Au terme de cinq années d'enquête entre Paris, Washington, Moscou et Tel-Aviv, la journaliste Chloé Aeberhardt a retrouvé la trace des espionnes des principaux services de renseignement engagés dans la guerre froide. Ces retraités de la CIA, du KGB, du MI5, de la DST ou du Mossad l'ont reçue chez elles et lui ont raconté le rôle décisif qu'elles ont joué dans le conflit Est-Ouest, de la pénétration des cercles du pouvoir occidental par les agents soviétiques à la traque des anciens nazis en Amérique du Sud en passant par l'exfiltration des juifs falachas d'Éthiopie vers Israël dans les années 1980.
Loin du mythe de Mata Hari et du cliché de la séductrice qui prévaut aujourd'hui encore lorsqu'on évoque le renseignement au féminin, la réalité dévoilée au fil de ces rencontres n'en finit pas de dépasser la fiction.
A la fois attiré et intrigué par cette couv, je me suis lancé dans cet album illustré qui est en fait l’adaptation d’une enquête journalistique également produite en web-série animée par Arte en 2020.
Je n’ai ni lu l’ouvrage, ni vu la série… Je découvre donc ces témoignages de femmes ayant occupé des postes dans le renseignement. 7 portraits de la DST avec Geneviève au Mossad avec Yola en passant par le KGB, la CIA ou la STASI avec Ludmila, Jonna et Gabriele.
Chaque portrait débute par un texte explicatif et est suivi d’une bande dessinée au style rétro un peu roman-photo … On passe du noir et blanc quand la journaliste se met en scène dans ses rencontres aux couleurs quand le passé est traité.
Toutes ces histoires sont intéressantes, à différents titres. Les motivations de ces femmes sont diverses mais leur sincérité est touchante, elles ont servi leur pays, parfois au péril de leur vie, souvent en ayant du combattre d’abord la perplexité masculine. Entre fonctions administratives et interventions sur le terrain, on comprend la force du propos qui démontre que les femmes ne sont pas juste des James Bond girls bonnes à coucher.
Au final, un beau livre qui témoigne du courage de femmes engagées dans des tâches secrètes … des femmes qui aujourd’hui ne représente que moins d’un tiers des fonctionnaires de la DGSE (surtout reléguées à des tâches administratives.)
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