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Lot-et-Garonne, dans les années 1960. Désormais mariée avec Sofiane, Ornella Giordano s'épanouit dans ses fonctions de directrice dans une manufacture de tabac. Toutefois, son bonheur reste fragile à cause de Carlo, son frère qui a tourné le dos à sa famille et ne cesse de la surveiller. Un jour, sa fille Vittoria disparaît. Elle mène l'enquête pour la retrouver, au détriment de tout.
Genre : Roman régional
Avis : INTENSE
Lu en broché
Un roman dont l’histoire familiale est intimement liée à celle du tabac…
Françoise Le Gloahec est une romancière que je suis et j’ai été ravie de découvrir que son roman « Graine de clope » lu et chroniqué connaissait une suite, mais pouvait aussi se lire en « one shot ». Une lecture addictive s’est imposée comme la dernière fois.
1973, en Lot-et-Garonne. Ornella Giordano, fille d’émigrants italiens s’est mariée avec Sofiane, fils de harki. Ils ont deux enfants : Jean et Vittoria qui font le bonheur de Salvatore et Flavia. Mais leur bonheur est fragile car l’un de leurs fils, Carlo, qu’ils ont désavoué, les surveille et veut se venger. Que pourra faire la famille face à la haine ?
On retrouve en filigrane les deux thèmes forts du premier roman : l’émigration des italiens et le calvaire des harkis. Mais le fond est complètement mis au service des fragilités et des forces familiales qui ont soudé cette famille depuis leur départ d’Italie. Le travail sur le tabac fige l’histoire autour des exploitations agricoles et de la SEITA avec l’usine de Tonneins.
C’est l’occasion de suivre ce que cette plante a apporté au département, mais aussi les différentes lois (Veil)ou les modes (tabac blond) qui ont déstabilisé les projets des exploitants ou des industriels. Mais ce sont les relations familiales qui procurent des émotions intenses : celle d’un père avec sa fille, celles des couples qui se cherchent ou se retrouvent, celle des jeunes touchés par le Sida, et tant d’autres au plus près de leur passion commune : la terre qui accueille les plants de tabac.
Ce roman est intense car des gens se perdent, se retrouvent mais aussi parce qu’une adorable enfant installe un suspense qui progresse jusqu’à la révélation finale dont je ne dirai pas un mot, bien entendu.
L‘écriture est fluide, le rythme est soutenu, les actions sont nombreuses, le livre est touffu, la France dévoile ses régions, et la curiosité est éveillée.
J’aime le visuel de couverture et le titre qui donnent envie d’en savoir plus, et les couleurs qui rappellent le premier roman. Si vous aimez vous sentir « happé » par votre lecture, découvrez « Derrière la fumée », une frise généalogique vous donnera la place de chacun dans la famille Giordano. Si vous avez déjà lu Graine de clope, je n’ai rien à vous dire, je sais que vous attendez ce roman.
Je remercie les Editions Ramsay et Françoise Le Gloahec pour l’envoi de « Derrière la fumée » en Service Presse.
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