Dans le village de Vendée où elle a grandi, Jeanne s'est toujours sentie différente. Un jour, elle comprend pourquoi : son passé n'est qu'un tissu de mensonges, l'homme qui l'a élevée n'est pas son véritable père. Alors, quelles sont ses origines ?
Elle découvre que sa mère, morte lors de l'accouchement, était une femme à l'esprit frondeur, maltraitée par son père et qui a trouvé une épaule compatissante auprès de Jean-Sébastien, le prêtre du village. Au fil du temps, leur amitié s'est transformée, jusqu'à franchir les limites de l'interdit.
Éclaboussé par un scandale, Jean-Sébastien a dû quitter la femme qu'il aimait et s'exiler à l'autre bout du monde. Une décision qui a enclenché la mécanique d'un drame et qui, des décennies plus tard, va bouleverser toute une famille...
Avis : CAPTIVANT
J’aime les romans régionaux, les secrets de famille, les histoires des campagnes, les anecdotes des terroirs ; ici, j’ai trouvé les terres de Vendée, les femmes fortes et terriblement marquées par le sort, le dépaysement de l’Afrique, la force de la résilience. C’est un roman riche dans lequel chaque Jeanne a un secret lourd à porter.
L’intérêt est lancé dès les premières pages alors que l’on comprend que Jeanne est seule et qu’elle est prête à accoucher. Mais quelle fut sa vie pour qu’elle se retrouve dans cette situation ? Nous la suivrons entre 1950 et 1986, à La Tranche-sur-Mer, contrée rude où les hommes et les bigotes font la loi. Jeanne a dû batailler pour se faire une place dans un pays où les petites-filles de sorcières sont regardées de travers. Le docteur Claude et Jean-Sébastien le prêtre la défendront autant qu’ils le pourront. Mais tout est-il possible ? Les interdits peuvent-ils être bravés sans souffrir et faire souffrir ? La nouvelle Jeanne, ayant perdu sa mère à la naissance, devra-t-elle payer pour tous ?
Qu’ai-je préféré ? Sûrement les secrets des « casses », ces îlots sablonneux dans les marais, mais aussi le travail du prêtre en terre africaine. Et les intrigues, les retournements de situations, les caractères volontaires des femmes courageuses qui ne lâchent rien.
L’écriture est tenue pour décrire l’abjection mais sauvage et imaginative pour parler de la nature. On ressent la romancière passionnée heureuse de faire découvrir les coins secrets de sa terre. La dimension sociale n’est pas oubliée, ni les dommages psychiques qu’une mère même bien intentionnée peut occasionner à ses enfants.
Le visuel de couverture et le titre sont particulièrement bien choisis et je vous conseille de vous laisser tenter par ce qu’ils vous proposent ; l’histoire ne vous décevra pas.
Je tiens à remercier Michelle Mazoué qui a aiguisé mon intérêt lors d’une interview au cours de laquelle le jeu des questions/réponses avait été enrichissant, et dont j’ai reçu le roman avec une dédicace personnalisée. Je sais que de nouveaux romans vont être publiés dans les prochains mois ; je serai au rendez-vous.
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