"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un magnifique roman sur l'enfance et le poids du passé, d'une pureté stylistique époustouflante. Une ode touchante à la vie.
Dans une petite ville du Sud de l'Allemagne dans les années 1960, Seri, Aja et Karl, liés par une amitié profonde, profitent des jours clairs de l'enfance. Ils passent la plus grande partie de leur temps dans le jardin et la maison d'Évi, la mère d'Aja, situés au milieu des champs, tout près du pont aux coquelicots qui mène à la forêt et à son lac.
Pourtant, tout n'est pas aussi idyllique qu'il y paraît et les trois amis, devenus adultes, devront faire face à des secrets de famille douloureux et leur amitié sera soumise à rude épreuve entre amour, trahison et culpabilité.
Dans ce roman envoûtant, à travers l'histoire de ces trois enfants et de leurs mères qui veillent à tenir à distance les jours sombres du destin, Zsuzsa Bánk aborde avec grâce les thèmes de l'apprentissage de la vie et de la famille.
A Kirchblüt, Anja et Seri sont inséparables, attirées l’un par l’autre comme des aimants cherchant toujours en l’autre une forme de complétion. Car chacune d’elle possède sa part manquante. Seri a perdu son père brutalement. Anja passe des mois à attendre que le sien revienne, jamais longtemps, mettre des sauts périlleux dans sa vie. Il en profite aussi bon an mal an pour consolider la maisonnette de guingois où Anja vit avec sa mère, Evi. Evi qui ne fait rien comme les autres, Evi dont l’accent annonce qu’elle n’est pas d’ici. Evi chez qui on gèle l’hiver. Evi qui ouvre jardin et maison aux amis d’Anja, leur offrant un espace de liberté joyeuse. Avec l’arrivée de Karl à Kirchblüt, le duo Anja-Seri devient « triangle ». Le jeune garçon est le frère de l’enfant qui a disparu, laissant leurs parents dans une attente infinie. Ben, le frère absent, occupe toute la place dans la famille alors, entre Anja et Seri, Karl va se faire la sienne.
Seri, narratrice du roman, se rappelle « les jours clairs », ceux où l’insouciance dominait. Les jours lumineux de l’enfance, ceux de l’adolescence et de la vie de jeune adulte aussi : trente ans à grandir côte à côte, ou jamais bien loin les uns des autres. Auprès des trois enfants, comme les ricochets de leur indéfectible amitié se croisent les vies empreintes de larmes de leurs parents : Evi, la mère d’Anja, toujours en attente portant le quotidien à bout de bras, Maria, la mère trop vite veuve de Seri, Ellen, l’inconsolable mère de Karl mais aussi le père du garçon qui semble avoir perdu et les mots et le goût de la lumière. Toute cette communauté un peu bancale va s’entraider – bien plus qu’elle n’en a conscience – telles des béquilles pas toujours bien ajustées mais solides et sûres. Et entre ses membres se tisse un fil qui se resserre et retient des chutes.
Un roman qui dit la force des liens que l’on forge dès lors que l’on accepte de baisser les armes et de laisser affleurer les faiblesses. Un livre dans lequel on plonge comme dans un retour à l’enfance, attiré.e par la luminosité des jours heureux. Car toujours la lumière semble poindre, quelque part, au bout des trop rigoureux hivers de Kirchblüt. Histoire d’enfance, histoire de deuil(s), histoire de renoncement, Les jours clairs est le récit de la recomposition des mondes une fois les blessures acceptées.
Première impression très favorable : une jolie couverture et des pages douces au toucher et agréables à tourner.
En Allemagne, dans une petite ville, trois enfants se lient d’une amitié qui les mènera à leur vie d’adulte. Parallèlement, leurs mères respectives tisseront les mêmes liens au fil des années.
Légère déception en début de lecture. Les phrases sont très très longues. Il n’y a pas de dialogues. L’histoire avance lentement, se répète.
Tout est étrange
-l’ambiance : temps et lieux sont indéfinissables
-les personnages semblent irréels
-la construction du récit est déroutante.
Et puis, à partir du chapitre relatant la vie de Zigi et d’Evy, ça y est. On est dans l’histoire, il n’y a plus qu’à se laisser porter.
-les phrases, bien que toujours aussi longues, filent toutes seules
-les lieux et les personnages se précisent
-la construction intéresse, avec ses rappels en leitmotiv.
Tout se dévoile par petites touches. Ce qui m’avait déroutée au début m’a envoûtée par la suite.
Le rythme est excellent. Cette succession de vagues de longues phrases qui semblent se répéter à l’infini, rappelant les mêmes évènements, mais déposant à nos pieds de nouveaux éléments est d’une incroyable musicalité.
C’est un magnifique roman dont j’ai du mal à sortir.
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