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La Clairière, maison de campagne isolée, se trouve coupée du reste du monde à la suite d'évènements incompréhensibles. Pendant six jours, douze personnages s'agitent dans le désoeuvrement et l'inquiétude.
Ils étaient partis en vacances ! Mais la contradiction des vacances n'est-elle pas d'offrir à des civilisés un retour à la vie naturelle ? Les Gens de la Clairière ont si bien retrouvé la nature qu'enfermés dans leur forêt, ils perdent, heure après heure, toute empreinte de civilisation.
Alors, ces citadins se transforment. Du souci de la subsistance aux mystères de la Mort auxquels ils sont confrontés, ils revivent toutes les angoisses humaines avec une naïveté de primitifs. Ils recréent autour d'eux un univers. Ils ont leurs martyrs, leurs fantômes, leur prêtresse, leurs rites, leurs chants, leur façon d'adorer et de craindre le soleil ou le ciel étoilé. D'individus solitaires, ils mutent en une 'famille' d'un genre nouveau... Mais le septième jour, la Civilisation se rappelle à eux.
Publié chez Buchet/Chastel en 1971, ce roman ''survivaliste'' de Régis Rivald est toujours aussi fascinant.
Haute tension ! Le plus difficile, dans un roman, c’est d’installer une atmosphère. Celle-ci est électrique, propice aux catastrophes. Comme dans un film d’épouvante, au commencement, tout a l’air parfaitement normal. Une petite famille part en vacances, insouciante. Elle a choisi le calme et l’isolement d’une maison de campagne. Elle y retrouve d’autres personnes férues de nature et de coupure – avec la vie citadine. Les couples s’échangent des regards intrigués, les enfants jouent dans les prés, le soleil réchauffe les coeurs, le vin libère la parole. C’est le premier jour, et l’on coule des heures heureuses. Il y en aura sept. Par quel extraordinaire phénomène, une communauté d’individus en quête de quiétude passe du rêve au cauchemar ? Vous ne le saurez qu’à la fin de ce livre étrange, atypique, souvent proche d’une fable qu’aurait écrite un adepte du survivalisme ou un nostalgique de la clairière de Vaux. Si certains passages peuvent manquer de crédibilité ou de cohérence, on reste fasciné par la dynamique de ces êtres humains, a priori inoffensifs. C’est presque un manuel sur la mécanique du dérèglement de la vie du groupe tentant de répondre à la question qui taraude le lecteur : « à quel moment ça a merdé ? » La thématique du retour à l’état sauvage n’est pas nouvelle. Elle a été abordée par nombre d’écrivains (ex : William Golding, Michel Tournier…) mais il y a ici une dimension originale : les naufragés volontaires ne sont pas réfugiés sur un île, mais non loin d’une ville. Ce n’est pas seulement le caractère inhabituel de leur habitat qui détermine leur comportement. J’ai lu ce roman s’un trait, captivée et je suis certaine de m’en souvenir encore dans dix ans. Plutôt un gage de qualité non ?
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