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Le pire, c'est la neige

Couverture du livre « Le pire, c'est la neige » de Jacqueline Demornex aux éditions Sabine Wespieser
Résumé:

Relisant, après la mort d'André Pieyre de Mandiargues en 1991, les nombreuses lettres du poète depuis leur rencontre, au début des années soixante, alors qu'elle s'apprêtait à lui consacrer son diplôme de fin d'études, Jacqueline Demornex décide de revenir sur la fascination littéraire et... Voir plus

Relisant, après la mort d'André Pieyre de Mandiargues en 1991, les nombreuses lettres du poète depuis leur rencontre, au début des années soixante, alors qu'elle s'apprêtait à lui consacrer son diplôme de fin d'études, Jacqueline Demornex décide de revenir sur la fascination littéraire et amoureuse que lui inspira l'écrivain dont l'année 2009 marque le centenaire.
Le Pire, c'est la neige - le début d'un poème de Mandiargues - est une longue invocation : comment un homme, fût-il une grande figure du monde des lettres, peut-il jouir d'un tel ascendant sur une jeune femme qui par ailleurs s'épanouissait en toute liberté ? Jacqueline Demornex mène en effet, dans l'effervescence des combats politiques et féministes, une vie diurne d'une grande indépendance. Mais la vie rêvée occupe une large place dans l'existence de cet être fantasque : depuis qu'un ami libraire lui a dit " Nadja, c'est toi ", elle s'identifie à la figure emblématique du surréalisme, la laissant guider ses pas. qui tout naturellement la ramènent vers son amant poète.
À vrai dire, l'écriture est au centre de ce récit : celle de Mandiargues bien sûr, son univers baroque, luxuriant et insolite, mais aussi les vaines tentatives de l'auteur. Sa passion pour le poète l'empêche d'inventer ses propres fictions : il occupe toute la place et ne voit en elle qu'une muse et une amie fidèle.
Loin d'être dupe, Jacqueline Demornex livre ici un récit ironique et subtil dont la conclusion sonne comme une libération : " Et toi, dois-je te remercier ? Oui, pour ta fidélité : aucun homme ne m'a suivie comme tu l'as fait, pendant vingt-cinq ans. Mais tu ne m'as pas aidée à sortir du labyrinthe où mon amour pour toi m'avait jetée. [.] Tu m'avais rêvée, je t'ai rêvé, c'est ce qui se passe quand on aime. Pas de quoi dire merci. Nous sommes quittes. "

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