Premier volume d’une trilogie autobiographique dont Jacques Vingtras est le triste héros. J’avais lu ce roman dans mes années lycée, j’en connaissais donc la violence mais je l’ai encore ressentie davantage aujourd’hui.
Jacques Vingtras est le fils unique d’une mère paysanne qui revendique une apparence bourgeoise, et d’un père professeur qui, derrière une forte personnalité est en réalité un homme dominé par son épouse, incapable de s’affirmer autrement, notamment auprès de Jacques, que par des violences verbales et physiques.
Jacques vit constamment dans l’humiliation, que ce soit dans chacun de ses actes toujours sanctionnés par des coups, ou dans la façon dont sa mère le travestit et le ridiculise en lui apprenant les bonnes manières. Seuls quelques jours de vacances lui permettent de rencontrer oncles, tantes et cousines, lui offrant un intermède dans sa condition de martyr.
Contre ces tempêtes, l’enfant aura la force de lutter et de se révolter contre la société et de se construire un avenir, pas celui que ses parents lui convoitaient.
Sans généraliser la situation de Jacques Vingtras, il n’est pas anodin de se remémorer les règles strictes de l’éducation au 19ème siècle. Bien que la maltraitance aux enfants existe encore au 21ème siècle en France, ce livre renvoie à une autre époque, celle où les émotions se dissimulaient, où les sentiments ne se dévoilaient pas, où l’amour revêtait un masque.
J’ai eu beaucoup de sympathie pour l’enfant, j’ai détesté les parents et à chaque pause pendant cette très sombre lecture, j’étais triste et dépitée.
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