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La société byzantine était animée d'une profonde religiosité, dont témoignent ses productions artistiques.
On ne retient habituellement de ce phénomène que la dévotion aux icônes. Mais la période qui succède à la crise iconoclaste du IXe siècle a également été marquée par un extraordinaire essor du culte des reliques. Témoignages éloquents de cette ambiance pieuse, les croix-reliquaires pectorales en bronze sont issues d'une production de masse qui a été distribuée dans toutes les parties de l'empire et dans ses régions limitrophes.
Cet ouvrage, issu d'une thèse de doctorat soutenue à l'Université Paris I (Panthéon-Sorbonne) en 1997, réunit plus de six cent cinquante croix-reliquaires, souvent inédites, qui proviennent d'une vaste aire géographique allant de l'Italie du Sud, la Grèce et les Balkans, à l'Asie Mineure, la Syrie-Palestine et la Russie. Dotées d'un décor religieux, les croix-reliquaires en bronze étaient portées sur la poitrine pour assurer une protection dans la vie de tous les jours et dans l'au-delà.
Leur contenu présumé, un fragment de la Vraie Croix, et leur décor le plus courant, une image du Christ en croix, ont longtemps incité les chercheurs à les ranger parmi les souvenirs de pèlerinage en Terre Sainte paléochrétienne. Néanmoins, l'analyse approfondie de leur iconographie, menée parallèlement à l'observation des contextes archéologiques de découverte, a conduit l'auteur à déplacer leur datation dans une fourchette chronologique située entre le IXe et le XIIe siècle et à rejeter leur association traditionnelle avec les sanctuaires de Terre Sainte.
Il lui a également été possible d'observer une coïncidence de la popularité croissante de cette production avec l'apogée du monachisme et l'élargissement des frontières de l'empire. Fortement prisées par les moines et les soldats qui ont contribué à leur extraordinaire diffusion, les croix-reliquaires ont également été portées par des femmes et des enfants. Elles apportent un éclairage précieux sur les contacts entre art et société à Byzance.
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