"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans les Landes, en 1850, la misère est accablante. Une nuit, la femme d'un paysan abandonne l'un des deux jumeaux qu'elle vient de mettre au monde. L'enfant est de constitution fragile et le couple n'a pas les moyens de l'élever.
Rongée par la culpabilité de l'abandon, elle est incapable d'aimer le fils qu'elle a choisi de garder. Estèfe grandit donc dans l'ombre de ce jumeau dont sa mère lui a dit qu'il était mort. Le peu d'affection provient de deux garçons du voisinage qui deviennent une véritable seconde famille.
Malgré cette amitié et pour échapper à son destin de paysan, Estèfe tente de refaire sa vie en Argentine, mais il reste obsédé par le mystère qui entoure la mort de son jumeau. Seul un retour dans les forêts de son enfance lui permettra de comprendre ce qui s'est réellement passé. Et à mesure que les secrets de famille refont surface, un drame se noue...
Un secret inavouable. Un homme en quête de ses origines.
L’enfant des Pins, de Françoise Le Gloahec,
C’est suite à un concours de fin d’année que j’ai eu le plaisir de découvrir ce roman. Il a été le 1er livre entamé en 2022, et ce n’est pas à vous que j’apprendrais que débuter l’année avec un bon livre est important ! J’ai énormément apprécié cette lecture, les personnages, l’histoire, la plume.
Si j’ai plutôt tendance à aller vers des lectures contemporaines, c’est toujours un plaisir de se plonger dans le passé, surtout quand le livre est prenant comme celui-ci. L’auteur n’épargne pas notre petit cœur en nous faisant nous attacher à des personnages si bien détaillés, en nous montrant de belles réussites, mais aussi des drames. Tout y est dans ce roman, même l’histoire des Landes, la naissance de ces forêts de pins, les bouleversements pour les familles, la pauvreté des uns, la richesse des autres, la méfiance, la cruauté de certain, tandis que d’autres sont si bons. J’ai passé un merveilleux moment avec ce roman et ses rebondissements, j’ai eu du mal à le quitter.
Merci pour cette belle découverte !
Pour l’histoire : Une famille très pauvre se retrouve avec une petite fille et deux jumeaux dont un est très fragile à la naissance. La mère commettra en secret un acte qui bouleversera l’avenir de tous et elle ne s’en remettra pas, délaissant ainsi les deux enfants qu’il lui reste. En manque d’amour, ils apprendront à grandir. Si la sœur ainée deviendra une personne pleine de bonté, avec ses propres secrets, ce sera plus difficile pour Estèfe, qui grandit dans l’ombre de son jumeau. Heureusement, une solide amitié à trois et l’amour inconditionnel de sa sœur l’aidera à combler une partie de ce manque. Hélas, la vie n’est pas toujours facile et des épreuves vont subvenir, essayant de tout anéantir et faisant fuir Estèfe loin des Landes. Pourront-ils se retrouver lorsque Estèfe reviendra ? Qu’est-ce qui l’attend dans cette forêt de pins ? A mesure que les secrets de famille refont surface, des drames se nouent.
Avis : INSPIRANT
J’aime les romans qui me plongent dans l’Histoire d’un pays ou d’une région et ici, avec les Landes que j’aime pour de multiples raisons, l’osmose a été totale : richesse sans pathos de l’intrigue et retour sur un passé récent qui a construit un département.
Il n’était pas aisé de vivre dans la lande de 1850 et la famille d’Estèfe va connaître les déchirements qu’engendrent les environnements et les rapports humains défaillants de l’époque. La pauvreté demande à se débarrasser des enfants, le vice fait mettre des femmes enceintes, l’orgueil génère des comportements malfaisants. Il y a, heureusement aussi, de bons propriétaires terriens et Bérot de Guibert est de ceux-là ; Cristoli, lui, est un métayer courageux et intelligent promis à un bel avenir. Mais leurs enfants, comment vivront-ils ? Le fils abandonné parviendra-t-il à vivre sans le jumeau perdu ? Maïna, la belle jeune fille, échappera-t-elle aux griffes de l’homme habité par le jeu et la luxure ? Jana, la mère inconsolable trouvera-t-elle la paix avec les années ?
Au fin fond de la forêt landaise, j’ai aimé voir se construire ce qui fait le paysage d’aujourd’hui, suivre non sans déchirement l’adaptation obligatoire des bergers pour devenir des résiniers, regarder la transformation de la lande en forêt. Les histoires des familles se sont fondues dans les soubresauts de l’époque, celle qui voyait se transformer en une seule génération des siècles de classes sociales et de paysages immémoriaux. J’y ai retrouvé tout ce qui fait l’attachement à un livre : l’écriture précise et soignée, savante sans être encyclopédique. J’ai vécu un voyage érudit qui laissait libre cours aux émotions fortes que les événements s’enchaînant avec naturel et force me procuraient.
Que de saveur, que de connaissance intime dans ce livre récemment publié en format poche !
Je remercie Françoise Le Gloahec de m’avoir fait découvrir en Service Presse L’enfant des pins après sucre amer, roman sorti en 2020.
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