"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Trente-cinq ans avant la victoire socialiste de mai 1981 et l'entrée du P.C. dans le gouvernement de Pierre Mauroy, dès le lendemain de l'écrasement du nazisme, la pensée de gauche se constitue en un grand corps doctrinal dont le soutien au communisme soviétique est la clé de voûte. Condamner ou soutenir la société totalitaire, tel est alors le choix. D'un côté Camus, mais aussi Aron, Koestler, Sperber et quelques autres. De l'autre, Jean-Paul Sartre et les gros bataillons de la gauche intellectuelle, qui passent de la bienveillance à la complaisance. Les révélations sur le Goulag, dès 1945, la répression en Hongrie, en Pologne, puis l'écrasement du Printemps de Prague et le phénomène de la dissidence soviétique, rien n'ébranlera fondamentalement le rêve d'une rupture sans douleur avec le capitalisme. La gauche, obstinée, n'a cessé de cultiver ses précieuses illusions qu'elle retrouve intactes aujourd'hui. En retournant aux sources de cette collaboration, en analysant textes, déclarations et prises de position, en reprenant le procès que Sartre et ses amis intentèrent à Camus, Claudie et Jacques Broyelle éclairent crûment la scène politique ouverte le 10 mai 1981 et rétablissent les maillons de la chaîne qui jalonnent l'histoire de la capitulation devant le communisme.
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