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Le souci de mettre en évidence les façons dont la pilosité entre en relation avec différents aspects de la pensée et de la vie des Grecs, est au coeur de ce livre ; au minimum, avec le costume et d'autres éléments du paraître, et puis avec les attitudes, le maintien, les gestes pour composer ce que les Grecs appelaient le skhêma, (notion que l'on peut grossièrement traduire aujourd'hui par « look »). C'est que la pilosité touche à tout, des aspects matériels aux aspects idéologiques ; elle est concernée et concerne plusieurs disciplines : physiologie, médecine, physiognomonie, philosophie, politique, sociologie, ethnologie, religion, esthétique et érotisme.
C'est d'abord un livre contre une histoire grecque trop idéalisée, où tous les soldats sont braves, où l'on n'expose pas de nouveau-né, où, mises à part les merveilleuses chevelures des déesses et des héros, les poils sont invisibles, introuvables. Il s'ensuit un livre pour une histoire sans voiles de la pilosité ; plus largement, pour approfondir la connaissance de ce compagnon de l'humain dont l'histoire ancienne s'est emparée bien tard : le corps.
Ce livre ne prétend pourtant pas faire le tour du poil grec, il se contente de l'éclairer sous quatre angles qui constituent autant de chapitres.
D'abord sa biologie : menant l'enquête grâce à d'éminents capillologues comme Empédocle, les Hippocratiques et Aristote, il y est question de la naissance du poil, de sa croissance, de ses maladies et de sa mort.
Puis vient le poil sociologique. S'y trouve étudié ce que son économie, son port, sa participation au skhêma d'une personne, disent de l'identité de celle-ci (par exemple, libre ou non libre), et même de ses choix: ses options politiques et sociales, voire religieuses.
Au centre : le poil métaphysique, divin. Dans ce domaine, le rituel est au coeur des questions. La chevelure en constitue le saint objet, elle sert de pivot biographique lorsqu'il est question de son ablation pour un deuil ou de son oblation pour solliciter la protection divine lors de difficiles passages de la vie (puberté, mariage .).
Pour le dernier éclairage, pleins feux sur la beauté. Beauté de la chevelure, féminine et masculine, mais répugnance du poil! D'où l'importance d'une mise au point sur l'épilation, ses pratiques féminines et masculines, et ses rapports avec la sexualité étroitement liée au poil depuis le début du livre. Dans cette dernière partie, l'attention portée à ce phanère aide si ce n'est à comprendre au moins à interpréter les amours grecques.
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