La mort est le dénominateur commun des deux oeuvres de Hartmut Lange qui composent ce volume _ une mort décor, une mort mise en scène, une mort acteur. Dans le Récital, une grande dame reçoit, à Berlin, des artistes, des intellectuels, tous gens de goût, pour la plupart juifs, qui sont morts, victimes des nazis, pendant la Seconde Guerre mondiale. L'un d'eux, le jeune pianiste Lewanski, assassiné au moment même où il allait atteindre la maturité exigée par les sonates de Beethoven, essaie désespérément de rattraper dans la mort le " vol " dont il a été victime.
Les cinq nouvelles réunies sous le titre de la Sonate Waldstein évoquent la situation tragique de ces êtres auxquels la conscience a valu un destin funeste: l'éclosion de la folie chez Nietzsche; l'angoisse insupportable de Magda Goebbels qui, dans le bunker de Hitler, ressuscite Liszt, espérant contre tout espoir que son art empêchera Goebbels de tuer leurs enfants; la nuit passée dans une auberge de campagne par Kleist et son amie, Henriette Vogel, avant leur énigmatique suicide, etc.
Une prose somptueuse habille cette nouvelle danse des morts: Hartmut Lange est à juste titre considéré par la critique allemande comme l'un des premiers stylistes de sa génération.
Hartmut Lange est né à Berlin-Spandau en 1937. Après des études de dramaturgie à l'Ecole supérieure de Cinéma de Babelsberg, il s'installe à Berlin-Ouest, où il collabore à diverses mises en scènes. Il est l'auteur d'un roman très critique sur la R.D.A. (Die Selbstverbrennung), d'essais, de nouvelles et de pièces de théâtre.
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