, j’ai bouloté ce roman comme du petit lait. Quelle idée géniale !
Ce récit aux accents dystopiques nous plonge dans un abîme de perplexité : réel ou virtuel ? Libre-arbitre ou mouton 2.0 ? Finalement, la question n’est pas là tant l’un prend le pas sur l’autre et permet à chacun de s’interroger son rapport aux réseaux sociaux. Englué.e.s dans nos posts/likes/selfies/followers, ne sommes-nous pas déjà victimes de nos errances, nous aussi ?
Cynique, caricatural mais fascinant, le texte propose quelques scènes savoureuses, comme cette fictive interview entre Beigbeder et Finkelkraut à la Grande Librairie, et pose des questions essentielles pour notre avenir. Le tout avec la légèreté d’un jeu vidéo.
Il fallait le faire, parler de tels sujets avec une légèreté bienvenue.
Car on s’amuse en lisant ce roman. Beaucoup.
Et on en redemande.
L'antimonde de Nathan Devers est une plongée dans le web 3.0. Un roman justement mené avec ses quelques lenteurs et clins d'œil historiques, à ne pas confondre avec un essai ambitieux. Lire les liens artificiels vous perd (parfois on sait plus si on est dans le réel ou le virtuel, une limite parfois ténue). Vous rirez également, car Nathan Devers a su y parsemer quelques gouttes cocasses. Sélectionné pour le goncourt des lycéens 2022...Ce livre a frôlé la victoire.
Julien Libérat, la trentaine désabusée vit de petits boulots dont celui d’animateur pianistique chichement rémunéré d’une petite boite de nuit et de quelques cours particuliers qui satisfont plus les parents que les élèves. En dérivatif à sa déprime, il découvre un monde parallèle, « Heaven », un métavers imaginé par Adrien Sterner dans lequel il s’engouffre et agit en tant que Vangel, avatar qui va lui permettre de vivre des aventures extraordinaires. L’imagination délirante de l’auteur est bourrée d’humour et pose des questions débattues entre autres par Beigbeider et Finkielkraut à la grande librairie de Bunel. Monde virtuel, antimonde, planète B dans laquelle on peut s’épanouir mais aussi se perdre. Très bon roman débouchant sur des question existentielles contemporaines parfaitement envisagées par l’auteur.
"L'Antimonde leur offrait la possibilité d'avoir une vie privée à l'intérieur de leur vie privée. Si bien qu'au soir où il s'y inscrivit, Julien n'était que le énième représentant d'une tendance globale : rebaptisé Vangel, voici qu'il rejoignait la contre-société croissante où se réunissaient les déçus du réel."
Un très bon récit satirique, très bien écrit. En plongeant son antihéros en plein métavers, Nathan Devers se livre à une critique de la société actuelle ultraconnectée, en fait peut-être tout simplement ultramalheureuse.
Un bon moment de clairvoyance !
C’est par une journée comme les autres que Julien se jeta du haut de sa fenêtre et se fracassa la tête la première sur le sol. Moralité : être ou ne pas être, telle est la question…
L’histoire commençant par la défenestration de notre protagoniste, la lecture de ce livre rappelle cette citation shakespearienne à l’heure où la frontière entre le réel et le virtuel est de plus en plus confuse.
L’œuvre de Nathan Devers s'inscrit complètement dans le contexte actuel des réseaux sociaux en plus de reprendre les codes du monde vidéoludique : il y est fortement question d’avatar, de crédit, de missions etc.
C’est l’histoire de Julien alias le célébrissime Vangel dans l’Antimonde. L’Antimonde est le Paradis (au sens biblique, d’ailleurs, l’entreprise se nomme Heaven) en ligne imaginé et créé par un certain Adrien Sterner, businessman, créateur de la plateforme et Tout-Puissant de son état. L’Antimonde devient alors la possibilité d’une nouvelle vie dans un autre univers, similaire au nôtre , à cela près que cette-fois ci, tout sera parfait. La tentation de vivre un destin sans erreur, sans regret et sans malheur ; d’un monde nouveau où l’occasion nous est donnée de vivre une vie sans le moindre défaut...
Les lien artificiels, ou le roman d’une existence idéale numérisée et du retour à la réalité minable de Julien.
ND compose avec le thème peu orthodoxe du métavers sans oublier d’évoquer notre misère existentielle caractérisée par le temps passé devant nos écrans et notre vulnérabilité à tomber dans les pièges d’Internet. Cette vulnérabilité est par ailleurs mise en lumière par l’auteur comme une séquelle post-confinement.
Ce roman- fable 2.0 de Nathan Devers est une pure réussite.
P.S : Pour ma part, j’ai adoré entre autres le passage de l’émission « La Grande Librairie » pour sa pertinence (et son impertinence) avec l’intervention de F.Beigbeder et A.Finkielkraut.
A presque trente ans, Julien Libérat en est à dresser le morne constat de ses désillusions : musicien raté survivant chichement d’un « bullshit job » ubérisé, le voilà réduit à migrer dans un clapier en banlieue sud, à Rungis, alors que sa compagne vient de le mettre à la porte de leur morne vie commune. A bout de solitude, d’ennui et de manque de perspectives, il trouve un jour un dérivatif à sa déprime : Heaven, un monde parallèle reproduit, grandeur nature et à l’identique du nôtre, par un génie du métavers, Adrien Sterner.
Chronique piquée d’humour de ce que le numérique a déjà fait de nos vies, cette histoire extrapole le monde contemporain jusqu’à la dystopie, nous projetant dans le vertige de ces transformations à venir, dont nous nous doutons qu’elles seront majeures sans encore être capables de les appréhender. Au milieu des autres addicts aux écrans et au scrolling, englués avec leurs followers, leurs selfies, leurs likes et leurs posts dans la toile des réseaux sociaux, Julien vit « ensemble et séparé », connecté mais solitaire, hypnotisé par un mirage continu d’images affadissant un quotidien qui ne lui fait plus envie. Lorsqu’il découvre « une planète B virtuelle où tout est bien meilleur que chez vous », un métavers à taille réelle rendu habitable par la 3D et la réalité augmentée, par les avatars et les casques de réalité virtuelle, il se transforme en hikikomori du futur. Sans plus aucun désir de sortir de cet univers où ses succès, entre argent facile en crypto-monnaie et célébrité acquise en y écrivant des poèmes, n’ont aucune commune mesure avec ses déboires dans la vie réelle, il s’y immerge jusqu’à s’identifier à son reflet numérique : Julien devient son avatar Vangel.
Aussi terrifiant que fascinant, drôle et imaginatif, un brin caricatural, le récit pose de nombreuses questions : très humoristiquement, comme au travers de ce débat fictif sur l'avenir de la littérature, entre Alain Finkielkraut et Frédéric Beigbeder à La Grande Librairie ; mais aussi plus largement, sur des sujets métaphysiques. Comment expliquer le besoin d’un substitut virtuel si semblable au monde réel ? Tel le dieu de son Antimonde, Adrien Sterner se contente d’abord de mettre son Eden à la libre disposition des avatars, mais déçu par la médiocrité sans imagination de ces pâles copies d’humains qui reprennent tous nos travers, il se mue en dieu biblique, jaloux et vengeur, distribuant capricieusement faveurs et châtiments. Au milieu de tous ces zombies soumis comme des marionnettes à leur démiurge, un seul trouve toutefois le moyen d’affirmer son libre arbitre : Julien, au travers des poésies contestataires de son avatar, et, dès le préambule du récit, par son suicide retransmis en direct sur les réseaux sociaux.
Moralité : s’il est vrai que « les livres inventent, à leur manière, une réalité virtuelle » et qu’ « imaginer des antimondes » est « la définition même de la littérature », ils sont aussi cet irremplaçable vecteur d'une liberté de pensée et d’expression que les technologies les plus puissantes, même aux mains des pires dictateurs, ne pourront jamais museler. Coup de coeur.
ulien Libérat n’a pas la vie qu’il espérait. En rupture avec sa compagne May, il survit dans son petit appartement de Rungis avec ses maigres revenus de pianiste. Admirateur inconditionnel de Serge Gainsbourg il ose franchir le pas du monde virtuel lors de la création du plus grand Métavers du monde, Heaven, tout juste créé par un ogre des temps modernes Adrien Sterner dont les états d’âme sont depuis longtemps enfouis sous des millions de gigaoctets. Julien devient Vangel et la course à la reconnaissance commence. Vangel rencontre le fantome de Gainsbourg, voyage, devient riche, loge dans des palaces et… devient célèbre grâce à un poème sulfureux. Mais jusqu’où le virtuel peut aller ? Jusqu’où ce Narcisse du XXI° siècle va pousser la contemplation de son image créée en un click ? Icare n’est sans doute pas loin…
Brillante dystopie écrite par le non moins brillant Nathan Devers et qui met en mode alerte notre course effrénée vers la technologie et ses dérives en analysant méticuleusement les ficelles agitées par des diables cherchant celles et ceux prêts à vendre leur âme pour quelques heures de reconnaissance et d’évasion dans cette société où l’humain devient progressivement un élément jetable sous la caméra des égos. Pas évident de se chercher, de se trouver dans cet univers ou les rives de la réalité et du virtuel se rejoignent inexorablement.
L’écrivain philosophe invente un mot judicieux pour décrire combien l’homme et son ordinateur longent un couloir dont le fil entre les deux est de plus en plus ténu : « homminateur ». Avec le risque que ce soit la machine qui engloutisse la personne. Cette vie plongée à l’intérieur de l’autre vie est bien plus qu’une double vie. Elle est le début de la fin dans une société où l’homme est le contraire de lui-même ; refusant l’aliénation il se jette dans les griffes du virtuel dans une mythomanie encouragée.
Noisette sur le livre, la plume de Devers est pétillante, fait preuve de légèreté pour un sujet qui ne l’est point et saupoudre d’humour les errances de ce monde.
Blog Le domaine de Squirelito ==> https://squirelito.blogspot.com/2022/08/une-noisette-unlivre-les.html
Les liens artificiels de Nathan Devers est une passionnante fable, teintée d’une pointe de philosophie, qui traite de la confusion entre virtuel et réel chez les accros des réseaux sociaux et des jeux vidéo en ligne. Ce drame futuriste m'a beaucoup fait rire. Bienvenue, donc, dans "l’Antimonde", le monde des metavers, c’est-à-dire dans des mondes virtuels (pour les ignorants, comme moi avant cette lecture).
Le récit débute par une scène tragico-comique, même si elle est macabre, le suicide en live, sur sa page FB, de Julien, un trentenaire, professeur de piano sans avenir. Nathan Devers nous fait, ensuite, remonter le temps pour comprendre ce qui a conduit le jeune homme à cette sinistre mise en scène. Il nous fait entrer dans le monde virtuel des metavers, celui d’un futur certainement assez proche. Le récit est rythmé par l'alternance des points de vue entre Julien, le loser, et Adrien, le gagneur, le génial créateur du premier metavers intégral.
Nathan Devers pousse à l’extrême les situations et les personnages et démontre jusqu’à l’absurde comment on peut se faire happer par le monde virtuel en croyant y trouver un remède à sa solitude. Dans ces jeux on peut tout dire et tout faire, caché derrière son avatar, même tuer impunément. C’est un moyen de se défouler qui semble sans risque mais qui devient vite addictif et chronophage.
Dans l’artificiel "Antimonde" les dialogues sont savoureux. L’échange à La Grande Librairie, entre Alain Finkielkraut et Frédéric Beigbeder est particulièrement jubilatoire, tout comme les réparties de Gainsbourg. Les explications techniques me sont restées hermétiques mais j’ai beaucoup aimé l’humour avec lequel l'auteur analyse les impacts du monde virtuel sur sa génération. J’ai aussi apprécié de découvrir un monde dont j’ignore presque tout, qui est peut-être déjà celui de demain.
Lu en tant que membre du jury du prix des lecteurs FNAC 2022
https://ffloladilettante.wordpress.com/2022/08/20/les-liens-artificiels-de-nathan-devers/
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