"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Deauville, ses belles demeures, sa plage aux parasols multicolores, tel un fragment de paradis.
Et soudain, sur le sable blond d'un matin calme, un cadavre atrocement mutilé.
Règlement de compte, trafic humain ?
Fraîchement promue capitaine et mutée sur la côte normande, Hadija Mounier va devoir prendre en charge cette affaire sensible.
Secondée par un jeune OPJ au tempérament atypique, elle va être confrontée aux profiteurs sans scrupules mais également aux bonnes âmes locales. Une plongée éprouvante au sein de la noirceur humaine qui fera remonter à la surface des épisodes enfouis de son propre passé...
« Elle allait vers lui, là-bas en Normandie,
Il descendait dans le Forez, le Forez,
ils se sont croisés le long du che-e-min... ».
Comme le laissait penser la fin de son roman précédent, « Le prix du silence », Jean-Michel Leboulanger a fait jouer ses personnages aux chaises musicales. Hadija Mounier a pris la place d'Alan Ortiz à Deauville, alors qu'Alan se retrouve à Saint-Étienne dans l'ancien service de la jeune femme.
Ils ont malgré tout prévu de se retrouver pour de petits séjours câlins, afin d'entretenir l'idylle née dans l'opus ci-dessus cité.
L'intrigue policière se concentre principalement en Normandie où Hadija se trouve confrontée à un crime sordide, des morceaux d'un corps ayant échoué sur une plage.
L'enquête l'amène à s'intéresser aux groupes de migrants qui cherchent à rejoindre l'Angleterre, aux associations humanitaires qui leur viennent en aide ainsi qu'à des groupuscules extrémistes qui s'en prennent à eux violemment.
Même si dans « Le prix du silence » les deux policiers avaient eu droit à leur lot de morts violentes, il y a dans « Le rêve d'Habib » une noirceur supplémentaire. En alternance avec les chapitres décrivant les investigations que mènent le capitaine Mounier et ses hommes, d'autres nous propulsent en Syrie où Daech fait régner la terreur sur un site archéologique.
Et il ne faut pas espérer un peu de douceur dans la relation entre Hadija et Alan, la jeune femme faisant preuve d' une jalousie fortement avivée par l'éloignement.
Malgré l'ambiance un peu pesante, l'intrigue est savamment construite par Jean-Michel Leboulanger dont le talent de scénariste s'exprime à nouveau de façon éclatante, bien servie par une aisance de dialoguiste indéniable.
J'avoue avoir été quelque peu décontenancé par les sautes d'humeur d'Hadija pour qui je ressentais une empathie particulière. Mais la délicate collaboration qu'elle arrive à mettre en place avec un jeune collègue au comportement atypique – lire le roman pour comprendre –, m'a particulièrement touché.
Jean-Michel Leboulanger propose à nouveau une excellente histoire qui, de par les contextes évoqués, embarque le lecteur bien au-delà du simple polar.
Un très bon roman de cet auteur qui m'avait déjà enthousiasmé avec son ouvrage précédent.
J'en recommande chaudement la lecture pour découvrir le rêve d'Habib.
Et le troisième de cette série, « L'argent du diable », se trouve dans toutes les bonnes librairies, pour faire durer le plaisir.
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