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Le sourire de Lisa

Couverture du livre « Le sourire de Lisa » de Anne Cuneo aux éditions Bernard Campiche
Résumé:

Qu'on se rassure, le roman vaut mieux qu'un simpliste polar à thèse et passe à côté des écueils de la caricature comme du vérisme. Qu'on se rassure encore: le récit n'est pas glauque. Vif, allégé par l'humour et l'ironie, il joue en décalage avec les figures imposées du genre; par exemple, la... Voir plus

Qu'on se rassure, le roman vaut mieux qu'un simpliste polar à thèse et passe à côté des écueils de la caricature comme du vérisme. Qu'on se rassure encore: le récit n'est pas glauque. Vif, allégé par l'humour et l'ironie, il joue en décalage avec les figures imposées du genre; par exemple, la rivalité entre le privé et le flic se décline ici de manière originale. Anne Cuneo utilise ainsi les codes du polar pour poursuivre, sur un mode mineur très plaisant, son grand oeuvre d'appropriation du réel.
...Le Sourire de Lisa lui offre ainsi l'occasion, en rouvrant un dossier judiciaire vieux de vingt ans, d'explorer les mentalités et leurs changements en une génération. C'est la troisième enquête de Marie Machiavelli... Les autres enquêtes: Ame de bronze ; D'or et d'oubli ; Hôtel des c?urs brisés ; Lacunes de la mémoire. Pourtant, comme on le sait, un livre vaut non seulement pas son sujet, mais par la manière dont le traite l'auteur.
Ici, à la suite de son " privé ", Anne Cuneo conduit le lecteur d'une main sûre et légère à travers la Suisse (le Lavaux, Lausanne, Soleure, Bâle), décrivant lieux et personnages avec vivacité, ménageant le suspense indispensable au "polar" dont, cela va de soi, nous ne révélerons pas la conclusion inattendue. La source essentielle où peut puiser Marie Machiavelli est naturellement la mémoire des gens qui ont vécu à l'époque du crime et dans l'entourage de la victime.
Cela nous vaut de multiples rencontres, en général dans un bistrot. Il y a un vieux peintre, le père et la mère de Lisa, ses copines d'école ou du cours de danse, la propriétaire d'une galerie d'art, un policier ami qui sera discrètement mis à contribution, d'autres encore. Ces portraits, brossés avec art, font vivre le roman. En particulier, les ?gures de femmes, souvent victimes. Dans une Postface, Anne Cuneo raconte où elle a puisé l'idée centrale de l'intrigue.
En voyage, comme elle rangeait ses habits dans une commode, son regard est attiré par un très vieux journal qui tapissait le fond du tiroir : l'histoire vraie d'"Yves" y était relatée. A partir de cette rencontre de hasard, elle a construit son roman.

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