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La rencontre qui aurait pu changer le cours de l'histoire.
Ce bref roman prend place au coeur de la Révolution, lors de l'entrevue secrète entre Marie-Antoinette et Mirabeau, le 3 juillet 1790. À travers ces deux figures, deux mondes se font face : la révolution et la monarchie, l'avenir de la France et son passé. Cette rencontre apparaît comme la dernière chance pour la royauté de sauver la mise, le dernier espoir pour le pays d'éviter la terreur. Le prestige et le pouvoir de la reine sont au plus bas, ceux du terrible tribun n'ont jamais été aussi hauts. Tout devrait les unir et les rassembler, mais l'échange vire à l'affrontement et au règlement de compte personnel. L'Autrichienne ne se laisse pas convaincre par l'éloquence du comte renégat, élu du tiers-état, et refuse l'idée d'utiliser à son profit les bouleversements révolutionnaires. Le livre ne peut que se conclure tragiquement, sur la mort de Mirabeau et l'exécution de la reine.
Séduisant, ce roman en costumes soulève des questions cruciales et illustre d'une manière saisissante la fragilité des destinées collectives.
Élégant et spirituel, entre histoire et modernité, L'Entrevue de Saint-Cloud est aussi édifiant que divertissant.
L’entrevue de saint Cloud est un court roman où la plume d’Harold Cobert fait merveille, j’apprécie cet auteur car à chaque livre il se renouvelle tout en gardant une plume profondément sensible et humaniste.
L’intrigue est historique sur une rencontre entre Marie Antoinette et Mirabeau en 1790 à Saint Cloud à l’époque ténébreuse de la Révolution. On alterne les récits des 2 protagonistes et le récit des différents épisodes de la Révolution de la prise de la bastille à la fin de la monarchie. Cette entrevue a bien eu lieu mais les historiens ne savent pas ce qui s’est déroulée. L’auteur imagine donc cette conversation intense qui dévoile le caractère et le comportement de ces 2 figures de l’histoire.
Mirabeau célèbre orateur, connu pour sa laideur et son goût pour les femmes essaye de convaincre la reine de lui faire confiance pour sauver la monarchie. Il souhaite une monarchie constitutionnelle et ne pas laisser l’initiative au peuple et à son nouvel ennemi Robespierre ou à ses adversaires du Triumvirat. On suit les méandres de sa pensée, sa facilité pour écrire, son éloquence, son parcours personnel blessé. On a une psychologie fine du personnage qui m’a beaucoup plu, notamment sur sa vie que je ne connaissais pas du tout. Ses excès et ses éclairs de génie, de visionnaire sur l’avenir de la monarchie en font donc un bon personnage de fiction. Les dialogues sur la liberté, le pouvoir du peuple sont vraiment savoureux et nous rappellent les origines parfois oubliées de notre démocratie.
La reine est seule, abandonnée aux prise avec la vindicte populaire, ses amis et sa famille sont loin, elle ne supporte plus ce peuple parisien, sa violence et veut comprendre les intentions réelles de Mirabeau. Elle se rappelle au cours de l’entretien les humiliations, les douleurs qu’elle a subies durant son règne à la cour. Elle parait beaucoup plus fragile et finalement très humaine.
Ce dialogue et cet affrontement verbal entre les 2 personnages historiques est très intéressant, on retrouve le style et la fureur de l’époque. Le récit des épisodes importants de la révolution, de la violence, des bouleversements rapides de l’époque, des débats et du rôle de l’Assemblée sont bien retranscrits. J’ai aimé cette alternance entre petite (la vie personnelle des personnages) et grande histoire (les faits historiques). De connaître les pensées, la psychologie des personnages qui les rendent tous les 2 profondément attachants avec leurs failles. Ce rendez vous manqué avec l’histoire qui est si subtilement mis en scène même si on en connait déjà l’issue, c’est la réussite de l’auteur d’introduire ce suspense et cette empathie.
J’ai apprécié la précision des détails, l’importance des sentiments et des motivations psychologiques des personnages, retrouvez ce 18e siècle incertain, les hésitations entre monarchie constitutionnelle et république. On a l’impression d’être au plus près de l’histoire, dans cette tragédie moderne avec cette impression de fin de règne. Le roman découpé en 3 grands moments se déroule comme une pièce de théâtre en 3 actes dont l’intensité et le tragique montent crescendo.
J’ai aimé découvrir la vie de Mirabeau, son parcours personnel qui le rend si humain loin de l’image d’Epinal que l’on en a. De même Marie Antoinette est loin de la reine frivole et sans cervelle ce qui est intéressant. A travers Mirabeau on suit les évolutions du siècle, les travers et les abus de l’absolutisme et mon côté historienne a aimé cette plongée dans l’histoire.
Une fois de plus conquise par le charme du récit conté par l’auteur, une belle mise en lumière de cette période révolutionnaire troublée à travers le destin de ces personnages hors normes. Alors n’hésitez pas à découvrir le tribun Mirabeau et sa lutte pour sauver la monarchie, vous passerez un agréable moment et vous ne verrez plus l’histoire comme une série de date mais les acteurs profondément humain d’un rendez vous manqué.
3 juillet 1790. Un an après la Prise de la Bastille. En pleine Révolution Française, Marie-Antoinette accorde une entrevue au Comte de Mirabeau, à Saint-Cloud. Deux personnages, deux mondes que tout oppose. La monarchie et la Révolution. Le passé et l'avenir. Mirabeau voudrait transformer la monarchie telle qu'elle est, et telle que le peuple ne la veut plus, en monarchie constitutionnelle. Mais la reine préfèrerait une autre issue et c'est pour tenter de la convaincre que Mirabeau a souhaité la rencontrer. Comme l'écrit l'éditeur, cette rencontre semble être la dernière chance pour la royauté de sauver la mise, le dernier espoir pour le pays d'éviter la terreur. C'est dire l'enjeu de ce rendez-vous... La monarchie est au plus bas, la reine en particulier dont l'influence est désormais inexistante et la réputation épouvantable. Mirabeau, au contraire, n'a jamais eu autant de pouvoir et de prestige. Leurs intérêts communs devraient les rassembler, ils devraient pouvoir trouver un compromis qui évite le pire à la monarchie et à la France. Mais l'entrevue vire au règlement de compte. La souveraine humiliée et accablée de tous les maux se méfie du tribun sibyllin, libertin, noble mais élu du tiers-état, révolutionnaire mais prétendument dévoué à la Couronne... On connaît déjà la fin de l'intrigue et le résultat de l'entrevue. Pour avoir refusé tout changement à la monarchie, Marie-Antoinette sera guillotinée et entraînera Mirabeau dans sa chute...
L'entrevue telle que la raconte Harold Cobert n'a pas existé. Les deux personnages se sont bien rencontrés mais on ignore tout de ce qu'ils sont dit. L'auteur d'ailleurs le reconnaît qui dit :"Si j'ai inventé la plupart des dialogues, je les ai agrémentés de phrases réelles."
Il fallait donc tout l'art de l'écrivain, romancier, dialoguiste de talent pour réinventer l'Histoire avec autant de brio, imaginant avec élégance, style, et naturel mais en les romançant,des paroles, des échanges, des reproches, des piques aussi fines et justes ! On vit avec les personnages les échanges tendus, toutes les mesquineries lancées par la Reine au tribun. Si Harold Cobert parvient aussi bien à rendre vivante cette entrevue, c'est qu'il est passionné par la figure de Mirabeau, auquel il a d'ailleurs consacré sa thèse de doctorat et un essai. Il est évident que l'auteur connaît parfaitement, presque intimement ses personnages, leur histoire, leurs secrets, leurs plus grandes qualités et leurs pires défauts. Et c'est avec beaucoup de finesse, de justesse, de subtilité qu'Harold Cobert recrée cette entrevue "qui aurait pu changer le cours de l'Histoire".
Baudelaire a suggéré que « la Révolution a été faite par des voluptueux ». Robespierre… je ne le jurerais pas ! Mirabeau, oui : voluptueux jusqu’à la débauche, voluptueux du pouvoir qu’il imaginait en monarchie constitutionnelle. Aussi, tout en jouant un rôle décisif dans le cadre de l’Assemblée constituante de 1789, il conseillait en sous-main le pouvoir royal à son crépuscule. Le roman d'Harold Cobert imagine l’entrevue secrète qu’il aurait eue avec Marie-Antoinette au château de Saint-Cloud le petit matin du 3 juillet 1790. Le dialogue, très vif et remarquablement écrit, est tout à la fois une leçon de politique (historique et contemporaine), l’affrontement de deux personnalités complexes (et si l’Autrichienne détestait la France en représailles de tout ce qu’elle lui a fait subir ?) et le déballage de deux âmes écorchées, celle du tribun en raison de sa laideur, du désamour familial et de ses années de prison, celle de la reine… Mais vous connaissez l’histoire !
... et si Harold Cobert parvient si bien à nous entraîner dans ce XVIIIème siècle, c'est probablement en raison de ses lectures : http://actualitte.com/blog/sophielit/2011/02/12/5-questions-a-harold-cobert/
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