"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Eté 2013. Dans un foyer pour femmes de Stockholm, une jeune toxicomane est retrouvée morte. Leo Junker, ancien inspecteur de police transféré aux affaires internes à la suite d'une bavure, est voisin du foyer, et bien que l'affaire ne soit pas de son ressort, il ne peut s'empêcher de remarquer des détails troublants qui le ramènent à son passé.
Bon policier qui se laisse lire, l'intrigue est bien tissée mais le livre manque un peu d'action.
Leo Junker a beau avoir été écarté momentanément de la police, il n'en reste pas moins flic. Aussi, quand une junkie se fait abattre dans un foyer pour femmes juste au pied de son immeuble, il ne peut s'empêcher d'aller faire un tour sur la scène de crime. Il faut dire que l'homme a du temps à tuer. Mis à pied depuis une enquête des affaires internes qui a très mal tournée, lâché par sa hiérarchie, il traîne son malaise dans les bas-fonds de Stockholm, maintenu en vie par les cachets et l'absinthe qu'il avale à haute dose. Alors, quand il reconnaît un bijou dans la main de la victime, le choc est rude et le renvoie à son passé quand, adolescent désabusé et solitaire d'une banlieue difficile de Stockholm, il faisait la connaissance de son meilleur ami, l'énigmatique Grim et de sa sœur, la belle Julia.
Rencontre avec une autre facette de Stockholm, bien loin du modèle suédois souvent vanté. Christoffer Carlsson nous en montre les failles, les laissés-pour-compte, le monde de la nuit, la drogue, les trafics en tout genre.
Rencontre avec la banlieue et la ville de Salem. Rien de particulier : des immeubles, des familles dysfonctionnelles, des parents démissionnaires, ou d'autres qui essaient de faire de leur mieux. Des adolescents qui en molestent d'autres, pour se prouver qu'ils existent, qu'ils sont les plus forts, pour faire fuir l'ennui d'une vie sans perspective. Des jeunes qui prennent le chemin de la délinquance pour se faire de l'argent de poche plus facilement qu'en se cherchant un job d'été. Un quotidien entre noir et gris que traversent pourtant les éclats de l'amitié et de l'amour.
Rencontre avec un flic, Leo Junker des affaires internes, borderline, loup solitaire, dopé aux médocs et à l'alcool. En attente d'une réintégration dans la police après une opération ratée qui s'est soldée par la mort d'un collègue. Coupable d'avoir causé cette mort, coupable d'avoir été manipulé par ses supérieurs, coupable tout trouvé mais qui ne veut pas se taire, qui fouille, qui creuse, qui garde toute sa lucidité malgré l'absinthe. Coupable depuis toujours.
Un excellent livre, plus roman noir que polar. Entre passé et présent, Leo Junker s'avère un personnage faillible, torturé, passionnant à suivre, et dans les rues de la capitale suédoise, et dans les méandres de ses souvenirs. Sombre et efficace.
Léo, policier trentenaire sur la touche, perdu dans les brumes de ses médicaments, sort de sa léthargie pour enquêter sur un meurtre commis dans son immeuble. Au fil des souvenirs et de son enquête, son amitié d'adolescent avec l’énigmatique John Grimberg est brossée par touche. Sur fond de violence scolaire et de rupture sociale, le modèle suédois est écorné. Dans cet univers dur et difficile, le château d'eau de cette banlieue de Stockholm reste un havre de paix pour Léo et John ainsi que Julia, sa jeune soeur.
Cette amitié corrosive rappelle le duo d'adolescents Théo et Boris dans Le Chardonneret de Donna Tart et Faber dans le roman de Tristan Garcia.
L'écriture fluide et le rythme du roman décrit un environnement glauque et le peu de perspectives pour ces jeunes gens à la dérive. Dans la deuxième partie du roman le jeu des identités de John permet à l'auteur de ménager le suspens et de capter son lecteur pour cette enquête sur les conséquences des erreurs du passé, culpabilité et vengeance sont liées. A découvrir en évitant un jour de pluie morose.
Ce roman venu du froid explore plus nettement le profil psy d'un flic un peu cabossé plutôt qu'il ne s'attarde à un crime lui_même; c'est ce qui m'a beaucoup plu dans ce polar. Léo Junker, chargé d'une mission plutôt glauque(manipulé ou pas) se trouve mis à l'index , et de ce fait entame une dangereuse descente vers sa destruction.
Un crime perpétré dans son propre immeuble le pousse à investiguer contre l'avis de ses supérieurs et collègues. Un petit bijou trouvé sur la victime réveille ses souvenirs.
Par chapitres alternés, Léo nous fait avancer dans l'enquête criminelle ou participer à ses souvenirs d'adolescents avec Julia et John Grimberg. Ces souvenirs alimentent l'enquête.
La fin sera lue avec curiosité par des lecteurs qui seront attirés par ce jeune auteur prometteur(que je vais suivre). La traduction est fluide, bref un bon polar.
Lu dans le cadre des Explorateurs du Polar :
J'ai trouvé dans ce "Syndrome du pire" ce que j'apprécie chez les auteurs scandinaves : de la noirceur, de la justesse et de l'originalité.
Il vaut mieux ne pas avoir de coup de blues avant de se lancer dans cette lecture car les péripéties de ce flic - mis sur la touche après une enquête qui a mal tourné - sont loin d'être roses. Son mal-être transparaît dans le texte, preuve que l'écriture est efficace ! L'enquête policière n'a que peu d'importance, c'est le personnage de Leo Junker qui est au centre du roman. Je me suis d'ailleurs attachée à cet anti-héros : malgré tous ses défauts, on souffre avec lui pendant tout le récit.
J'ai aimé la manière qu'à l'auteur de construire son intrigue, même si j'ai eu du mal à rentrer dans le roman. Les premiers chapitres sont assez confus, il est facile de s'y perdre mais je suis convaincue qu'il s'agit là d'une manoeuvre de l'auteur pour nous faire toucher du doigt le "flou" dans lequel Leo évolue. Dans la suite du texte, il est plus facile de s'y retrouver et la lecture est plus aisée.
En tout cas, je suis heureuse d'avoir découvert Christoffer Carlsson !
Roman lu en tant que participante au Club des Explorateurs, Quais du Polar 2015 :
Si le passé vous rattrapait inexorablement, insidieusement… que feriez-vous ? Un mauvais choix dans votre jeunesse peut avoir des répercussions désastreuses sur le reste de votre vie.
Léo Junker, flic en dérive, va ici vous le démontrer, en vous embarquant lentement dans l’ exploration de sa vie, décortiquant ses rencontres et ses déboires. Une erreur d’appréciation dans votre carrière par-dessus et vous vous dîtes que la poisse est devenue votre amie. Un cocktail de saveurs amères, difficile à digérer qui enivre Léo sournoisement mais qui lui permet aussi d’aiguiser ses sens de l’observation et de la déduction.
Un roman au présent, qui évoque le passé pour mieux comprendre le déroulement d’une l’enquête pour meurtre qui rend perplexe notre flic, suite à un indice compromettant.
Jeune auteur de 29 ans, Christoffer Carlsson est passionné de criminologie et parvient à travers Le Syndrome du pire, à nous faire partager les sentiments et les questionnements de son personnage principal. Dès que vous commencerez à lire ce roman, vous deviendrez Léo Junker.
J'ai eu un peu de mal parfois à situer les évènements, une présentation ou une mise en page différente m'aurait aidé à cibler les époques. J'aurai plus apprécié que le déroulement de l'histoire soit axé sur le crime lui-même que sur la vie de Léo, mais c'est la technique de l'écrivain pour nous amener au dénouement.
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