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Le Cap-Vert, c'est souvent d'abord une mélodie, Sodade, Sodade.
Très loin de notre imaginaire flamboyant de carte postale tropicale, l'archipel jouit d'un climat sahélien, sans pluie neuf mois par an, où la magie des paysages tient souvent à leur caractère désolé. Découvert au XVe siècle, inhabité, intégré à l'espace portugais, l'archipel ne tarda pas à devenir un entrepôt d'esclaves à proximité des côtes africaines, au carrefour atlantique de l'immense empire portugais : cinq siècles de colonisation lusophone sont à l'origine d'un grand brassage humain, culturel et linguistique.
Oublié du Portugal de Salazar, sauf comme bagne politique de sinistre mémoire (Tarrafal), le Cap-Vert, indépendant depuis 1975, multipartiste depuis 1990, est un espace multiculturel et bilingue : le portugais y est langue officielle, mais le créole (avec des variantes selon les îles) est langue nationale, au coeur des débats culturels du pays. Une créolité chaleureuse, spécifique et séduisante. Iles superbes, pays en transformation, en construction, c'est aussi une nation fragmentée mais existante, au-delà des particularismes insulaires.
Pour comprendre cet héritage, ce livre aborde l'identité capverdienne à travers la langue et la littérature puis la mémoire et l'histoire.
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