"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Premier livre de Maxime de Lisle et Bach Maï, Le Passage intérieur est un témoignage émouvant, une réflexion sur ce qu'est être Humain au milieu d'une nature si puissante et sauvage. C'est aussi un guide pratique pour ceux qui souhaitent se lancer dans une telle aventure. Le récit d'un moment essentiel, la prise de conscience de l'extrême fragilité de notre planète bleue.
Le voyage intérieur ou comment trois potes se retrouvent embarqués sur des kayaks pour rejoindre le bout du monde, tout ça pour aller rendre une petite visite aux baleines.
Ils l’ont rêvé, ce voyage lointain dans les contrées sauvages du Passage intérieur qui va de Ketchikan à Petersburg, et ils l’ont réalisé.
La BD, comme un carnet de voyage, nous livre les préparatifs, les péripéties et les émerveillements d’un voyage au plus près de la nature.
Il y a la peur de tomber nez à nez avec l’ours, prédateur incontesté de ce territoire mais il y a aussi la découverte d’un pays sauvage habité par des autochtones isolés, ce qui les rend accueillants et curieux envers l’étranger.
L’émerveillement des apprentis baroudeurs est tangible :
« Les jours succèdent aux jours, jamais monotones. La mer forme un spectacle toujours identique et pourtant jamais semblable à lui-même. »
Les planches pleine page sont superbes, on ne se lasse pas d’admirer paysages et animaux.
J’ai aimé la dimension écologique, et les alertes sur le réchauffement climatique. Quelques pages, plus techniques, nous renseignent, comme la page 61, consacrée à la fonte des glaciers : « 100 fois plus rapide que prévu ». De quoi s’alarmer pour l’avenir de notre planète.
Bien sûr, on peut regretter les citations trop nombreuses, ou certains détails techniques dont on se serait passé, mais c’est une première BD et, dans l’ensemble, ce récit authentique et sincère donne envie au lecteur de découvrir un monde sauvage et protégé avant qu’il ne disparaisse complètement, (ou qu’il soit sauvé in extremis ?)
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
C’est la deuxième BD d’aventures vécues que je lis et chronique ici en quelques jours et je vous avoue que c’est un réel plaisir. Parce qu’une fois encore (après le splendide Damien) celle-ci est une très belle réussite.
D’abord, il faut dire que c’est très beau. Les 80 pages d’aquarelles de Bach Maï sont magnifiques et nous transportent d’un regard à l’autre bout du monde, en Alaska, par tous les temps, le long de ce Passage intérieur si captivant. Qu’il s’agisse des personnages, des animaux, des panoramas ou bien tout simplement des ambiances météorologiques, ses cases sont un régal pour nos yeux.
Tout ceci ne fait que conforter mon idée qu’une BD de voyage, c’est quand même plus sympa quand c’est bien dessiné… J’ouvre ici cette petite parenthèse au sujet de nombreuses BD ‘carnets de voyages‘ dessinées par des dessinateurs disons moins virtuoses qu’un Bach Mai ou un Vincent, certes souvent bien racontées, avec de l’humour et un contenu globalement intéressant, mais où les limites techniques et graphiques de l’auteur empêchent de transmettre la beauté des endroits visités, que ce soient des villes ou des paysages naturels plus ou moins grandioses… Cela m’avait d’ailleurs particulièrement choqué sur le titre Americana.
Et puis c’est bien raconté. Le rythme, surtout, du récit, ni trop rapide, ni trop lent, agrémenté de précisions techniques, de conseils et de cartes, permet une très bonne immersion dans cette aventure où l’on préfère théoriquement ne pas s’immerger, justement… Accessoirement, c’est un livre utile puisque les auteurs en profitent pour nous rappeler à quel point notre planète est fragile et à quel point elle a besoin d’être préservée. D’ailleurs, la direction professionnelle (ou plutôt de « vie ») prise par Maxime de Lisle à l’issue de cette aventure est très parlante… Cela reste un bel exemple… à suivre, peut-être, mais pas forcément en kayak…
En tout cas, c’est une lecture très agréable pour ceux qui chercheront un peu de dépaysement rafraichissant cet été pendant les probables vagues de chaleur…
Plus qu'une bd d'aventure, le passage intérieur est un véritable livre de voyage. Très documenté, il séduira le grand public, celui qui désire franchir le pas et qui cherche des infos, celui qui veut replonger dans des souvenirs de vacances, ou celui qui est tout simplement attiré par la découverte de cette faune et flore préservée et merveilleusement mis en image ici.
D'ailleurs le style aquarelle très réaliste est un très bon choix. On arrive à ressentir le froid, le chaud, l'humidité à travers chaque page.
Pour ce qui est de la narration, on est sur un "into the wild" like. C'est poétique, métaphorique, philosophique, sans jamais être prétentieux ni pompeux. On avance dans l'aventure au rythme de citations plus ou moins alarmantes sur la situation actuelle.
En plein dans l'actu, avec cette terre qui sèche et qui flambe, ce livre peut aussi nous montrer que tout n'est (peut être) pas encore foutu. Le pôle nord fond à vu d'œil, les glaciers s'effondrent, mais l'auteur reste optimiste sur l'avenir, si chacun tente d'agir.
Un vrai coup de ❤️ qui m'a surtout donné envie de retourner au Canada revoir les baleines croisées il y a plus de 10 ans, déjà.
Je suis plutôt partagé à la suite de cette lecture.
Autant, je comprends cette aventure de vie, ce lâcher prise sur le quotidien répétitif et les contraintes qu'on connaît tous et j'applaudis des deux mains cette initiative de retraite en kayak au bout du monde.
Autant, j'ai trouvé le récit plutôt froid (certes c'est en Alaska), malgré les efforts pour nous faire partager leur trajet.
Peut-être parce que je me dis qu'ils ont parfois dû en chier et qu'un album de 70 pages ne peut pas retranscrire suffisamment les longueurs, les craintes, les enguelades, les pertes d'énergie voire de motivation et que j'aurais apprécié d'être plus immergé avec eux. Par moment, je me suis dit qu'une ou deux photos de ce chemin épique (comme dans les pages de garde) parsemées dans l'album auraient pu servir l'histoire. Un peu dans l'esprit de ce qu'a fait Emmanuel Guibert dans le Photographe.
Le côté didactique, très entendable pour ce type de restitution, m'a un peu décontenancé, un peu en mode "guide du voyageur", peut-être un peu trop respectueux / scolaire et pas assez dans les émotions.
Je m'attendais à faire le circuit avec cette bande de potes et à vouloir faire le prochain voyage avec eux. Ce ne sont restées que de très belles images d'un voyage auquel je n'ai pas participé.
Merci quand même de nous rappeler que la Terre est merveilleuse et qu'il faut découvrir le monde...
Tout à fait d'accord avec @l'ivresse des bulles sur le rapprochement aux ouvrages d'Emmanuel Lepage.
Cette BD-témoignage est un formidable outil didactique aussi sympathique que distrayant. Les auteurs partagent l’aventure d’une vie de Maxime et ses compagnons, un voyage au bout du monde en kayak. Et elle commence avant le départ (comme le souligne la citation de Kessel). Il faut obtenir des visas, s’entraîner physiquement, faire une préparation logistique technique également et ce parcours est semé d’embûches. À tel point que nos aventuriers doivent changer d’itinéraire juste avant de partir. Mais ils sont déterminés et Maxime nous décrit ce périple de toute beauté, sans oublier de nous parler des signes visibles du réchauffement climatique comme les arbres morts desséchés sur le chemin (en particulier le cèdre rouge). Ce récit est en plus complété par des pauses plus pédagogiques sur le matériel nécessaire, les sites et podcasts... consultés, les différences entre le canoë et le kayak... Cet ouvrage est divertissant, mais tire aussi, à sa façon, la sonnette d’alarme. Merci pour cet ouvrage passionnant qui apporte sa pierre à la protection de l’environnement qui intéressera aussi bien tous ceux qui ont envie de tenter l’expérience que tous les amoureux de notre belle planète menacée.
#LePassageintérieur #NetGalleyFrance
Quatre amis, Adrien "Mr Carte", Moritz "Cuisto et Mr Nature", Maxime "Eco- activiste en devenir" et Ardian "Ornithologue" ont forgé leurs amitiés lors d'excursions hors des sentiers battus. Pour la prochaine, ils veulent aller plus loin, repousser encore leurs limites. Ce sera au bout du monde... En Alaska, ils l'appellent "Le passage intérieur"... L'expédition se fera en kayak ... Ils ne sont jamais partis si loin, ils n'ont jamais fait de kayak et pourtant .... Cette expédition sera un voyage au fond d'eux-mêmes, mais aussi un journal intime qui nous montre à quel point notre planète est fragile.
Au-delà du journal intime, cette BD est aussi un "guide" pour ceux qui souhaitent préparer une telle expédition avec, à chaque étape, des conseils pratiques... Sans alourdir la lecture, je dirais même que cela vient lui donner encore plus d'intérêt. L'histoire est contée par Maxim de Lisle "l'éco- activiste en devenir" et magistralement illustrée par Bach Mai, qui réalisent ici leur première BD ensemble. Personnellement, ce qui m'a attiré en premier lieu, c'est cette couverture qui m'a fait penser à un mélange entre le "Voyage d'Ulysse" et le "Voyage de Jules" du très grand Emmanuel Lepage. C'est peu dire, et le ressenti se prolonge page après page... C'est tellement beau.
Cette lecture est pour ceux qui aiment les voyages introspectifs et qui aiment découvrir une nature que l'on ne voit pas tous les jours. Un récit beau, fort, qui nous fait penser une fois de plus qu'il faut que nous agissions tous pour préserver ce si beau patrimoine .
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... et profitons en pour laisser résonner la citation de Matthieu Ricard que Maxime De Lisle et Bach Mai reprennent à l'occasion de la découverte depuis leurs kayak du glacier Leconte :
"L'émerveillement nous fait sortir de nous-mêmes ; il immensifie l'esprit et dilate le cœur. Il nous emplit de la vaste et émouvante interdépendance des êtres et de la nature." (p59)