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La nation américaine est la plus puissante des nations qui se partagent le monde. Elle se considère aussi comme la plus développée, la plus moderne et montre le chemin. De toutes les nations " développées ", elle est paradoxalement la plus religieuse de toutes. Cette nation est protestante. Les premiers immigrants ont traversé l'océan pour défendre leur version du christianisme, au risque des naufrages, de la famine et des Indiens. Ils se sont exposés au martyre pour défendre des points de doctrine qui nous paraissent vains, obsolètes, sans intérêt. Nous comprenons les conquistadores qui ont risqué pareillement leur vie, parce que le désir de s'enrichir, l'Auri sacra fames est de partout et de toujours. Mais que les premiers émigrants, ceux du Mayflower, ont couru ces risques parce qu'ils ne supportaient pas, par exemple, que les prélats anglicans portassent des vêtements liturgiques, en somme pour un souci de pureté, nous l'enregistrons comme un fait, mais il nous est devenu incompréhensible.Il existe d'excellents travaux en français sur l'histoire religieuse des États-Unis. Je me suis servi d'eux abondamment. Ce n'est que récemment qu'ils atteignent un certain public.
Comme le réveil des religions est patent depuis un demi-siècle, et s'impose à nous, éberlués, sous des formes brutales, déformées et ignorantes de leur tradition, nous avons intérêt à les connaître mieux. Rien que pour cela le présent essai, si sommaire soit-il, peut rendre service.
Les pèlerins du Mayflower apportaient avec eux une religion toute faite. C'est la raison de la stabilité religieuse. Les Américains n'ont pas eu besoin de fabriquer une nouvelle théologie : Elle était déjà toute constituée. C'est pourquoi, si on veut la comprendre, il faut repasser l'Océan et remonter très en arrière. Elle est un héritage direct de l'Angleterre. La tumultueuse histoire du puritanisme nous oblige donc à nous faire une idée de la Réforme dans ce royaume. Et pour cela, repasser encore la mer en direction du continent européen. Une personnalité prodigieuse, Luther, avait opéré la rupture théologique avec l'Église de Rome que rien ni personne ne put réparer. Calvin assura la pérennité du mouvement en proposant une Église alternative, merveilleusement organisée, souple et solide, adaptée à tous les types de société et de régime politique. On peut être calviniste sous un patriciat urbain (le milieu d'origine, le plus favorable), sous une monarchie, sous une république aristocratique ou marchande, sous une démocratie. Les rapports entre ce type d'Église et l'État s'accordent facilement, le magistrat et le pasteur gardant leur indépendance, leur autorité respective, dans un rapport "symphonique" entre l'un et l'autre. En Amérique, il y a une prédisposition, et une affinité entre démocratie et calvinisme, quoique sans relation causale dans un sens ni dans l'autre.
Alain Besançon
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