"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le voyage intérieur ou comment trois potes se retrouvent embarqués sur des kayaks pour rejoindre le bout du monde, tout ça pour aller rendre une petite visite aux baleines.
Ils l’ont rêvé, ce voyage lointain dans les contrées sauvages du Passage intérieur qui va de Ketchikan à Petersburg, et ils l’ont réalisé.
La BD, comme un carnet de voyage, nous livre les préparatifs, les péripéties et les émerveillements d’un voyage au plus près de la nature.
Il y a la peur de tomber nez à nez avec l’ours, prédateur incontesté de ce territoire mais il y a aussi la découverte d’un pays sauvage habité par des autochtones isolés, ce qui les rend accueillants et curieux envers l’étranger.
L’émerveillement des apprentis baroudeurs est tangible :
« Les jours succèdent aux jours, jamais monotones. La mer forme un spectacle toujours identique et pourtant jamais semblable à lui-même. »
Les planches pleine page sont superbes, on ne se lasse pas d’admirer paysages et animaux.
J’ai aimé la dimension écologique, et les alertes sur le réchauffement climatique. Quelques pages, plus techniques, nous renseignent, comme la page 61, consacrée à la fonte des glaciers : « 100 fois plus rapide que prévu ». De quoi s’alarmer pour l’avenir de notre planète.
Bien sûr, on peut regretter les citations trop nombreuses, ou certains détails techniques dont on se serait passé, mais c’est une première BD et, dans l’ensemble, ce récit authentique et sincère donne envie au lecteur de découvrir un monde sauvage et protégé avant qu’il ne disparaisse complètement, (ou qu’il soit sauvé in extremis ?)
Maxime de Lisle nous livre un docu fiction très enrichissant sur la triste réalité de la pêche qui surexploite les mers africaines. Cette pratique illégale et intensive détruit à petit feu l'écosystème marin et les conséquences sur les populations côtières sont terribles...
Si l'histoire se base sur des faits réels et notamment l'expérience de Maxime De Lisle. Il adapte et romance divers événements de manière limpide et accessible afin d'être à la portée du lecteur qu'il soit connaisseur ou non.
Graphiquement, j'ai été extrêmement séduit par les paysages que nous offre Renan Coquin. A travers un trait séduisant et des couleurs percutantes il nous plonge avec un talent certain au cœur des fonds marins pour mieux saisir les tenants et aboutissants de cette histoire.
En bref, pillages est un témoignage fort et instructif. Un album qui, sans nul doute, poussera le lecteur à la réflexion quant à l'exploitation de notre belle planète.
Désiré vend les licences de pêche aux industriels, Marius est pêcheur en pirogue, Grace, Daria et Selim font partie de l'équipage de "L'aboyeur" un navire de l'ONG Ocean Defender... tous font un constat alarmant sur l'état des mers du continent africain. Mais que peuvent-ils contre les 17000 chalutiers qui les ratissent pour remplir les assiettes occidentales ou asiatiques ?
Maxime De Lisle a passé un an en mer, en tant que commandant en second sur les navires de Sea Shepherd, pour lutter contre la pêche illégale en Afrique. Dans "Pillages", il mêle fiction et documentaire pour nous faire comprendre la situation catastrophique des mers africaines et les conséquences sur les populations locales mais pas seulement.
Les personnages se succèdent dans des courtes histoires entrecoupées par des pages documentaires instructives. Après "Le sourire d'Auschwitz", Renan Coquin livre ici de belles aquarelles qui mettent en avant la mer ainsi que les femmes et les hommes qui sont, pour différentes raisons, au centre du récit.
Comment sortir de cette lecture sans être convaincu qu'avec des océans malades, nous n'aurons pas d'humanité en bonne santé ? Que la pêche illégale provoque misère, piraterie, migration et extinction de certaines espèces ? Pillages éclaire et explique, une BD intelligente comme on les aime, pour tous publics !
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
C’est la deuxième BD d’aventures vécues que je lis et chronique ici en quelques jours et je vous avoue que c’est un réel plaisir. Parce qu’une fois encore (après le splendide Damien) celle-ci est une très belle réussite.
D’abord, il faut dire que c’est très beau. Les 80 pages d’aquarelles de Bach Maï sont magnifiques et nous transportent d’un regard à l’autre bout du monde, en Alaska, par tous les temps, le long de ce Passage intérieur si captivant. Qu’il s’agisse des personnages, des animaux, des panoramas ou bien tout simplement des ambiances météorologiques, ses cases sont un régal pour nos yeux.
Tout ceci ne fait que conforter mon idée qu’une BD de voyage, c’est quand même plus sympa quand c’est bien dessiné… J’ouvre ici cette petite parenthèse au sujet de nombreuses BD ‘carnets de voyages‘ dessinées par des dessinateurs disons moins virtuoses qu’un Bach Mai ou un Vincent, certes souvent bien racontées, avec de l’humour et un contenu globalement intéressant, mais où les limites techniques et graphiques de l’auteur empêchent de transmettre la beauté des endroits visités, que ce soient des villes ou des paysages naturels plus ou moins grandioses… Cela m’avait d’ailleurs particulièrement choqué sur le titre Americana.
Et puis c’est bien raconté. Le rythme, surtout, du récit, ni trop rapide, ni trop lent, agrémenté de précisions techniques, de conseils et de cartes, permet une très bonne immersion dans cette aventure où l’on préfère théoriquement ne pas s’immerger, justement… Accessoirement, c’est un livre utile puisque les auteurs en profitent pour nous rappeler à quel point notre planète est fragile et à quel point elle a besoin d’être préservée. D’ailleurs, la direction professionnelle (ou plutôt de « vie ») prise par Maxime de Lisle à l’issue de cette aventure est très parlante… Cela reste un bel exemple… à suivre, peut-être, mais pas forcément en kayak…
En tout cas, c’est une lecture très agréable pour ceux qui chercheront un peu de dépaysement rafraichissant cet été pendant les probables vagues de chaleur…
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