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Les guerres précieuses

Couverture du livre « Les guerres précieuses » de Perrine Tripier aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782072961076
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

«Je marchais à pas lents de bout en bout dans la Maison, et la traîne de fourrure me suivait comme un lourd serpent louvoyant. Bêtes fauves, bois de camphre, pin qui brûle et pain qui fume, j'emplissais la Maison de chaleur et de lumières. J'en étais la force vitale, l'organe palpitant dans un... Voir plus

«Je marchais à pas lents de bout en bout dans la Maison, et la traîne de fourrure me suivait comme un lourd serpent louvoyant. Bêtes fauves, bois de camphre, pin qui brûle et pain qui fume, j'emplissais la Maison de chaleur et de lumières. J'en étais la force vitale, l'organe palpitant dans un thorax de charpentes et de pignons.»Hantée par un âge d'or familial, une femme décide de passer toute son existence dans la grande maison de son enfance, autrefois si pleine de joie. Pourtant, il faudra bien, un jour ou l'autre, affronter le monde extérieur. Avant de choisir définitivement l'apaisement, elle nous entraîne dans le dédale de sa mémoire en classant, comme une aquarelliste, ses souvenirs par saison. Que reste-t-il des printemps, des étés, des automnes et des hivers d'une vie ?

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Articles (5)

Avis (38)

  • J’ai été séduite par les premières lignes, la pluie fraîche sur pelouse bleue, l’herbe mouillée, l’odeur de la terre, les cheveux qui frisottent avec l’humidité...

    Bref, faire d’une maison l’objet d’adulation d’une femme âgée à l’esprit encore alerte, c’était bien parti, et puis, et...
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    J’ai été séduite par les premières lignes, la pluie fraîche sur pelouse bleue, l’herbe mouillée, l’odeur de la terre, les cheveux qui frisottent avec l’humidité...

    Bref, faire d’une maison l’objet d’adulation d’une femme âgée à l’esprit encore alerte, c’était bien parti, et puis, et puis...

    Isadora, la vieille dame contrainte de quitter sa maison chérie pour un EHPAD sécurisant, m’a intéressée, mais pas les ancien.ne.s occupant.es qui occupent une place prépondérante ; j’ai trouvé cette smala (parents, cousin.e.s, tantes, oncles....) caricaturale au possible (caricaturale donc barbante ?!), au point que j’ai sauté de pages en pages pour atteindre la fin.

    L’arrivée du locataire d’hiver a relancé mon intérêt mais le malheureux est expédié en deux temps trois mouvements : dès lors il a été clair pour moi qu’Isadora avait un vrai souci dans son rapport aux autres, tous les autres.

    Finalement, que me reste-t-il de ces « guerres précieuses » : un vague souvenir, l'octroi d'un bon point pour le découpage en saison et les pages sur la description de l’hiver à la campagne mais aussi une interrogation concernant le titre (quel rapport avec le texte ?) et les affèteries de style : des majuscules pour la Maison, le Collège, la Ville, le Grand Ménage, pourquoi pas les autres noms communs, une explication ?

    Ce livre voyage dans le cadre des 68 premières fois, merci à l’équipe pour cette aventure.

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  • Isadora Aberfletch est âgée et vit désormais en maison de retraite. Il ne lui reste plus que ses souvenirs et plus particulièrement ceux de son enfance. Elle a toujours vécu jusqu'à son placement dans une grande maison de campagne. Ce lieu a rassemblé de beaux moments familiaux mais aussi plus...
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    Isadora Aberfletch est âgée et vit désormais en maison de retraite. Il ne lui reste plus que ses souvenirs et plus particulièrement ceux de son enfance. Elle a toujours vécu jusqu'à son placement dans une grande maison de campagne. Ce lieu a rassemblé de beaux moments familiaux mais aussi plus tard des instants de solitude et d'évocations douloureuses. À l'aube de sa vieillesse, Isadora nous conte son histoire et celle de La Maison à travers les différentes saisons passées.

    "Les guerres précieuses" est un roman d'ambiance où les sensations olfactives et visuelles sont sollicitées.
    L'histoire est intemporelle et insituable. Nous ne savons pas précisément à quelle époque cela se passe ni où. La narratrice nous indiquant seulement que La Maison est isolée dans un village et qu'on se rend à La Ville en train. Il en ressort alors un lieu au charme un peu désuet.

    Le récit commence en été. La narratrice Isadora nous présente le domaine et sa famille proche qui s'élargit à cette saison avec la venue de son oncle, de sa tante et des cousins et cousines. Isadora est aussi proche de sa petite sœur Harriett qu'elle est différente de sa grande sœur Louisa. Harriett est son petit lutin facétieux avec qui elle partage sa chambre. Avec son frère aîné Klaus c'est une relation pudique qui se développera.
    Au fur et à mesure que les saisons sont égrénées par la narratrice, les souvenirs sont douloureux et l'atmosphère devient lugubre. Isadora tente de s'accrocher à un passé qui n'existe plus.

    Pour un premier roman, la plume de Perrine Tripier est habitée et de toute beauté. Elle signe à 24 ans un roman d'une grande maturité.
    Le vocabulaire très descriptif m'a permis de m'immerger complètement dans cette grande demeure qui apparaît comme le second personnage principal du roman.

    Je n'ai malheureusement pas réussi à m'attacher à Isadora que j'ai trouvé égoïste, oisive, névrosée et parfois acariâtre.
    Isadora est très attachée à La Maison, à un point qu'elle en parle comme une entité et la nomme avec un article défini. J'ai trouvé cela très troublant voire malaisant. Je suis quand même parvenue à la trouver touchante sur certains moments.

    Le roman tire un peu en longueur à partir de sa deuxième moitié. Isadora se répète dans ses pensées. Cela amoindrit la portée émotionnelle du propos tout en montrant l'obsession pour un temps et un lieu révolus.

    Une belle découverte et une si belle plume que je vous conseille.
    "Le café dans la tasse est froid comme mon cœur. Qu'on le boive, qu'on en finisse."

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  • J’ai refermé ce premier roman en me faisant cette réflexion : « Que j’aimerais écrire comme cela ! » car l’écriture de Perrine Tripier (qui n’a que 24 ans) m’a totalement éblouie. C’est un roman contemplatif et lent mais j’ai eu du mal à sortir des murs de cette vieille bâtisse, siège des...
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    J’ai refermé ce premier roman en me faisant cette réflexion : « Que j’aimerais écrire comme cela ! » car l’écriture de Perrine Tripier (qui n’a que 24 ans) m’a totalement éblouie. C’est un roman contemplatif et lent mais j’ai eu du mal à sortir des murs de cette vieille bâtisse, siège des « guerres précieuses » de la famille Aberfletch, et personnage à part entière.

    L’autrice prête ici sa plume à une vieille femme qui a déserté la maison qui était toute sa vie pour finir ses jours, bien malgré elle, à l’hospice. Cette femme, c’est Isadora Aberfletch qui a décidé de s’installer dans la maison familiale après la mort de ses parents. Cette maison et elle deviennent vite indissociables.

    « La Maison était à moi, et j’étais à elle. J’avais, en prenant les clefs, imbibé les murs de mon ombre. Les étrangers familiers qui revenaient donc pénétraient dans mon cœur et rangeaient leurs valises ouvertes dans mes veines ; peut-être sans le savoir. »

    L’autrice fait revivre « d’une voix argentine, l’innocent paradis plein de plaisirs furtifs », comme disait Baudelaire, et les réminiscences classées par saison compose un ensemble parfaitement maîtrisé. Si vous n’y avez pas déjà succombé, laissez-vous charmer par cette grande maison et les différents membres de la famille Aberfletch qui sont, par petites touches successives, très bien dépeints. J’ai eu l’impression de retrouver l’ambiance des Quatre Filles du Docteur March avec un style proche de celui de Giono. Une très belle découverte !

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  • Un roman poétique, délicieux que j’ai découvert dans la sélection finale du prix Orange du livre. Perrine Tripier dont c’est le premier roman évoque avec une justesse incroyable la vie de la narratrice retirée dans une maison de retraite après avoir passé sa vie entière dans la maison familiale....
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    Un roman poétique, délicieux que j’ai découvert dans la sélection finale du prix Orange du livre. Perrine Tripier dont c’est le premier roman évoque avec une justesse incroyable la vie de la narratrice retirée dans une maison de retraite après avoir passé sa vie entière dans la maison familiale. Maison idéalisée au point qu’elle ne s’est jamais mariée de peur qu’un conjoint la lui fasse abandonner.
    Au fil des saisons, nous suivons cet amour inconditionnel. Je suis admirative devant cette si jeune autrice qui sait nous partager les sentiments de cette vieille dame. Son enfance dans laquelle beaucoup se reconnaîtront surtout les plus âgés. Les images sont lumineuses, nostalgiques et m’ont fait penser à Giono.
    Puis vient l’automne avec sa part d’ombre et enfin l’hiver avant que ne revienne le printemps. Chaque saison rythme cette vie de solitude et Perrine Tripier nous les décrit comme si elle-même s’y était déjà confrontée.
    Un texte magnifique de beauté, de nostalgie, de délicatesse, ciselé comme un bijou.
    Et on ne peut retenir ses larmes.

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  • Isadora n'a pas toujours été cette vielle dame qui se meurt dans un établissement pour personnes âgées. Toute sa vie s'est déroulée dans la Maison, cette de la famille, de l'enfance, de sa vie d'adulte, loin du monde loin des autres loin de la vie.
    Aujourd'hui, à l'aube de sa fin de vie, elle...
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    Isadora n'a pas toujours été cette vielle dame qui se meurt dans un établissement pour personnes âgées. Toute sa vie s'est déroulée dans la Maison, cette de la famille, de l'enfance, de sa vie d'adulte, loin du monde loin des autres loin de la vie.
    Aujourd'hui, à l'aube de sa fin de vie, elle se souvient. Essentiellement de l'enfance, Petit Père, Petite Mère, Louisa Harriet Klaus, Bertie, tante Hilde ou grand-tante Babel, tous revivent à ses côtés, les absents et les morts, les vivants et les présents.
    La vie s'est chargée d'éloigner la fratrie après le décès des parents. Mais Isadora fidèle à la Maison n'a jamais quitté la chambre aux lits jumeaux, jamais quitté le bois où elle seule distingue toujours les fantômes de leurs cabanes d'enfants dans les arbres, la pièce où Petite Mère peignait inlassablement ses bouquets de fleurs.

    C'est toute cette vie, ces souvenirs qu'elle égrène aujourd'hui dans sa chambre solitaire entre deux visites d'infirmière ou d'aide soignante.

    Avec une écriture ciselée, précise, juste, Perrine Trippier fait revivre la Maison oubliée, désormais vidée de ses habitants et de ses souvenirs.
    Il y a une application et un soucis de perfection dans cette écriture, une force de description qui rend les souvenirs plus précis que heureux. Le temps qui passe prend ici toute son importance, la vie, l'enfance, le décès des parents, les frère et sœur qui quittent à leur tour la Maison, l'abandon des traditions familiales. De tout cela ressort une fatalité, un besoin pour Isadora de maintenir le fil de ce qui n'est plus envers et contre tout et tous qui m'a fait ressentir une grande tristesse pour la vie manquée de cette femme. Je n'ai pas réussi à m'y attacher. À aucun moment. Malgré les deuils qu'elle a connu, la solitude qu'elle s'est imposée, elle qui s'est astreinte à faire vivre coûte que coûte la Maison familiale.

    avis lecture complet sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2023/09/24/les-guerres-precieuses-perrine-tripier/

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  • « Il est des lieux qui vous harponnent. Qui enroulent leurs mailles autour de vos songes, qui ajustent leurs griffes, juste assez pour vous laisser grandir, mais avec dans votre chair la meurtrissure de leur emprise. » Alors qu’elle a dû se résoudre à quitter sa chère Maison pour un hospice, une...
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    « Il est des lieux qui vous harponnent. Qui enroulent leurs mailles autour de vos songes, qui ajustent leurs griffes, juste assez pour vous laisser grandir, mais avec dans votre chair la meurtrissure de leur emprise. » Alors qu’elle a dû se résoudre à quitter sa chère Maison pour un hospice, une vieille dame ne cesse d’y retourner en pensée, hantée par ses souvenirs qu’elle feuillette par saisons, comme les pages d’un album de famille enfermant tristement années enfuies et êtres chers disparus.

    Cette Maison avec une majuscule, baignée de la saumure de la nostalgie, est, avec son grand jardin, son petit bois et son étang où se réverbèrent encore les rires des enfants heureux de s’y retrouver chaque été, lorsque la famille toute entière s’y réunissait pour les vacances, la réincarnation littéraire de celle que les grands-parents de l’auteur ont vendue, à la si grande tristesse de cette dernière qu’elle l’a étirée jusqu’à en faire une fiction. Elle est toute la vie d’Isadora, qui, après y avoir grandi dans un bonheur ponctué de chaque tohu-bohu estival, ne l’a jamais quittée, refusant même de se marier pour ne pas partir et pour devenir à son tour la prêtresse des lieux, la fillette cédant bientôt la place à une vieille fille percluse de solitude, à jamais dévorée par l’impossible désir de retenir les jours heureux.

    « J'ai assez aimé la Maison pour ne rien souhaiter d'autre, dans toute mon existence, que d'y demeurer, blottie, au creux des choses familières. » A cet attachement pour le lieu, point fixe d’une succession de tableaux saisonniers dont les plus infimes détails sensoriels, entre odeur du soleil et de fleurs déjà trop mûres, bruissement de feuilles mortes soulevées par le vent, froid éblouissant de neige bientôt sale, paillettes de lumière sur une moisson de corolles printanières, restent tellement prégnants dans la mémoire de la narratrice qu’ils parviennent encore, entre deux cruels retours à l’insupportable réalité présente, à effacer les murs de sa triste chambre médicalisée, se superpose une incapacité quasi névrotique à se détacher du passé et à faire face, autrefois à la vie, aujourd’hui à la mort. Comme une vieille cassette inlassablement rembobinée jusqu’à l’usure, la vie d’Isadora s’est répétée chaque année à l’identique, chaque cycle de saisons buttant éternellement sur le même anniversaire, celui de l’accident qui lui a ravi sa jeune sœur Harriet.

    « Rester, c’était ma façon de résister à l’effacement, à l’oubli. » Et même lorsque contrainte par le grand âge, alors qu’approche l’heure de l’apaisement définitif, la vieille dame ne peut encore se résoudre à rendre les armes : « Je désirais laisser pourrir la Maison. La laisser se démantibuler, s’effondrer sur elle-même, comme un cheval éreinté qui plie sur ses jambes, l’écume aux flancs. Je voulais qu’elle meure de mon départ, et qu’elle m’attende pour que je vienne la hanter, avec tous les autres fantômes de ma famille, quand je serais morte. »

    A seulement vingt-quatre ans, Perrine Tripier signe un premier roman éblouissant, sur le temps qui passe et nous efface. Sublimé par la finesse et la beauté de son écriture, son texte minutieusement ciselé exhale une nostalgie si épaisse qu’elle vous prend à la gorge et vous accompagne longtemps après son excipit. Coup de coeur.

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  • Exceptionnel - Coup de coeur de mon libraire o' coquin de sort à Nexon - Vivement conseillé - J'ai adoré

    Exceptionnel - Coup de coeur de mon libraire o' coquin de sort à Nexon - Vivement conseillé - J'ai adoré

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