Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Au milieu d'un océan de détritus composé de tous les rebuts rejetés par les habitants de Londres surgit la demeure des Ferrailleurs. Le grand manoir, assemblage hétéroclite d'objets trouvés et de bouts d'immeubles remontés en un étrange puzzle architectural, abrite depuis des générations ce clan ancestral et passablement consanguin. La tradition veut qu'à la naissance, chaque membre de la famille reçoive un objet particulier, dont il devra prendre soin toute sa vie durant. Clod, notre héros, a ainsi reçu une bonde universelle, et, pour son malheur, un don pour le moins particulier : il est capable d'entendre parler les objets, qui ne cessent de répéter des noms mystérieux...
Un jour, suite à la disparition de la poignée de porte appartenant à tante Rosamud, tout se met à aller de travers. Les objets commencent à donner d'inquiétants signes de vie et leurs murmures se font de plus en plus insistants tandis qu'une terrible tempête menace au dehors. Avec l'aide d'une jeune orpheline, Lucy Pennant, recueillie par la famille des Ferrailleurs et enrôlée comme servante, Clod va percer les secrets ténébreux de ce monde étrange, tout en essayant d'échapper à son morne destin...
Le Château est le premier tome de la trilogie Les Ferrailleurs écrite et illustrée par Edward Carey. La couverte de ce roman m’a tout de suite plu, elle plonge directement dans l’univers particulier du livre.
Clod Ferrayor est un jeune homme de 15 ans et demi qui est en pleine période de transition. En effet, il devra bientôt porter un pantalon (une jeune homme porte un short jusqu’à son mariage) et se marier avec une de ses cousines éloignées qui a été choisie pour lui le jour de sa naissance : c’est un rite de passage vers l’âge adulte. Comme on peut le voir, la famille Ferrayor est assez étrange et ne se mélange pas à la société, allant jusqu’à faire des mariages au sein même de la famille, et ça depuis des générations. De plus, chaque membre de la famille se voit attribuer un objet dès sa naissance. Dans le cas de Clod, ce sera une bonde du nom de James Henry Hayward. Mais Clod n’est pas un Ferrayor comme les autres, il est capable d’entendre parler les objets mais il est aussi malade depuis sa naissance et n’a pas beaucoup d’amis au sein de sa famille. Le seul ami qu’il a est Tummis Ferrayor, un jeune homme qui collectionne les « animaux » ou plutôt les insectes : cafards, fourmis et autres insectes peu ragoutants. Et qui, bien qu’il ai 16 ans porte toujours un short et n’a aucune épouse de choisie pour lui. L’histoire commence avec la disparition d’une poignée de porte, objet de naissance de leur tante Rosamud. Clod fera, par la suite, connaissance avec Lucy Pennant, une servante peu commune qui vient à peine d’arriver.
Lucy Pennant est une jeune fille vivant dans un orphelinat. Un jour, elle est emmenée dans le château des Ferrayor après qu’on lui ai dit qu’elle avait du sang Ferrayor dans ses veines. Cela fait donc d’elle une impure qui doit être au service des Ferrayor dits purs. Une fois arrivée là-bas, elle se rendra compte que la vie n’est pas du tout comme elle se l’imaginait. Dès son arrivée, on lui montre une boîte d’allumettes, qui deviendra son objet personnel. Mais cette boîte sera gardée sous clé et elle n’aura la possibilité de la toucher et le voir qu’une seule fois par semaine. Elle perd son nom pour être appelée Ferrayor comme toutes les autres jeunes filles vivant dans cette maison en tant que servantes. Cela a pour but de lui faire oublier qui elle est vraiment pour ne devenir qu’une Ferrayor, une fille qui nettoie la maison et rien de plus. Lucy se révèlera être une jeune fille assez rebelle qui n’entrera pas dans le moule des autres Ferrayor. Sa rencontre avec Clod Ferrayor changera la donne et lui donnera un espoir de pouvoir s’en sortir.
Edward Carey nous offre un large panel d’illustrations faites de sa main et représentant tous les personnages, ou presque, rencontrés durant la lecture. A chaque nouveau chapitre, une nouvelle illustration nous est proposée. Celles-ci nous sont proposées sous forme de photo portrait en noir et blanc. Elles sont, la plupart austères et dans le ton de l’ouvrage. Chaque personnage est représenté avec son objet de naissance, objet qui ne le quitte jamais. Les personnages ont l’air pâle, limite maladifs, avec des cernes très prononcées sous les yeux.
De plus, au début et à la fin du livre, nous deux illustrations du château nous sont fournies. On peut donc bien se représenter les lieux : la demeure du dessus avec tous les Ferrayor de sang pûr et la demeure du dessous, où vivent les serviteurs Ferrayor. Ces illustrations sont très détaillées et nous permettent d’en savoir plus sur l’agencement des salles et autres couloirs.
Sous fond de conte fantastique, l’auteur nous propose une critique de la société anglaise au 19ème siècle. En effet, l’histoire se passe en 1875 dans un château situé au dessus de la plus grande décharge du pays. Les Ferrayor sont les rois qui règnent sur la décharges et ont toute une flopée de Ferrayor (leur nom usuel, ils ont tous le même et ne sont pas considérés comme des personnes) à leur service. Toute personne qui ne respecte pas les quelques règles mises au point par leurs aïeuls est déchargée du château.
De plus, celui-ci est construit au sommet de la décharge, il arrive donc que pendant les tempêtes et autres dégâts la maison subisse des dommages. Ou bien, les des objets entrent dans la maison par des fenêtres cassées ou autres. En effet, le château tombe en ruine et a beaucoup de difficultés à tenir début : cela relève du miracle. Au moins une fois par semaine, chaque personne doit aller dans la décharge pour trouver de nouveaux objets à ramener au château, que se soit pour de nouveaux objets de naissance ou pour « embellir » la maison. Mais il faut faire attention car une fois dans la décharge il est très facile de se perdre ou encore de tombe dans des trous d’ordures et donc avoir peu de chances de survie.
Il faut aussi préciser qu’il est impossible d’entrer ou de sortir de cette maison : toutes fenêtres et portes étant fermées pour ne pas laisser les ordures entrer dans le château. Cependant, un train conduit par le patriarche du château part tous les matins et revient tous les soirs pour les Ferrayor purs qui travaillent en ville.
Il existe aussi tout un tas d’inégalités entre les Ferrayor d’en dessus et ceux d’en bas. Ceux d’en dessous perdent toute personnalité et vivent sous terre. Si la demeure se fait submerger par des dégâts, ceux-ci doivent rester dans leurs quartiers et se laisser submerger. Ou encore, ils ne mangent que des restent peu ragoutants pour le diners ainsi qu’une substance étrange qui leurs fait perdre leur personnalité. Et, ils ne voient jamais la lueur du jour sauf quand ils vont dans la décharge récupérer des objets.
Il se passe aussi une multitude d’événements étranges comme les Rassemblements d’objets qui se liguent contre les humains et bien d’autres phénomènes étranges encore.
En conclusion, je dirais que c’est un excellent premier tome sous forme de conte fantastique. Les personnages attachants (en regrettera cependant, une infantilisation des personnages qui paraissent plus jeunes qu’ils ne le sont même si ça fait partie de l’univers) et l’atmosphère particulière rendent l’intrigue très intéressante. De plus, le final plus qu’explosif nous donne envie de savoir la suite au plus vite ! Je pense que le deuxième tome nous réservera bien des surprises !
Je devais poster la chronique de ce roman depuis quelques jours mais j'ai eu quelques soucis avec internet donc je n'ai pas pu la publier avant. Ce premier tome de la trilogie Les Ferrailleurs est un Coup de coeur et je remercie grandement l'équipe des éditions Grasset qui m'ont donné la chance de lire. J'ai immédiatement été intriguée par la couverture du livre et par le résumé de ce dernier. La première chose à laquelle j'ai pensé en découvrant cette couverture c'est que cela me faisait fortement pensé à l'univers littéraire de Edgar Allan Poe ou de Lemony Snicket et au cinéma de Tim Burton. Inutile de dire qu'en étant fan de ces deux artistes, je me suis immédiatement jetée sur ce premier tome dès sa réception.
Ce premier tome de la série Les Férailleurs est plus qu'un coup de coeur. Je l'ai littéralement adoré de par son originalité et de son unicité. Dès les premières pages, on prend tout de suite conscience qu'Edward Carey nous embarque avec lui dans une aventure particulière. Transcendante. Les Ferrailleurs dégage une ambiance glauque, particulière, étrange. On est entraîne malgré nous dans le monde de Clod et son histoire fascinante. L'histoire prend place dans ma ville fétiche, Londres mais qui dans le roman, possède un panorama totalement différent de la ville que l'on connait. On se glisse dans la demeure des Ferrayor, un immense château qui se dresse sur un véritable océan de détritus. Dans ce château, vit une famille, les Ferrayor dont les membres sont tout aussi étranges et intrigants que la demeure dans laquelle ils vivent.
L'un des deux personnages principaux de ce premier tome est Clod. Ce un jeune garçon est doté d'une faculté particulière: il entend ce que disent des objets. Des noms plus particulièrement que ces derniers répètent constamment. Et à mesure que le temps défile, le bruit se fait plus bruyant et répétitif. J'ai beaucoup aimé ce personnage. Il est assez difficile à cerner et il dégage quelque chose qui me fascine et qui me donne envie d'en savoir plus, de le comprendre... L'histoire n'est pas uniquement centrée sur Clod, les chapitres s'alternent entre son point de vue et celui de Lucy Pennant, l’autre héroïne du roman. Cette dernière est une orpheline qui n'a pas eu de chances dans la vie qui se retrouve à travailler dans le manoir. Ce personnage est tout aussi attachant que Clod. A mesure que les pages défilent, l'histoire se fait plus pressante, plus intéressante.
En clair, ce premier tome est une pépite, un roman atypique qui ne ressemble en rien à ce que j'ai pu lire auparavant. J'ai tout particulièrement apprécié l'attention porté aux détails par l'auteur et les sublimes dessins qu'il a réalisé pour accompagner ses écrits. L'originalité est de mise et bien que l'historie s'avère assez complexe et qu'il est difficile au départ de bien rentrer dans celle-ci, il en vaut largement le détour !
Un magnifique conte, une belle traduction, une originalité digne d'Edward Carey, à la fois lugubre et féerique.
Dans ce récit les objets sont étroitement liés à la famille des Ferrayor et tous ceux qui habitent le château, construit sur un océan capricieux des rebut de Londres.
Je n'en dirai pas plus, il faut le lire.
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