"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La peur, l'émotion, la curiosité sont contagieuses, on le sait bien. Comment le lecteur pourrait-il alors ne pas tomber dans l'obsession que lui fait miroiter l'auteur avec un malin plaisir pour l'entraîner dans son vice, du début à la fin du roman ?Allan est affligé d'un grave complexe d'infériorité qui le pousse à refuser tout contact social et à vivre seul dans son île au milieu des marécages, sur la côte ouest de la Floride. Il réfléchit à son problème, le soir, en regardant le soleil se coucher sur le golfe du Mexique, mais l'entité imaginaire et sulfureuse qu'il s'invente pour lui prêter main-forte acquiert vite une surprenante substantialité, et une inquiétante autonomie. Allan finit par comprendre qu'un jour ou l'autre il sera amené à rendre des comptes pour services rendus, entre autres pour avoir été aidé à séduire la capiteuse Clawdia. C'était pourtant bien, la puissance. Même par procuration. Mais Clawdia, incarnation de l'éternel féminin, ne l'entend pas de cette oreille. Elle nourrit une aversion profonde contre tout déficit, défaut de puissance. Dans tous les sens du terme. Allan devra mourir, c'est-à-dire sortir du temps, pour refaire la provision de puissance qui lui a cruellement manquée pendant la vie. Quand il était dans le temps. Un dénommé « point culminant du livre » apparaît dans le dernier chapitre. Ce concept, inventé par l'auteur, met son propos en perspective depuis le début de l'histoire jusqu'à son aboutissement, en l'occurrence, stupéfiant.
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