"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lorsque ce livre parut, il y a environ quarante ans, on pouvait penser que l'étude des jardins romains ne serait jamais que marginale, par rapport à l'histoire " sérieuse ". Depuis lors, le développement " scientifique " de l'archéologie a changé les perspectives, en privilégiant le quotidien, aux dépens des événements notables: le pas des Césars ne s'est pas imprimé plus profondément que celui du plus humble des esclaves. Mais retrouver les marques laissées par chaque jour est-il une fin en soi? N'est-ce pas plutôt un moyen de pénétrer plus avant que naguère dans la sensibilité, les images, la vie profonde de ces Romains, qui restent fascinants, en dépit des idées toutes faites et des sottises dont on encombre leur mémoire? Et, comme nous sommes leurs héritiers, de mille manières, n'est-ce pas une façon de nous rendre intelligibles à nous-mêmes?Lieu de l'art, du rêve, du plaisir, le jardin est à la fois poésie et philosophie; il est aussi un point d'équilibre entre l'artifice et la nature, un produit de la société et un ermitage de solitude. Il est remarquable que ce soient les Romains qui aient développé, perfectionné cet art, et nous l'aient transmis. Peut-on comprendre Louis XIV sans Versailles, J.-J. Rousseau sans Ermenonville? Pas plus que Rome sans ses villas, ses parcs et les péristyles de Pompéi.
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