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Le roman de Solon

Couverture du livre « Le roman de Solon » de Martine Ruchat aux éditions Antipodes Suisse
Résumé:

En 1840, à Genève, lorsque Marie Solon dépose son enfant dans la boîte à Toutes-Âmes de l'Hôpital général, elle est soulagée. En allégeant sa propre vie, elle assure celle de son fils. Or, pouvait-elle se douter, comme celles et ceux qui liront ce roman, qu'elle entame doublement sa biographie ?... Voir plus

En 1840, à Genève, lorsque Marie Solon dépose son enfant dans la boîte à Toutes-Âmes de l'Hôpital général, elle est soulagée. En allégeant sa propre vie, elle assure celle de son fils. Or, pouvait-elle se douter, comme celles et ceux qui liront ce roman, qu'elle entame doublement sa biographie ? En chargeant les gens de bien de l'âme d'un insoumis et en leur offrant pour la première fois l'occasion d'écrire son nom : « Lundi 17 jours du mois d'août à trois heures avant midi est né à Genève, rue Beauregard No 66, Marc Solon, enfant naturel de sexe masculin, fils de Marie Solon domestique, âgée de 26 ans et sept mois, non mariée, exposée à Genève, domiciliée à Gy, Commune de Jussy en ce canton ».Sa biographie aurait pu s'arrêter là et Solon rester un inconnu comme tant de pauvres fichés, et classés, dans les archives communales et cantonales. Or, il n'en a pas été ainsi. Solon a su en intéresser plus d'un et plus d'une, par sa vie d'enfant placé et de simple voleur, mobilisant les institutions genevoises d'assistance et de justice, et les plumitifs qui se succèderont au cours du temps pour écrire sa biographie. Parfois on se tait et n'écrit pas, et un jour on est lu et entendu. Enfin.Le Roman de Solon est un ouvrage qui se lit aussi bien comme le récit historique et biographique d'un voleur au XIXe siècle à Genève que comme la démonstration d'une carrière de délinquance, sa construction et ses interactions avec d'autres individus de la société genevoise. Un des intérêts principaux de ce livre est de donner la parole, grâce à l'étude historique sur des sources de premières mains, à un voleur de cette époque. Le roman qui donne forme à l'écriture est une façon de le mettre en scène et d'amener une réflexion sur la responsabilité sociale du « devenir délinquant » et sur la manière d'écrire l'histoire.

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