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Frère Jean se remémore l'année qui a bouleversé sa vie. Il avait vingt-huit ans et vivait dans une abbaye bénédictine en Corée du Sud, décidé à consacrer son existence à Dieu. Mais il va connaître l'amour pour une jeune femme, puis la perte de cet amour, la mort atroce de deux frères, et la révélation d'un dramatique secret de famille. Au coeur de ce roman brille d'un éclat douloureux un épisode de la guerre fratricide qui déchira le nord et le sud du pays. En décembre 1950, le commandant d'un navire américain sauve des milliers de réfugiés de la mort. L'échelle de corde qui leur permet de monter à bord est pour eux comme « une échelle montant au ciel depuis le fond des enfers ». Cette histoire vraie permettra à frère Jean de se réconcilier avec lui-même, les hommes, et le ciel.
Quelques dix ans après les faits, frère Jean se souvient des évènements qui ont ébranlé sa foi. Dans la sérénité d’une abbaye bénédictine proche de Daegu, il avait décidé de consacrer sa vie à Dieu. Il était alors un jeune novice de vingt-neuf ans, inséparable des frères Angelo et Michaël et rencontrait So-hui, la nièce de l’abbé.
Avec la sensibilité qu’on lui connait, Ji-young Gong nous introduit dans l’intimité d’un novice dont la foi vacille lorsqu’il rencontre une jeune fille et en tombe amoureux. Prêt à quitter les ordres pour vivre pleinement cette histoire, il est aussi fortement perturbé par la mort de deux de ses compagnons. Le doute s’installe alors dans son esprit et les questions abondent. Est-ce Dieu qui a mis So-hui sur son chemin ? Pour éprouver sa foi ou pour l’aimer ? Et pourquoi a-t-il rappelé à lui deux cœurs purs et idéalistes ? Qu’ont-ils fait pour mériter de mourir si jeunes ? C’est auprès du père Thomas que Jean, tourmenté et indécis, reprend confiance en sa vocation. Le vieil homme, d’origine allemande, lui confie les épreuves subies durant la guerre de Corée et sa détention inhumaine dans un camp au nord du pays. Il ne sera pas le seul à lui parler de cette guerre fratricide dont la Corée conserve encore les douloureuses cicatrices. Sa propre grand-mère cache bien des secrets concernant cette période troublée.
Ainsi l’autrice mêle les petites histoires à la grande Histoire et dévoile un pan du terrible passé d’un peuple qui a beaucoup souffert. Cependant, c’est un livre rempli de bonté et d’amour qui parle de foi, de deuil, de pardon et de résilience.
Malgré son ancrage dans un monastère bénédictin, L’échelle de Jacob parlera à tout un chacun grâce à sa dimension universelle. Beau et émouvant.
Challenge Corée Je continue mes découvertes de la littérature coréenne. Ce livre est un vrai coup de cœur, alors qu’il n’avait pas beaucoup de « chance » de m’intéresser. L’histoire d’un jeune moine novice qui va nous parler de sa vie dans un monastère. Frère Jean, âgé de 29 ans, vient de rentrer dans un monastère de Bénédictins et il se pose beaucoup de question sur la vie et sur la sienne et sur son futur de moine. De plus, un jour, il rencontre la nièce de son abbé et cette jeune fille, So-hui, réveille en lui beaucoup de questionnements et il est presque prêt à renoncer à son noviciat pour partir main dans la main avec elle vers une autre vie. Il va aussi nous raconter son amitié pour deux jeune novices, Michaël, l’idéaliste, qui va décider malgré les interdictions de créer une école pour els démunis et le sage Angelo, qui est un gentil dans le monastère. Mais un drame va se produire et cela va encore plus questionner Jean. Nous allons aussi rencontrer des personnages secondaires et cela va permettre à l’auteure de nous parler d’amour mais aussi de l’histoire de la Corée. A travers des personnages touchants, des histoires dramatiques, elle réussit à nous entraîner dans une histoire intime mais aussi dans l’Histoire de ce pays. On y croise des coréens, des américains, des allemands et tous ces êtres vont former une communauté. Un très beau texte universel sur la vie, les questionnements intimes, sur le pourquoi de la vie et sur les hasards de la vie. Un beau texte. « Qu’est ce qui fait le plus souffrir les êtres humains ? C’est le doute. Surtout celui qui laisse pressentir un grand malheur. Si les hommes redoutent la mort, c’est aussi parce qu’elle est source de doutes et qu’aucun de nous ne sait ce qu’il y a après. » (p235) « Je compris, pour la première fois que la bombe de l’amour en explosant, avait le pouvoir de réduire le monde à un dessert aride » (p242) « La rumeur disant que l’armée chinoise allait intervenir s’est répandue dans toute la ville. Nous avions très peur d’eux, nous qui avions déjà connu les barbaries de l’armée soviétique. Après avoir «été si longtemps écrasé sous le joug japonais, nous avons subi le carcan de l’armée nord-coréenne, puis les américains et ensuite les chinois. » (p250) « L’amour blesse toujours celui qui le donne, car aimer signifie dévoiler ses faiblesses les plus intimes et ses points les plus sensibles. L’amour reste l’amour, quelle que soit la manière dont il est reçu par l’autre. L’amour accepte volontiers la souffrance et le sublime pour en faire quelque chose de sacré. » (p278)
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