"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Genre : Roman régional
Avis : INTENSE
Lu en broché
Un roman dont l’histoire familiale est intimement liée à celle du tabac…
Françoise Le Gloahec est une romancière que je suis et j’ai été ravie de découvrir que son roman « Graine de clope » lu et chroniqué connaissait une suite, mais pouvait aussi se lire en « one shot ». Une lecture addictive s’est imposée comme la dernière fois.
1973, en Lot-et-Garonne. Ornella Giordano, fille d’émigrants italiens s’est mariée avec Sofiane, fils de harki. Ils ont deux enfants : Jean et Vittoria qui font le bonheur de Salvatore et Flavia. Mais leur bonheur est fragile car l’un de leurs fils, Carlo, qu’ils ont désavoué, les surveille et veut se venger. Que pourra faire la famille face à la haine ?
On retrouve en filigrane les deux thèmes forts du premier roman : l’émigration des italiens et le calvaire des harkis. Mais le fond est complètement mis au service des fragilités et des forces familiales qui ont soudé cette famille depuis leur départ d’Italie. Le travail sur le tabac fige l’histoire autour des exploitations agricoles et de la SEITA avec l’usine de Tonneins.
C’est l’occasion de suivre ce que cette plante a apporté au département, mais aussi les différentes lois (Veil)ou les modes (tabac blond) qui ont déstabilisé les projets des exploitants ou des industriels. Mais ce sont les relations familiales qui procurent des émotions intenses : celle d’un père avec sa fille, celles des couples qui se cherchent ou se retrouvent, celle des jeunes touchés par le Sida, et tant d’autres au plus près de leur passion commune : la terre qui accueille les plants de tabac.
Ce roman est intense car des gens se perdent, se retrouvent mais aussi parce qu’une adorable enfant installe un suspense qui progresse jusqu’à la révélation finale dont je ne dirai pas un mot, bien entendu.
L‘écriture est fluide, le rythme est soutenu, les actions sont nombreuses, le livre est touffu, la France dévoile ses régions, et la curiosité est éveillée.
J’aime le visuel de couverture et le titre qui donnent envie d’en savoir plus, et les couleurs qui rappellent le premier roman. Si vous aimez vous sentir « happé » par votre lecture, découvrez « Derrière la fumée », une frise généalogique vous donnera la place de chacun dans la famille Giordano. Si vous avez déjà lu Graine de clope, je n’ai rien à vous dire, je sais que vous attendez ce roman.
Je remercie les Editions Ramsay et Françoise Le Gloahec pour l’envoi de « Derrière la fumée » en Service Presse.
Genre : Roman régional
Avis : ADDICTIF
Un roman en hommage aux Italiens qui ont fui Mussolini et aux Harkis que la France a trahis.
Je connais Françoise Le Gloahec et la capacité de sa plume à me faire découvrir des points forts du passé mais ici, il y a en plus une dimension passionnelle qui m’a menée jusqu’au bout de la nuit ou plutôt au début du jour…
1951, Ornella, la fille de Flavia et de Salvatore enchante la famille mais la bouscule aussi avec ses questions. 1936, les parents quittent l’Italie pour fuir la menace fasciste et rejoignent leurs cousins dans le Lot-et-Garonne. À la fin de la guerre passée par Salvatore dans la Résistance, la vie normale est censée ramener la joie dans les familles mais Flavia n’est plus la même et Ornella va construire sa vie seule avec intelligence et détermination. Quand une inconnue lui apporte son amour quasi maternel, elle va l’accepter sans chercher à en connaître les raisons. Mais cet amour est-il désintéressé ? Que cache-t-il ?
Construit autour de deux thèmes forts : l’arrivée des Italiens fuyant Mussolini et celle des Harkis fuyant l’Algérie, ce roman nous rappelle combien la France censée être Terre d’asile et d’accueil a pu pécher ! Si ces sujets peuvent paraître noirs, tout le talent de la romancière se retrouve dans l’habillage émotionnel et profond nimbant des relations familiales aux lourds secrets mais riches d’amour, de passion et de respect de la terre qui les nourrit.
C’est autour de la culture et du traitement du tabac dont les différentes opérations font un socle très pertinent, que les protagonistes vont nous confier leurs vies de tous les jours, leurs attentes, leurs peurs, leurs espoirs mais aussi en remontant le temps, leurs vies d’avant.
Si ce roman n’est pas écrit dans le but de susciter un suspense dramatique, il n’en reste pas moins vrai que la tension montant au fur et à mesure des secrets dévoilés scotche le lecteur qui, tout comme moi, ne manquera pas d’être surpris par une révélation finale que je n’avais absolument pas vu venir.
À l’image du magnifique visuel de couverture et de sa juxtaposition avec un titre clin d’œil, le roman joue sur deux tableaux : les responsabilités des mensonges dans les vies familiales et les questions de société que l’auteure choisit souvent comme trame essentielle.
Je remercie les Editions Ramsay et Françoise Le Gloahec pour l’envoi de « Graine de clope » en Service Presse.
Avis : MACHIAVELIQUE
Je remercie Françoise Le Gloahec pour sa confiance à me confier une nouvelle fois l’un de ses romans, ici Impatientes sentinelles, paru tout récemment.
J’ai perçu dès le départ que cette histoire née d’une tragédie en 1976 allait m’entraîner dans des histoires d’amitiés compliquées et de vies mouvementées, mais je n’avais pas compris que le suspense serait au rendez-vous. Quand c’est le lecteur qui mène l’enquête alors que la police n’a jamais rien trouvé de suspect, cela donne un côté pimenté à la lecture.
Nous sommes en 1976. Claire fait partie d’une bande d’amies, il y a aussi Angela, Diane et Lucie. Sa mort accidentelle fissurera à jamais l’existence des autres et changera celle de son frère Hugues. Que savaient-ils de Claire ? Quel secret gardait-elle ? La vie des trois amies sera toujours obscurcie par l’ombre de la disparue et si après s’être perdues de vue, elles se sont rapprochées, laquelle pourra se douter de la vérité ?
Chaque amie m’a entraînée dans des univers variés et chaque vie avec la culpabilité en filigrane m’a montré des façons différentes de faire taire les petites voix intérieures. Que l’on reste en France avec Diane et Angela ou que l’on découvre le Liban avec les yeux amoureux et pleins de confiance de Lucie, le souvenir de Claire est prégnant, soigneusement entretenu par la romancière qui nous incite implicitement à chercher une autre cause que l’accident dans sa mort.
C’est une histoire d’amitié, de vies un peu volées, de réussites, mais aussi une belle réflexion sur des sujets d’importance comme l’inceste, l’emprise ou la jalousie mortifère.
Ce roman nous cueille par ses relances régulières et nous incite à chercher le pourquoi et le comment du saut fatal depuis la falaise. L’immersion en terre libanaise nous procure un dépaysement bienvenu et l’écriture animée par de nombreux dialogues nous facilite l’intérêt pour les uns ou les autres.
J’aime le titre aussi énigmatique que l’histoire et je vois derrière la dédicace une pudeur que je respecte et qui m’attendrit. Quant à la fin, je ne vous en parle pas mais...
Amis des romans à suspense qui ne sont malgré tout pas des polars, n’hésitez pas à venir jouer au détective. Vous y goûterez en prime tout un panel d’émotions.
L’enfant des Pins, de Françoise Le Gloahec,
C’est suite à un concours de fin d’année que j’ai eu le plaisir de découvrir ce roman. Il a été le 1er livre entamé en 2022, et ce n’est pas à vous que j’apprendrais que débuter l’année avec un bon livre est important ! J’ai énormément apprécié cette lecture, les personnages, l’histoire, la plume.
Si j’ai plutôt tendance à aller vers des lectures contemporaines, c’est toujours un plaisir de se plonger dans le passé, surtout quand le livre est prenant comme celui-ci. L’auteur n’épargne pas notre petit cœur en nous faisant nous attacher à des personnages si bien détaillés, en nous montrant de belles réussites, mais aussi des drames. Tout y est dans ce roman, même l’histoire des Landes, la naissance de ces forêts de pins, les bouleversements pour les familles, la pauvreté des uns, la richesse des autres, la méfiance, la cruauté de certain, tandis que d’autres sont si bons. J’ai passé un merveilleux moment avec ce roman et ses rebondissements, j’ai eu du mal à le quitter.
Merci pour cette belle découverte !
Pour l’histoire : Une famille très pauvre se retrouve avec une petite fille et deux jumeaux dont un est très fragile à la naissance. La mère commettra en secret un acte qui bouleversera l’avenir de tous et elle ne s’en remettra pas, délaissant ainsi les deux enfants qu’il lui reste. En manque d’amour, ils apprendront à grandir. Si la sœur ainée deviendra une personne pleine de bonté, avec ses propres secrets, ce sera plus difficile pour Estèfe, qui grandit dans l’ombre de son jumeau. Heureusement, une solide amitié à trois et l’amour inconditionnel de sa sœur l’aidera à combler une partie de ce manque. Hélas, la vie n’est pas toujours facile et des épreuves vont subvenir, essayant de tout anéantir et faisant fuir Estèfe loin des Landes. Pourront-ils se retrouver lorsque Estèfe reviendra ? Qu’est-ce qui l’attend dans cette forêt de pins ? A mesure que les secrets de famille refont surface, des drames se nouent.
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