Découvertes, confirmations, surprises : faites le plein d'idées de lecture !
En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s'éprend d'Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l'armée française. Après la Libération, le couple s'installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu'Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu'elle inspire en tant qu'étrangère et du manque d'argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ? Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d'une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l'indépendance de l'ancien protectorat. Tous les personnages de ce roman vivent dans «le pays des autres» : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation. Après deux romans au style clinique et acéré, Leïla Slimani, dans cette grande fresque, fait revivre une époque et ses acteurs avec humanité, justesse, et un sens très subtil de la narration.
Découvertes, confirmations, surprises : faites le plein d'idées de lecture !
Qu’espérait la jeune Mathilde en débarquant au Maroc en cette année 1947 ? Une vie de princesse des mille et une nuits ?
Les rêves de la solide alsacienne vont se confronter à la réalité de son nouveau pays et aux projets de son mari. Rencontré à la Libération, paré du prestige du combattant, terriblement exotique, Amine, au Maroc, est un autre homme. Moins attentionné, peu présent, parfois violent et tiraillé entre son amour pour sa femme française et les traditions marocaines.
A Meknès, les conditions de vie sont rudes. La maison est une cahute, l’exploitation agricole n’est qu’une terre aride et rocailleuse. Amine met toutes ses forces à faire prospérer la ferme, Mathilde rêve de jolies toilettes et de liberté. Leur couple est mis à mal mais deux enfants naissent. Des métis, ni français, ni marocains. Et, alors que le pays réclame son indépendance dans les cris et les flammes, Amine et Mathilde peinent à trouver un équilibre et s’interrogent sur leur avenir et celui du Maroc.
Inspirée par l’histoire de ses grands-parents, Leïla Slimani nous livre le premier tome d’une superbe fresque historique et familiale. Ce pays des autres, c’est celui que découvre Mathilde, jeune, fantasque, rebelle en arrivant au Maroc. Et les autres ce sont les colons français, ceux-là même qui la toisent, elle qui a eu l’idée incongrue d’épouser un indigène. Ce sont aussi les Marocains qui ne veulent plus des colons sur leur terre. Et, ce sont aussi les hommes parmi lesquels il est difficile de se faire une place honorable, prompts qu’ils sont à étouffer toute idée de liberté chez les femmes.
Et pourtant, ce sont bien les femmes qui illuminent ce roman. Mathilde qui trace son chemin entre amertume, déceptions et désirs. Sa belle-sœur Selma, trop belle, trop sensuelle, pour ce monde où la femme doit se cacher, se faire discrète, pour ne pas attiser le désir masculin. Sa fille Aïcha, timide, sauvage, qui va se révéler la plus douée des élèves, toutes blanches, qui fréquentent l’école catholique.
Plus ténébreux, les hommes se débattent dans leurs contradictions, leur sens de l’honneur, le respect des traditions.
Le roman est un équilibre subtil qui dévoile les caractères des uns et des autres sans sombrer dans les clichés. On y croise des personnages détestables, dérangeants mais aussi des gens bien, des gens bons, comme ce gynécologue, juif hongrois, toujours jovial malgré les épreuves traversées et sa jeune épouse française, sensible et fragile sous ses dehors de fille de joie.
C’est là tout le talent de l’autrice qui a réussi à décrire, un monde, une époque, un pays, des personnages contrastés, nuancés, ambigus. L’intime se mêle à une Histoire qui s’emballe, les Marocains brimés, déconsidérés, infantilisés, maltraités étant de plus en plus nombreux à revendiquer l’indépendance.
Quel avenir pour ce couple mixte, ces enfants métissés dans un pays où il va falloir choisir son camp ?
On a hâte de retourner à Meknès pour connaître la suite des heurs et malheurs de ces personnages et de ce ‘’pays des autres’’.
Très bon livre
C'est l'histoire d'un coup de foudre entre une jeune alsacienne et un soldat marocain qui combat pour la France pendant la seconde guerre.
Ils vont se marier et elle va le rejoindre au Maroc.
L'amour va t'il résister ?
C'est un livre sombre ; éprise de liberté et malgré l'arrivée de la contemplative Aïcha et de l'adoré Selim, Mathilde va se sentir corsetée.
Elle déprime, le changement est difficile et elle ne trouve pas sa place.
Il est bien sûr questions de déracinement, de difficulté à se comprendre mais aussi de la place des femmes, de colonisation, de révolte, de tradition, de pauvreté et d'isolement.
Les conséquences sur les enfants sont dépeintes subtilement.
Les personnages ont chacun leurs failles, leurs courages et leurs contradictions.
La plume est élégante et empreinte de nostalgie.
Un joli roman.
Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, Mathilde, toute jeune alsacienne, atterrit avec son mari tout frais à Meknès. Lui est marocain et a combattu avec les francais. Il veut maintenant cultiver son domaine agricole, à la terre difficile à travailler.
Le choc des cultures, des climats, des traditions est intense. La ferme est isolée, Mathilde se retrouve rapidement mère, le climat politique se tend de plus en plus autour de la volonté d'indépendance. La place des femmes est toujours subordonnée aux hommes et peu enviable.
Une plongée dans un pays et une époque, dans une famille mixte...
Passionnant !
Mathilde, jeune alsacienne, part à la fin de la seconde guerre mondiale pour le Maroc. La terre natale de son mari, Amine, rencontré lors du conflit.
Elle, la jeune femme pleine de désirs, va découvrir une vie bien différente de celle qu'elle espérait. Elle sera confrontée à une nouvelle culture, au poids des traditions, au racisme et à la colonisation.
Découvrir que son mariage ne sera pas aussi merveilleux qu'elle l'espérait. Car Amine travaille comme un acharné pour faire fructifier sa ferme.
Qu'elle ne doit pas se plaindre, qu'elle doit supporter et endurer. Même les coups, la pauvreté et le désoeuvrement.
Que ses enfants seront comme elle, tiraillés entre deux mondes et deux traditions. Mais les bouleversements politiques vont aussi impacter la vie de cette famille.
Ce roman, le premier d'une trilogie, est ma première incursion dans l'univers de Leila Slimani. Et ce fut une incursion réussie.
L'autrice dresse une belle galerie de personnages. Le couple Mathilde-Amine est loin des clichés des romances. Il y a de l'amour entre eux mais celui-ci ne suffit pas à combler le fossé de leurs différences. Une histoire en clair-obscur, irradiante de réalisme.
Les conflits de génération, les velléités d'indépendance qu'elles soient individuelles ou collectives, sans oublier le contexte politique, tout est raconté sans manichéisme.
Ce qui, à mon sens, fait de ce roman une belle réussite. Le tout servi par une très belle plume.
Beaucoup de souvenirs pour ce premier tome d’une trilogie. Celui-ci couvre la période de 1944 à 1955, de l’Alsace à Meknès (Maroc) ; d’une jeune fille alsacienne Mathilde et d’un spahi marocain, Amine, qui combat pour la France.
La rencontre de deux êtres qui vont s’aimer, se déchirer par moments, se découvrir dans des univers différents. La plume de Leïla Slimani fait merveille pour observer, décortiquer les traits psychologiques des principaux protagonistes de ce roman. Elle sait de quoi elle parle et nous révèle des anecdotes pleines de sensibilités. Mais surtout des sujets éminemment cruciaux, tels que ; le colonialisme, le raciste, la place de la femme dans un monde musulman.
Le croisement de deux mondes aux antipodes, la découverte pour chacun du pays de l’autre. Pour Mathilde, l’envie irrépressible de vivre, de sortir de son confinement dû à la guerre, bref de vivre, elle est jeune ! Une destination onirique que cette contrée lointaine, de connaître bien sûr, le raffinement d’une autre vie. Et avec l’insouciance de l’âge, elle n’en mesure pas les conséquences. Quitter une vie de bourgeoise en Alsace pour une vie romanesque. Juste envie de vivre !
Mais l’inconnu comporte des contraintes, son abnégation sera un leitmotiv dorénavant, les mœurs, les codes sociaux ne sont plus les mêmes ! Pour Amine, travailleur infatigable, et devant la réprobation de ses coreligionnaires, il veut gagner sa dignité, sa liberté d’être. Un couple mixte qui à cette époque fleur bon l’hérésie. De retour dans son pays, il ressent le besoin de revenir à sa culture, d’aimer son dieu, sa langue et sa terre.
Une vie dans une période conflictuelle entre les colons français et les « indigènes » ; une vie subie et ressentie comme une humiliation par les habitants, qui n’auront de cesse de bouter hors Maroc ces « envahisseurs ». Cependant l’auteure, n’entend pas être manichéenne, et certains de ses personnages acceptent de s’intégrer.
Un regard porté avec douceur et intelligence sur la difficulté d’admettre l’altérité. Un espoir
vain ? Non, une douce sensibilité d’écriture qui ne peut que réjouir nos cœurs. Le renoncement à la haine appelle la liberté. Et ainsi « Le pays des autres » me semble devenir : Le pays du partage.
Mathilde a vingt ans, elle est alsacienne. Amir en a huit de plus, il est marocain. Ils se sont rencontrés en 1944, alors qu’Amir était soldat de l’armée française et se sont mariés en 1945.
Installée à Meknès en 1947, Mathilde a vite déchanté. Amir n’a plus rien du bel et si séduisant « amoureux » rencontré en Alsace … Alors, par orgueil, elle va mentir, dans chaque lettre envoyée à sa soeur Irène et à son père, Georges … Pour la jeune femme qui élève péniblement sa fille Aïcha (puis son fils Selim, quelques années plus tard) et qui s’ennuie terriblement, la déception et l’amertume sont profondes …
Cet homme – qu’elle aimait tant – la néglige un peu plus chaque jour (et a parfois la main leste, mais c’est coutumier dans ce pays, où les épouses doivent se montrer soumises, pour ne pas faire « mourir de honte » leurs hommes …)
Alors voilà : le début de ma lecture s’annonçait particulièrement prometteur, mais – hélas – le ton bien trop narratif (à mon goût) et sans « supplément d’âme » m’a très vite ennuyé … C’est clair, il manquait quelque chose … Un « petit rien » qui m’empêchait de ressentir une véritable empathie envers les personnages (principalement les frères et soeurs d’Amine …) Un peu comme si Leïla Slimani – elle-même – n’était pas convaincue par son propre récit …
Un « flop » donc, pour moi (qui suis tout de même allée jusqu’au bout du premier opus …) tout en sachant que le second volet ne me tenterait finalement pas … Je n’ai pas réussi à retrouver la magie de l’écriture de « Chanson douce » … Dommage !
Je n’avais encore rien lu de Leïla Slimani. J’ai beaucoup apprécié son écriture, sa façon d’entraîner le lecteur dans l’histoire de Mathilde, jeune Alsacienne, venue rejoindre celui qu’elle a connu en 1944 à Mulhouse et qu’elle a épousé : Amine Belhaj, Marocain combattant dans l’armée française.
Son installation en 1945 dans la campagne environnante de Meknès n’aura rien d’un conte des 1001 Nuits. La jeune femme sera dès le début confrontée aux différences de culture, aux difficultés inhérentes à l’exploitation de la ferme créée par son mari (les meilleures terres ayant toujours été réservées aux colons), au peu de considération accordée aux femmes.
Pourtant Mathilde fera face à tout avec courage, veillant sur ses deux jeunes enfants parfois avec rudesse mais toujours avec amour.
Au-delà d’une histoire familiale, Leïla Slimani nous fait découvrir les dix années qui ont précédé l’indépendance du Maroc et les évènements qui y ont mené.
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