"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Que se passe-t-il quand on écrit un seul roman à succès? Quelles histoires se cachent derrière? Suicidés par dépit ou par principe, orgueilleusement retirés de la cochonnerie littéraire, dévorés par le fantasme du livre unique ou entraînés dans l'action politique, effondrés dans la folie ou réduits à l'impuissance d'écrire - chacun de ces 30 auteurs incarne à sa manière une facette paradoxale de la vocation d'écrivain. Un Palmarès acide et passionnant.
« J'écris toujours le même livre, seuls les mots changent » (Eric Chevillard) Il se pourrait bien que la parole humaine même naisse lorsqu'un animal quelconque se retient de donner suite à son désir : au lieu de consommer la chose ou l'être qui lui fait face, de dévorer ou consumer, il la laisse être et la recrée dans l'univers symbolique du langage au sein duquel la bouche, au lieu de mastiquer ou d'embrasser, prononce.
De là peut-être le malaise, sinon même l'angoisse, que peut engendrer un écrivain qui - choix, impuissance ou effondrement - se tait. Qui refait le chemin à l'envers. Dont c'est la parole qui est retenue et à laquelle il refuse (à moins que cela ne lui soit refusé) de donner suite. On fera ici le pari que chez les écrivains, l' « absence d'oeuvre » (pour reprendre la formule par laquelle Michel Foucault définissait la folie) est tout aussi significative que l'oeuvre elle-même, que le silence en somme fait partie du discours auquel il succède, et on essaiera d'en analyser les variantes à travers le portrait de diverses figures de ce mutisme, volontaire ou non.
Suicidés par dépit ou par principe, orgueilleusement retirés de la cochonnerie littéraire, dévorés par le fantasme du livre unique ou entraînés dans l'action politique, effondrés dans la folie ou réduits à l'impuissance d'écrire - chacun de ces trente auteurs incarne à sa manière une facette paradoxale de la vocation d'écrivain.
------ Sept catégories chapitres (données provisoires):
Les one-shots.
Auteurs d'une seule oeuvre majeure (tout du moins publiée), ils n'ont pas eu la force, le courage ou le besoin d'en « dire plus ».
Avec: Charles Baudelaire, Louise Labé, etc.
Les bègues:
Auteurs éventuellement prolixes, ils n'ont pourtant écrit au fond qu'un seul livre, dont tous les autres sont moins le prolongement que l'ébauche avortée ou l'inlassable ressassement.
Avec: Christine Angot, Marc Lévy, Éric Chevillard...
Les effondrés:
Leur oeuvre résulte de l'expérience vécue d'un abîme, où elle a finalement sombré. L'écriture a alors cédé la place à l'alcool, à la folie ou au mutisme.
Avec: Robert Atelme, Malcolm Lowry, etc.
Les tigres de papier:
Leur existence tout entière est coextensive à un livre, qui a drainé la substance même de leur vie au point de se confondre avec elle.
Avec: Robert Musil, Marcel Proust, etc.
Les sannyasins:
Les sannyasins étaient dans la tradition brahmanique ces moines itinérants qui avaient fait voeu de renoncement au monde et à l'action. On s'intéressera dans cette rubrique à leur pendant littéraire : le génie précoce qui choisit le silence et la fuite, le traître à la littérature qui se consacre à « l'absence d'oeuvre ».
Avec: Harper Lee, JD Salinger, etc.
Styx Express:
L'écriture est interrompue par une mort brutale, accident ou suicide, qui présente cependant avec elle une secrète connivence.
Avec: Romain Gary, John Kennedy Toole, etc.
Les hapax:
Improbables, inclassables, leur identité et pour tout dire leur réalité même est fondamentalement douteuse...
Avec: M Aguéev, John Shade, etc.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !