Découvrez la première sélection : 30 titres parmi les romans français de la rentrée littéraire de janvier
Omar Youssef Souleimane dit ici adieu à son enfance, celle d'un petit Syrien élevé dans une famille salafiste « normale », c'est-à-dire, comme la plupart des garçons autour de lui, en petit terroriste. Adieu à la Syrie gangrenée par l'état tyran. Adieu à la langue arabe par la mise au monde d'une écriture littéraire française. Adieu à l'Orient par la description minutieuse - comme pour ne rien oublier- des événements qui l'ont conduit à adopter puis à rejeter son éducation, à devenir dissident, sur le long chemin des réfugiés vers la France. Ce monde-là qu'il dépeint n'est pas occidentalisé, il est pétri d'Islam, de sensibilité et d'humour. C'est le livre d'un voyage : entre deux pays, deux civilisations, deux langues. Le livre d'un Français.
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ce récit mérite vraiment le détour malgré quelques remarques.
Dans une première partie, Omar Youssef Souleimane évoque sa fuite de la Syrie pour venir en France. Son espoir est de revenir dans son pays après la chute de Bachar el-Assad… qui ne vient toujours pas… Cette première partie sert de préambule à un récit en trois autres parties où Omar évoque son enfance et surtout son adolescence. Il réside en Arabie Saoudite où ses parents sont des expatriés. Il vit avec ses frères dans un monde où le salafisme règne en maître que ce soit à la maison ou à l’école coranique où il est inscrit.
À travers son récit, Omar explique les mécanismes du conditionnement mais aussi son cheminement intellectuel sur l’Islam. Il passe ainsi d’une volonté de faire le djihad à une critique très sévère de la religion mais surtout de ceux qui s’en réclament en experts. La violence est bien évidemment aussi le cœur du sujet : violence entre les peuples (Omar est rejeté par ses camarades de classe car il est syrien), violence contre les femmes, le conflit israélo-palestinien, la haine des Américains, la légitimation de la violence d’Al-Qaïda…
Un récit simple, plutôt bien écrit mais très court. Il n’explique pas le passage de l’adolescence à l’âge adulte où il fuit la Syrie ni sa vie en France en tant que réfugié. J’ai donc eu un sentiment d’inachevé mais c’est peut-être aussi parce que malheureusement l’histoire est loin d’être finie…
Je recommande absolument: ce jeune auteur prometteur nous raconte son adolescence en Arabie Saoudite dans sa famille salafiste originaire de Syrie. On suit le rapport et l'évolution de cet adolescent face à son éducation religieuse: c'est vif et sincère . Bel exploit de ce jeune écrivain/ journaliste et poète qui réfugié en France en 2014 n'avait dans son vocabulaire français que 6 mots: "bonjour", au revoir", merci, "pardon" et surtout "liberté"!
La veille de Noël, les services secrets sont venus chez lui, ils ont fouillé toutes les chambres. Il a compris que la Syrie était pour lui une terre morte. Marcher en file indienne, pendant des heures, à la suite du passeur, jusqu'à la frontière avec la Jordanie, bienvenue , vous êtes des réfugiés ! Quand le régime de Bachar- al- Assad sera renversé, c'est sûr, il reviendra chez lui. Arrivé à paris, il apprend la langue en écoutant Brel et Piaf, il se familiarise avec la vie quotidienne des Français, en regardant "Plus belle la vie".
L'auteur nous surprend, ce qui semblait être le récit d'un homme déraciné forcé à l'exil, se transforme en une réflexion sur l'islam. À travers ses souvenirs d'enfance et d'adolescence, Omar Youssef Souleimane nous fait part de ses interrogations. En Arabie Saoudite, où ses parents salafistes se sont expatriés pour trouver du travail, après les attentats du 11 septembre, voyant l'admiration de ses parents pour d'Oussama Ben Laden , il rêve de devenir un petit terroriste, mais Omar est un enfant travaillé par de mauvaises pensées, qui en vient à douter de l'existence du paradis et de l'enfer, qui ne ressent pas la présence d'Allah dans sa famille. Il ne souhaite pas coucher avec soixante-douze vierges au paradis, mais rêve d'aller en enfer rejoindre Platon, Einstein ,Aragon et Marilyn Monroe, jusqu'à devenir un apostat.
Les chapitres très courts et l'écriture qui parfois se teinte d'humour donnent un ton léger à ce récit qui aborde pourtant des sujets graves et importants sur fond de liberté, toutes les libertés y compris celle de critiquer la religion. Dommage que le livre soit aussi court, en tant que lecteur j'ai eu l'impression de ne pas avoir cheminé jusqu'au bout de la pensée de l'auteur. D'autant plus que de nombreuses pages sont consacrées à une description étape par étape du pèlerinage à La Mecque.
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