" Ma mère chantait, jouait du piano, veillait au bonheur de chacun. Mon père était connu, ma soeur une musicienne prodige, mon frère Hervé un matheux magnifiquement distrait. J'étais moi-même un cancre persévérant, ami des poètes maudits. Un piano sinon deux roucoulaient dans la maison. C'est beau les images d'Épinal, ça fait échec au destin..." Ce livre retrace la relation houleuse que j'ai toujours eue avec mon père, l'homme que j'ai le plus aimé, admiré, craint, et qui voulait me faire plier sous sa loi. Il raconte aussi le déclin familial des Queffélec, des gens contradictoires, aussi modestes que prétentieux, aussi discrets qu'arrogants. "Ce récit autobiographique s'achève avec la mort de sa mère, en 1969. " Elle a disparu si furtivement que je me demande encore aujourd'hui quand elle va rentrer. Avec le recul, écrit Yann Queffélec, je me pose une question. Ma mère a-t-elle jamais été heureuse avec nous, si exigeants ? Avec ce livre, je vais à sa rencontre, je la rejoins... "
Témoignage prégnant d’un fils sur la disparition de sa mère et sur sa relation à ses parents. L’admiration pour une femme généreuse et la crainte d’un homme admirable et peu aimant sont les fils conducteurs de ce témoignage intime ou l’égoïsme d’un petit garçon côtoie la générosité d’une mère trop tôt disparue. La question en suspens qui taraude encore l’auteur est de savoir si cette femme a été heureuse ? Etre mère a-t-il été le seul bonheur de celle qui a aimé sans compter ? Il y a dans l’écriture une souffrance d’enfant qui n’entre pas dans le moule familial protégé par une mère qui est en empathie avec ce fils singulier.
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