"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Mathilde Berger est relieuse à Montlaudun, une petite ville de Dordogne à environ 2h de Bordeaux. Son travail consiste à restaurer les vieux livres mais aussi à (re)faire de belles reliures.
Un soir d'automne, une femme du nom de Astride Malinger se présente à son atelier. Elle est relieuse doreuse et son atelier est à Royssac. Elle lui propose de travailler à ses côtés à la restauration d'un exemplaire du Premier Folio de Shakespeare. Mathilde accepte ce travail et s'engage à ne pas en parler. Elle va découvrir que Astride Malinger a acquis en même que le Premier Folio, un petit portefeuille rouge contenant des feuillets manuscrits.
Cette collaboration n'est pas aisée pour Mathilde qui n'accroche pas avec Astride Malinger, femme de caractère, mystérieuse, captivante mais avec un aura malveillant. Elle ira tout de même au bout du travail demandé et quand le jour arrive enfin, elle est soulagée de rentrer chez elle et de retrouver son atelier.
Mais ce retour va être le début de grandes émotions pour Mathilde qui suite à ce travail va faire des recherches sur l'histoire de Shakespeare. Recherches qui vont la confronter à Astride Malinger mais aussi lui ouvrir des horizons auxquels elle ne s'attendait pas.
Outre le fait que ce roman parle de vieux livres, j'ai aimé l'atmosphère, les odeurs, les textures qu'il dégage et je me vois bien arpenter les rues de ces villages de Dordogne mais aussi m'arrêter chez un artisan relieur pour découvrir le beauté de ce métier et l'amour des livres qui en découle mais aussi qui nous informe sur la richesse de ce métier qui donne toute sa valeur aux livres.
J'ai aussi aimé la relation entre artisan et notamment celle avec le boulanger qui a flatté mes narines avec son bon pain.
Seul bémol si l'intrigue tient relativement bien la route, on s'attend à des rebondissements, des entourloupes qui ne viennent pas sauf peut-être sur la toute fin. On comprend vite que ce sont les émotions de Mathilde, émotions en dents de scie, qui font le rythme du livre.
C'est un livre qui mérite d'être découvert et que je conseille.
https://quandsylit.over-blog.com/2021/11/le-portefeuille-rouge-anne-delaflotte-mehdevi.html
Après « La relieuse du gué », Anne Delaflotte Mehdevi, nous offre une suite toujours située dans le domaine de la reliure, « Le portefeuille rouge ». Un domaine que l’auteure connait,
avec son jargon technique : garde de couleur, tranchefile, garde de blanche. Un domaine qui allie le toucher, l’odeur et la vue.
Mathilde Berger, relieuse dans une petite ville de Dordogne, exprime son art dans la tranquillité, entourée de ses amis commerçants. Quand une femme survient dans son local et sort d’un coffret des feuillets cousus entre eux, mais nu. Cette femme Astrid Malinger, hautaine, est aussi relieuse et vient lui demander son aide afin de s’occuper de la restauration du papier des feuillets. Elle-même s’occupera de la reliure. Mais attention, il ne s’agit pas d’un livre ordinaire, mais d’un « trésor » : le Premier Folio de Shakespeare de 1623, rien de moins !
Astrid a acquis ces feuillets rares, ainsi qu’un portefeuille rouge contenant lui aussi des feuilles de papier ; mais n’attache d’importance qu’au Premier folio et délaissera le portefeuille rouge au profit de Mathilde en paiement de sa prestation. Mais quelle est la plus importante de ces acquisitions ? Quelle est celle qui déchaînera la convoitise des bibliophiles, des musées privés ou nationaux ? Un quiproquo entre ces deux relieuses, va naître, va empirer, pour faire attiser la peur et une haine qui ne verra la fin que par la victoire de l’une d’entre-elle…
Une intrigue, dans un monde feutré d’esthète, de convenances et de silence ; une lecture aisée, qui trouvera un épilogue surprenant. Mais un moment bien agréable, saupoudré des dialogues des gens du village, du frémissement du cours d’eau et de l’odeur des différents cuirs de la relieuse.
Je laisse le dernier mot de l’art de la reliure à cette grande dame : « je ne pouvais qu’admirer ce beau travail d’artisan où se reconnaissait le goût de la perfection... »
Jacqueline de Romilly.
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