"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eleanor et Edward Hamilton mènent une vie parfaite, mais ils cachent un secret qui menace de briser leur monde.
Londres, 1929.
Eleanor Hamilton est une mère dévouée et l'épouse adorée d'un célèbre héros de guerre. Son mari, Edward, est un pionnier du mouvement eugéniste. Les Hamilton sont en pleine ascension sociale et rien ne semble pouvoir entraver leur avenir radieux. Lorsque Mabel, leur petite fille, commence à avoir des crises, ils doivent faire face à une vérité dramatique : Mabel est épileptique, l'une des maladies « indésirables » contre lesquelles Edward fait campagne. Obligé de cacher leur fille pour ne pas mettre en péril l'oeuvre d'Edward, le couple doit affronter leur passé et les secrets qui ont été enterrés. Eleanor et Edward seront-ils capables de se battre pour leur famille ? Ou la vérité les détruira-t-elle ?
A travers ce roman historique, l'autrice parle aussi de sa propre expérience car elle même confrontée à la maladie.
Une histoire qui sort de l'ordinaire, le dévouement de cette mère est magnifique, alors que nous sommes dans cette histoire à une époque d'intolérance. L'entre deux guerre, la reconstruction, l'eugénisme et l'épilepsie.
Une lecture agréable douce et triste, quelques longueurs, les progrès scientifique parfois douteuses, ou avec charlatanisme. L'espoir d'une famille.
"Ce meurtre lui avait ôté ce qui lui restait de sa naïveté d'enfant, tout en allumant en elle la flamme de la haine contre ces maudites classes défavorisées d'où sortaient les criminels.
C'était ainsi qu'elle s'était intéressée à la Société eugénique, qui rassemblait des personnes qui, comme elle, caressaient la vision d'un avenir sûr, avec des rues débarrassées des vagabonds."
Angleterre 1929.
Les personnes souffrant de retard mental, les gens épileptiques ou ayant certaines maladies, les gens issus de classes sociales défavorisées sont des êtres inférieurs. Ils doivent être stérilisés, enfermés et sont plus qu’autrui susceptibles d’être des criminels en puissance… Ils sont le point noir de la société. Moins il y en aura mieux se sera pour les êtres supérieurs.
Voilà ce que prône le mouvement eugéniste dont Edward est un fervent partisan.
Il fait des recherches afin de prouver la véracité de ses croyances auxquelles adhère sa femme Eleanor.
Eux, ils font partie de la race supérieure, ils sont heureux, tout va bien, jusqu’au jour où leur petite fille Mabel âgée de 4 ans déclare une épilepsie dégénérative…
Pour Edward c’est une catastrophe et cela ne peut pas venir de ses gènes à lui puisqu’il fait partie des êtres supérieurs ! Certainement ceux de sa femme ! Bref..., la petite Mabel fait tâche dans sa vie, personne ne doit savoir que sa propre fille est de ses êtres qu’il faut éliminer… Voici donc la pauvre petite enfermée dans un centre spécialisé dans l’épilepsie.
Si lui ne compte plus rien avoir à faire avec sa fille, ce n’est pas le cas d’Eleanor qui ne peut se résoudre à abandonner son enfant. Elle dépérit et va tout faire pour trouver une solution et récupérer sa fille.
Elle qui buvait les paroles de son mari, va alors découvrir non seulement qu’il cache des secrets mais qu’il falsifie les résultats de ses recherches.
L’Eleanor du début du livre, bien formatée à son époque, parfaite épouse vouée corps et âme à son mari qu’elle admirait va changer du tout en tout en le faisant descendre de son piédestal et se battre bec et ongle pour sa petite fille.
Malgré des longueurs, une belle histoire qui touche au thème de l’eugénisme, mouvement qui nous fait forcément penser aux nazis mais qui a démarré bien avant, en Angleterre et aux Etats-Unis.
En fin de livre, l’auteure nous fait une rétrospective intéressante de ce mouvement.
Elle nous parle aussi de l’épilepsie, thème central à ce livre et connait bien le sujet puisqu’une de ses filles est gravement touchée par cette maladie, trop peu connue encore de nos jours.
En cours de lecture j’ai effectivement essayé de trouver des informations à ce sujet et je n’ai pas trouvé grand-chose sur les cas d’épilepsie les plus lourds. J’avais toujours pensé que c’était une maladie qui ne provoquait qu’occasionnellement des crises de tétanie. J’ai donc appris qu’il existait des cas très lourds allant jusqu’à la perte du langage, de l’usage des sphincters, ... de l’autonomie tout court.
Tout au long du roman on voit Eleanor évoluer et si je n’y étais pas trop attachée dans la première partie du livre, je l’ai davantage apprécié ensuite quand enfin elle se réveille et constate qu’elle peut vivre en affirmant ses idées et en allant à l’encontre de son mari.
Edward aussi va énormément évoluer et si on le trouve plus que détestable une bonne partie du livre, son amour pour sa femme va lui ouvrir les yeux sur sa lâcheté et ses idées.
Une jolie histoire sur un fond instructif en ce qui concerne l’eugénisme et l’épilepsie.
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