"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les duos d'aventuriers ou d'enquêteurs ont toujours captivé les lecteurs. Sherlock Holmes et le Dr Watson, Don Quichotte et Sancho Panza, San Antonio et Bérurier, et, dans leur sillage : Gibson Greg et Basile Duglandier. Ces deux agents, moins connus puisque secrets, sont eux aussi étonnants. L'affaire du moment : le dossier « Li ». Au départ, seulement deux lettres, et aucune piste fiable. Leur duo tourne alors au duel, et tout devient passionnant, voire inquiétant ! Surtout quand l'enquête, partie d'un rien, prend une dimension planétaire et les entraîne au coeur d'une actualité brûlante... Ils s'en sortiront, oui. Mais dans quel état...?
J'ai adoré Eros Héros Sept, je réitère mon adoration pour cet opus. Tout ce qui fait que j'ai aimé le premier se retrouve là et ce serait sûrement plus facile pour moi que de vous demander de lire mon article à icelui consacré, je me fatiguerais moins à tenter de ne pas m'auto-plagier.
Grégoire Lacroix est le roi des aphorismes, pardon des Euphorismes, il en a d'ailleurs fait des petits recueils très drôles -mais pas seulement- que je vous recommande -c'est juste parce que je ne peux pas vous obliger à les lire, ils devraient être étudiés dans les écoles !-, il en use et en abuse pour notre plus grand plaisir. Gibson Greg est un surdoué autoproclamé, un fat qui ne jure que par ses capacités de déduction, son intelligence et son succès auprès des femmes -pour cette dernière qualité (?), il dit vrai. Evidemment, il faut lire ses réparties, puisque c'est lui le narrateur, avec un second voire troisième -au moins- degré et en rire. Un type comme ça dans la vraie vie, à part qu'il est beau gosse et qu'il joue super bien de la guitare jazz, il est imbuvable. A fuir absolument.
Son adjoint, Basile Duglandier qu'il se plaît à traiter comme un imbécile l'est sans doute beaucoup moins qu'il n'en a l'air. Amoureux et aimé d'une très jolie journaliste qui n'a pas cédé aux avances de Greg, celui-ci ne s'en remet pas et aime à tenter de déstabiliser Basile sur son couple. Il le vanne sans cesse : "Je te connais, Dugu, dès que tu as découvert que l'inertie était une force tu as eu tendance à en faire une arme de dissuasion ; si je te couvrais de lauriers, t'en ferais une litière pour t'endormir dessus, alors j'aime mieux faire un petit flash-back sur notre collaboration..." (p.49)
Le roman est très dialogué, mais c'est pour la bonne cause, pour les bons mots, les excellentes réparties, j'ai ri, j'ai ri... Grégoire Lacroix à une plume qui rend heureux, un talent fou pour camper des personnages totalement barrés et décalés, drôles, des caricatures, qu'on suit avec bonheur au bout du monde, juste pour suivre leurs aventures quelles qu'elles soient. Et on en redemande.
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