Le Seuil de la fiction explore, en regard de la notion de secret, la relation entre seuil et fiction et l'espace aporétique du seuil comme lieu privilégié du récit. La figure du seuil n'est pas seulement une manière d'illustrer, en fiction et par fiction, les moments de transition et d'indécision dont anthropologues, philosophes ou psychanalystes nous disent qu'ils appellent un traitement symbolique. Elle est également foncièrement liée à la fiction, forme de déambulation sur ce territoire indécis qu'elle crée tout autant qu'elle le révèle, étant elle-même affaire de seuils - intrinsèques (incipit, excipit, .) et extrinsèques (dans ses liens incertains avec d'autres modes discursifs).
La question du secret n'est jamais loin. L'examen attentif de la figure du seuil dans la fiction montre que le secret ne peut se définir en termes exclusivement herméneutiques, et doit être différencié de ses synonymes. Le secret, à la différence de l'énigmatique ou du mystérieux, n'est pas susceptible de révélation, car il y va toujours en lui du secret de sa représentation ou de son interprétation, et finalement du langage : il y va du secret du seuil qui mène à la révélation, et en définitive de celui de la fiction.
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